Essai Renault Twingo Electric : que vaut la petite citadine électrique à moins de 16 000 € ?

Notre avis

Leader sur le marché de l'électrique grâce à la Renault Zoé, Renault veut consolider sa position en lançant la Renault Twingo Electric. Un véhicule parmi les plus abordables sur le segment, et qui n'oublie pas d'être amusant à conduire. Nous avons pu en prendre le volant lors d'une journée d'essai en Île-de-France.

Le marché automobile a subi le confinement de plein fouet avec un important recul des immatriculations par rapport à l'année dernière. Dans le même temps, la voiture électrique continue son bonhomme de chemin avec une croissance à deux chiffres qui a à peine fléchi avec la pandémie. D'après l’Avere France, les immatriculations ont ainsi progressé de près de 200 % en un an.

Dans ce contexte, la Renault Zoé caracole en tête des ventes mois après mois. Et Renault n'a pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. En effet, outre l'hybridation progressive de ses modèles à commencer par les célèbres Renault Clio, Renault Captur et Renault Mégane (en version break Estate pour le moment), le constructeur français vient de lancer une version 100% électrique de son autre best-seller, la Renault Twingo Electric.

Lancée en 1992, la petite citadine s'est écoulée à plus de 3,75 millions d'exemplaires et a conquis le monde en étant disponible dans pas moins de 25 pays. En France, la Renault Twingo représente pas moins de 31% du segment des citadines. Autant dire qu'il s'agit là d'un modèle extrêmement important  pour assoir la suprématie du constructeur français dans le domaine de la voiture électrique.

Une Twingo électrique identique à la version thermique

Basée sur la même plateforme que la Twingo à moteur thermique de troisième génération, la Renault Twingo Electric se différencie par quelques détails esthétiques. L'absence de pot d'échappement bien entendu, mais aussi des accents bleutés sur la calandre et un stripping dédié.

Pour le reste, la voiture électrique affiche les mêmes dimensions avec 3,61 mètres de long. Ce qui lui permet de proposer un espace de 2,31 mètres à bord et d'offrir une habitabilité identique, jusqu'au coffre qui offre un espace de 240 litres. Pour qui a déjà pris son volant, la Twingo s'est toujours illustrée avec sa maniabilité. Sa déclinaison électrique n'est pas en reste comme en témoigne son angle de braquage de 45 degrés, et même la possibilité de faire un demi-tour en seulement 4,39 mètres.

Un moteur dérivé de la Zoé pour la Renault Twingo Electric

Renault n'est pas allé chercher très loin non plus la motorisation de sa nouvelle Twingo électrique. Celle-ci est directement empruntée à la Renault Zoé avec un bloc de 60 kW équivalent à 82 chevaux. Intégré à l'arrière de la voiture, il délivre un couple instantané de 160 Nm et peut propulser la Renault Twingo Electric à une vitesse maximale de 135 km/h.

Amplement suffisant sur le papier pour une petite citadine, et cela se confirmera d'ailleurs lors de notre essai comme nous le verrons plus bas. La voiture est capable de passer de 0 à 50 km/h en 4,2 secondes. Pas de quoi vous scotcher au siège, mais vous aurez de quoi vous extirper du flux de circulation et arriver le premier au feu suivant.

Une voiture électrique taillée pour la ville

Dire que la Renault Twingo Electric a pour vocation de parcourir les rues des villes plutôt que d'enchainer les kilomètres sur autoroute n'étonnera personne vu son gabarit. Pour alimenter son moteur électrique, la voiture embarque une batterie de 22 kWh au niveau du plancher. Celle-ci profite d'une structure renforcée en aluminium, et elle s'accompagne d'un système de refroidissement par eau qui est situé à l'avant de la voiture.

Renault annonce une autonomie de 190 km pour sa Twingo électrique en cycle mixte WLTP. La petite citadine pourra même pousser jusqu'à 270 km en mode “City”, c'est à dire uniquement en ville. Une autonomie qui devrait théoriquement être suffisante pour rouler toute la semaine sans devoir forcément recharger la voiture tous les jours, la moyenne des déplacements dépassant rarement les 30 km en France, dixit le constructeur.

