Essai Aiways U5 : on a testé le SUV électrique chinois à l’ambiance haut de gamme

Notre avis

Premier modèle du jeune constructeur Aiways, le U5 est enfin disponible chez nous. Commercialisé à partir de 39 300 euros, ce SUV compact électrique se caractérise par sa présentation très soignée, et un modèle de distribution exclusivement en ligne.

Son nom ne vous dit probablement rien, mais le constructeur chinois Aiways est déjà présent en France depuis… un an. Et plus précisément en Corse. En effet, la marque avait choisi l'Île de beauté pour commencer son implantation, en proposant 500 exemplaires de sa Aiways U5 à la location via le loueur Hertz, géré localement par Filippi Auto. Plus besoin désormais de traverser la Méditerranée pour prendre le volant de ce modèle atypique à plus d'un titre. Nous avons pu essayer la voiture électrique et vous livrons ici toutes nos impressions et toutes nos conclusions.

Qui est Aiways ?

Aiways n'a rien d'une marque chinoise sortie de nulle part comme on pourrait le croire vu de chez nous. Créée en 2017 et basée à Shanghai, cette start-up au capital de 1,67 milliard d’euros a été créée par deux cofondateurs au CV bien rempli : le premier, Fu Quian, a été directeur des ventes de Volvo en Chine. Tandis que le second, Gu Feng, a été directeur financier de SAIC Motor, l'un des plus grands constructeurs automobiles chinois.

La AIways U5 et les prochains modèles de la marque sont produits dans l'usine de Shangrao, dans le nord-est du pays. Celle-ci affiche une capacité de production de 300 000 véhicules qui sont tous exclusivement électrifiés. Pour finir avec cette présentation de la marque, sachez que Aiways compte 2 000 salariés qui travaillent notamment dans les bureaux de recherche et de design qui sont basés en Chine bien sûr, mais aussi en Allemagne et au Danemark.

Outre la Aiways U5, le constructeur prévoit de commercialiser d'autres modèles sur la base de sa plateforme modulable MAS en aluminium. Celle-ci permettra de proposer jusqu'à 15 véhicules différents dont un coupé sportif Aiways U6 en fin d'année, puis la Aiways U7 par la suite. Nous avions d'ailleurs découvert le concept de ce dernier qui avait été exposé pour la première fois lors du CES de Shanghai en 2019. Le modèle de série devrait normalement conserver certaines caractéristiques telles que les sept places avec les fauteuils rotatifs, et les portes antagonistes.

Quel est le prix de la Aiways U5 ?

Pour ses débuts dans l’hexagone, et à l’instar des autres marchés, le constructeur a joué la carte de la simplicité. Ainsi, la Aiways U5 est proposée avec une seule configuration de moteur et de batterie.

De plus, le véhicule se décline dans deux niveaux de finition seulement avec les modèles Standard et Premium. Tous deux partagent exactement les mêmes caractéristiques techniques. Le modèle standard se différencie notamment par ses jantes bicolores de 19 pouces (17 pouces pour la Standard), la sellerie en cuir noir ou blanc, l’écran de contrôle de la climatisation, les sièges chauffants à l’avant, les aides au stationnement ou encore le toit panoramique. Comptez 39 300 euros avant bonus écologique pour la Aiways U5 standard, et 42 400 euros pour la version premium.

Une présentation soignée pour la Aiways U5

Autant le dire d'emblée, la Aiways U5 ne passe pas inaperçue avec son design qui divise, c'est le moins que l'on puisse dire. Si l'arrière fait dans la sobriété et reste dans les canons actuels, il n'en va pas de même du bouclier avant. La grosse calandre plonge vers l'avant, et est encadrée par deux fausses entrées d'air surmontées par des feux effilés. C'est d'ailleurs dans l'une de ces deux entrées d'air que se trouve la prise de recharge de la Aiway U5. Ce qui n'est pas forcément l'endroit le plus judicieux : outre son exposition aux saletés, elle requiert de se baisser pour découvrir le connecteur Combo CCS. Le profil est caractérisé par la ligne de toit fuyante et les poignées de porte escamotables, mais qui sont bien plus pratiques que celles de la Tesla Model 3 par exemple.

