Une trentaine de députés souhaitent la suspension des zones à faibles émissions pendant 5 ans. Ils dénoncent des inégalités provoquant une situation “socialement inacceptable”.

Pour lutter contre la pollution de l'air, le gouvernement a mis en place ce que l'on appelle des ZFE, pour zones à faibles émission. En résumé, il s'agit d'interdire l'accès à certains endroits d'une ville, généralement son centre, aux véhicules qui polluent trop. Comprendre : les plus vieux. Une mesure accueillie assez froidement par la population et qui continue à faire débat alors que de nouvelles ZFE doivent voir le jour en 2025.

Mais malgré la loi, plusieurs villes ont décidé de ne pas l'appliquer. Si le texte fixe des échéances, il ne pose en effet pas de cadre contraignant. Pour 35 députés, c'est visiblement l'occasion d'aller plus loin. Ils ont proposé une loi dont le but est simple : freiner la mise en place des zones à faibles émission. Le coup d'arrêt envisagé serait total puisqu'il s'agirait de suspendre les ZFE pendant 5 ans.

Des députés souhaitent la suspension des zones à faibles émission pendant au moins 5 ans

Ils dénoncent une situation “socialement inacceptable. Une partie de la population risque, en effet, d'avoir le sentiment de se voir reprocher un « délit de pauvreté » : trop pauvre pour avoir la bonne voiture qui donne le droit de circuler !” Autre problématique relevée : le manque d'information sur les conditions auxquelles certains véhicules sont autorisés ou non dans les ZFE.

“Aucune institution n'a pris soin, par exemple, d'expliquer aux propriétaires de véhicules ayant passé avec succès le contrôle technique – lequel comprend aujourd'hui de nombreux points de vérification antipollution – pourquoi ils ne seraient plus autorisés à circuler dans les ZFE“, déplorent les députés.

Pour argumenter leur demande, ils se basent notamment sur les rapports montrant que la qualité de l'air s'est globalement améliorée, et ce bien avant la mise en place des ZFE. En ajoutant que le phénomène se renforcera naturellement grâce à la transition du thermique vers le 100 % électrique. Rappelons qu'un système de verbalisation automatique des voitures ne respectant pas les ZFE est prévu pour 2026.

Source : Le Point