Pour optimiser l'efficience, la Renault Twingo Electric profite de trois modes de récupération de l'énergie au freinage. Le passage d'un mode à l'autre s'effectue avec le sélecteur de vitesse qui propose trois réglages B1, B2 et B3. Le premier laisse filer la voiture à la décélération. À l'inverse, le dernier affiche une décélération appuyée de sorte à quasiment conduire à une pédale. Quasiment, car à moins d'anticiper les freinages, il faudra appuyer sur la pédale de frein pour arrêter la voiture. Quoi qu'il en soit, ce système de récupération d'énergie au freinage se montre plutôt efficace comme nous avons pu le constater lors de notre parcours en Île-de-France. Il suffit d'une petite descente pour grappiller quelques kilomètres en plus sur la jauge.

Concernant la recharge, le constructeur annonce une heure pour faire un plein d'électricité à partir d'une borne de 22 kW, la puissance maximale admise par le Renault Twingo Electric. Rien de bien étonnant quand on sait que 75% des infrastructures délivrent une puissance en 18 et 22 kW justement. Bien évidemment, c'est à la maison que la plupart des clients devraient être amenés à recharger leur Twingo Electric. Dans ce cas, il faudra patienter 15 heures pour recharger la batterie de 0 à 80 % en branchant la voiture sur une simple prise domestique 220 V. Pour rappel, celle-ci délivre une puissance de 2,4 kW contre 3,7 kW pour une prise renforcée qui permet de recharger la voiture en 8 heures.

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Twingo Electric : un prix vraiment très bas

Si la Renault Twingo Electric s'est tellement fait attendre, c'est parce qu'elle pourrait bien faire de l'ombre à la Renault Zoé, l'autre modèle 100% électrique du constructeur, qui truste encore la première place des ventes de voitures électriques. En effet, la nouvelle venue s'affiche à un prix à partir de 21 350 euros avant bonus. On est donc bien en-dessous des premières spéculations qui plaçaient la citadine de Renault aux alentours des 25 000 euros, et c'est une très bonne nouvelle. la Elle ne peut néanmoins prétendre au bonus de 7 000 euros, ce dernier étant limité à 27 % du prix affiché. Mais la réduction gouvernementale reste tout de même intéressante : au final, il est possible d'acquérir la Renault Twingo Electric pour un peu moins de 15 600 euros bonus déduit.

Mais il faut bien avouer que ce modèle de base en version Life est livré avec le strict minimum. Dépourvu de climatisation, vous n'aurez pratiquement droit qu'à quatre roues et à un volant comme diront certains. Une rallonge de 1 100 euros (soit 16 700 euros pour les cancres en mathématiques) permet d'accéder à la Renault Twingo Electric dans sa version Zen. Autrement mieux dotée, celle-ci profite bien de la climatisation, mais aussi d'un volant réglable en hauteur et d'un écran tactile de sept pouces avec le système Easy Connect. Ce dernier permet d'accéder à Android Auto et à CarPlay d'Apple, mais uniquement en version filaire.

Bien entendu, il est aussi possible de simplement connecter son smartphone en Bluetooth pour écouter de la musique et passer des appels sans fil. À noter que la qualité des communications nous a agréablement surpris dans une telle voiture. Nous avons profité de notre essai pour téléphoner à un confère au volant de la même voiture, et la qualité du micro nous a permis de profiter d'un son parfaitement clair, contrairement à notre Clio IV de 2016 qui nous a conduits à installer un système ad hoc par exemple.

En haut de la gamme trône la version Intens bien connue chez Renault. L'écran tactile permet ici d'afficher l'image de la caméra de recul. À cela s'ajoutent un système d'aide au parking arrière, les sièges avant chauffants et les jantes alliage de 15 pouces. S'agissant des sièges chauffants, sachez qu'ils n'offrent qu'un seul niveau de puissance (au demeurant très efficace). De plus, ils se désactivent automatiquement au bout de quelques minutes pour préserver la batterie de la voiture. Reste que cette Renault Twingo électrique Intens s'affiche à partir de 25 450 euros avant bonus.

Enfin, pour être tout à fait complet, une édition limitée de lancement Vibes est également proposée (26 450 euros avant bonus). Elle reprend tous les éléments de la version Intens non sans lui ajouter une nouvelle peinture “Orange Valencia”, des détails extérieurs spécifiques, des inserts blancs sur la calandre ainsi que des jantes alliage de 16 pouces “Monega” diamantées Blanc. Cette Série Limitée Vibes profite aussi du nouveau système audio Arkamys qui est associé à un subwoofer, et de l'alerte franchissement de ligne. Cette dernière fonctionnalité qui se contente d'émettre un avertissement sonore dès lors que l'on mord la ligne blanche n'a pas vraiment d'intérêt pour la plupart des conducteurs.

