Apple : la Chine vide l’App Store de ses applications pour faire plier les Etats-Unis

La Chine a décidé de s’attaquer à l’un des fleurons des Etats-Unis :  Apple. Alors que les tensions entre Washington et Pékin sont exacerbées, ce sont les entreprises privées qui sont visées par les deux gouvernements. Apple a ainsi vu son App Store vidé en quelques heures dans l’Empire du Milieu, mettant en péril sa position dans le pays.

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L'Apple Store de Shanghai. Crédits : Apple

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine continue. Les tensions sont vives entre les deux pays qui n’hésitent pas à s’attaquer aux entreprises privées pour faire plier l’autre. Alors que Washington s’est récemment attaqué aux applications chinoises, Pékin a décidé de frapper fort en s'en prenant à l’un des fleurons américain : Apple.

En effet, selon The Information, l’App Store d’Apple a été vidé de son contenu. Ce ne sont pas moins de 47 000 applications qui ont été purement et simplement supprimées pour les utilisateurs chinois. Ces derniers ne peuvent donc les télécharger (mais elles restent disponibles partout dans le monde). Une opération qui ressemble à un coup de semonce de la part de Pékin, qui cherche à montrer à Apple, et surtout à Donald Trump, qu’il a le pouvoir le nuire.

Si la présence de la firme Apple ne semble pour l’instant pas menacée en Chine, le pays veut tout de même lui faire comprendre qu’elle n’est pas en pays conquis et qu’à tout moment, son business peut être mis en danger. Le fait est qu’Apple jouissait d’un certain laxisme de la part des autorités chinoises qui lui permettait d’avoir des privilèges par rapport aux autres sociétés américaines.

Apple bénéficiait d’une certaine tolérance

En effet, toute société étrangère devant s’implanter en Chine se doit d’être partenaire d’une entreprise locale. Une manière pour le pays de contrôler son marché et de faire bénéficier les entreprises locales des savoir-faire étrangers. Cependant, Apple avait réussi à passer entre les mailles du filet.

Apple gère ses affaires de manière indépendante dans le pays. La marque de Cupertino avait en effet négocié avec le gouvernent pour bénéficier de ce statut d’exception, se lovant dans une zone grise bien confortable. De même, Apple n’avait pas besoin de passer par les régulateurs pour publier des applications sur sa boutique en ligne. Notons qu'il y a quand même eu certaines exceptions, le parti ayant plusieurs fois demandé à la société de supprimer des applications. Mais la tolérance semblait de mise, cette situation profitant à tout le monde.

Apple avait fait un premier pas pour sortir de cette zone grise en juillet, en indiquant soumettre ses nouvelles applications aux régulateurs. Mais cela restait minime. Le gouvernent chinois a décidé de siffler la fin de la récré, en sanctionnant l'entreprise pour ne pas avoir respecté les règles. Mais Cupertino n’est pas visé ici, puisqu’il s’agit seulement d’une manière d’atteindre les Etats-Unis, qui eux n’ont pas attendu pour s’attaquer aux entreprises chinoises.

Les Etats-Unis s’attaquent au marché chinois

En 2019, Donald Trump a imposé un embargo à l’encontre de Huawei. Les conséquences, nous les connaissons : Huawei ne vend plus de produits aux Etats-Unis et ces derniers ne disposent plus de la suite logicielle de Google. Récemment, c’est l’entreprise taïwanaise TSMC, partenaire de Huawei pour la fabrique de ses processeurs, qui a cédé sous la pression des Etats-Unis. Elle ne travaillera donc plus avec la marque chinoise qui doit donc trouver un nouveau fournisseur.

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De même, TikTok, extrêmement populaire et d’origine chinoise, a été accusé d’espionnage par le gouvernement Trump. L'application risque le bannissement du territoire américain si elle ne se fait pas racheter par une entreprise locale. Les rumeurs ont ainsi évoqué un rachat de la part de Microsoft. Oracle est également dans les starting-blocks.

Dans tous les cas, ce sont donc bien les entreprises privées qui se retrouvent prises entre deux feux. Apple est la première société américaine d’ampleur à subir les foudres de Pékin dans cette période de tensions. La première d'une longue série ?

Source : The Information

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