En revanche, le système audio Arkamys de notre modèle d'essai nous a agréablement surpris. À condition de faire un petit tour dans les réglages pour accéder à l'égaliseur trois bandes, il est possible d'affiner le rendu pour un résultat très satisfaisant. Toutefois, on évitera de trop monter le volume. En effet, les haut-parleurs intégrés dans les portières ont vite fait de faire vibrer les plastiques durs qui habillent ces dernières.

Une ergonomie efficace pour la Renault Twingo Electric

Une fois au volant, on se retrouve en terrain connu. L'instrumentation est assurée par un compteur de vitesse analogique gradué associé à un petit écran tactile. Celui-ci indique le niveau de charge de la batterie sous forme visuelle et en pourcentage, le rapport engagé, un rappel de la vitesse actuelle, le témoin de régulateur de vitesse, la température et d'autres informations (consommation moyenne, autonomie restante en kilomètres, etc.). Sur le volant se trouvent quelques boutons qui sont tous dédiés au régulateur de vitesse qui s'active par un autre bouton situé lui sur la console centrale. Enfin, les commandes de l'autoradio, identiques à celle des autres véhicules de la marque, sont regroupées juste en dessous du comodo de droite derrière le volant.

L'écran tactile de sept pouces se montre très agréable, bien aidé par une interface réussie et surtout très claire. Pas besoin de se plonger dans la notice pour trouver la fonction dont on a besoin et certains petits détails sont très bien vus. Par exemple le système de volet qui s'affiche en haut de l'écran pour répondre à un appel sans occulter le GPS. Ce dernier s'est lui aussi montré très efficace, nous emmenant à bon port sans difficulté lors de notre essai.

Même constat pour la commande climatisation qui multiplie les boutons à l'ère du tout numérique, mais qui se montre très pratique au quotidien. Enfin, deux ports USB type A sont intégrés au-dessus du vide-poche dans la console centrale.

La meilleure des Twingo ?

Une fois le contact mis en tournant une bonne vieille clé, la Renault Twingo Electric s'élance en silence. Les 82 ch bien adaptés à la conduite en ville, la petite citadine se faufile aisément dans le flux de circulation avec ce qu'il faut de reprise pour s'insérer entre deux voitures. Rien ne vient gâcher la sensation de confort, pas même les jantes de 16 pouces de notre édition limitée Vibes. Mieux, la Renault Twingo Electric se montre extrêmement agile, bien aidée par sa direction légère et son poids de 1 111 kg, soit bien peu pour une voiture électrique. Et avouons-le, on est bien tenté de prendre un rond-point à vive allure tellement la voiture se montre amusante à conduire.

Les reprises restent très satisfaisantes sur autoroute même si ce n'est pas le terrain de jeu favori de la Renault Twingo Electric. Silencieuse en ville, la voiture se remplit de bruits aérodynamiques bien marqués sur voies rapides à plus de 110 km/h. Quoi qu'il en soit on évitera de passer trop de temps sur l'autoroute au risque de vider la batterie en moins de 200 km.

À la fin de notre essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 14,7 kWh/100 km sur un parcours de près de 100 km/h avec quelques portions d'autoroute, et une vitesse moyenne de 33 km/h.

Notre Verdict

Non contente d'être l'une des voitures électriques les plus accessibles aujourd'hui, la Renault Twingo Electric est également l'une des plus sympathiques à conduire. Très agile, elle confirme ses aptitudes pour la ville d'autant que son autonomie limitée n'invite pas au voyage. Quoi qu'il en soit, cette version électrique s'impose clairement comme la meilleure des Twingo à date. Surtout qu'elle affiche un prix à peine plus élevé que sa jumelle thermique de puissance équivalente en boite auto. Une fois le bonus déduit cela va sans dire. Au final, sa plus grande concurrente risque bien de venir d'une autre marque du groupe, avec le lancement l'année prochaine de la Dacia Spring annoncée à près de 10 000 euros.

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