À bord, Aiways étonne avec une qualité perçue qu'on n'attendait pas forcément de la part d'un constructeur chinois inconnu chez nous. C'est bien simple, la Aiway U5 semble à première vue capable de rivaliser avec les modèles premium. Les assemblages semblent irréprochables, et seul un examen plus approfondi trahit la présence des incontournables plastiques durs. Mais Aiways a eu la bonne idée de les mélanger avec des surfaces moussées et de la feutrine sur le haut des portières et le tableau de bord par exemple. L'habitacle est donc confortable et accueillant, surtout dans la finition blanche de notre modèle d'essai.

Un SUV compact électrique accueillant

Autre surprise, l'habitacle de la Aiways U5 est spacieux, très spacieux même pour un SUV compact. Une sensation qui est d'ailleurs renforcée par le toit panoramique, qui baigne tout l’intérieur de lumière, mais ce sont surtout les places arrière qui en profitent. Celles-ci sont également bien logées en matière d’espace aux genoux, à tel point qu’on se croirait presque dans une limousine, les sièges inclinables et massants en moins. Bonne nouvelle également, malgré l’espace offert aux occupants, la Aiways U5 dispose aussi d’un coffre généreux de 432 litres. Il sera même possible de tricher encore un peu en soulevant le plancher et en enlevant le cache en polystyrène. Ce dernier dissimule un gros espace supplémentaire dans lequel on pourra loger les câbles de recharge, ou quelques affaires supplémentaires si besoin.

Un deuxième “coffre” est également intégré à l'avant (le fameux “frunk”), mais celui-ci est peu profond. Là encore, on pourra y glisser quelques accessoires, ou les câbles qui seront ainsi directement accessibles, juste au-dessus de la trappe de recharge située dans le bouclier avant.

L'absence de boîte à gants est un autre détail étonnant de la Aiways U5. Seuls deux petits crochets sont intégrés pour accrocher des sacs, et il faudra donc se contenter du vide-poches dans les portières ou sous la console centrale. Reste que cette dernière est peu pratique d'accès.

Plus de 400 km d'autonomie pour la Aiways U5 ?

Le SUV compact est proposé dans une seule configuration, avec un moteur de 150 kW équivalent à 204 ch environ, qui délivre un couple de 310 Nm. Ce dernier est alimenté par une batterie de 63 kWh, tandis que la Aiways U5 affiche un poids relativement contenu pour une voiture électrique de 1 770 kg (dans notre version d'essai Premium). Il faut dire que le constructeur a opté pour une architecture qui fait la part belle à l'aluminium.

Le constructeur annonce un 0 à 100 km/h en 7,8 secondes et une vitesse maximale bridée à 140 km/h. L'autonomie attendue est de plus de 400 km pour la version Premium dotée de jantes de 19 pouces, avec une consommation de 16,8 kWh/100 km. Dans la pratique, lors de notre parcours entre Paris et la vallée de Chevreuse par temps de pluie (avec une température de 8 degrés environ), qui comprenait quelques maigres portions d'autoroute, nous avons relevé une consommation moyenne de 22,9 kWh/100 km. Soit une autonomie réelle estimée entre 250 et 280 km qui permettra éventuellement des trajets plus longs. Si les conditions sont réunies, et surtout si le réseau de recharge répond présent dans votre région.

À propos de recharge, la Aiways U5 accepte deux puissances : 6,6 kW ou 90 kW. Nous n’avons pas eu l’occasion de recharger durant notre essai sur une journée. Quoiqu’il en soit, le constructeur annonce respectivement 10 heures pour recharger à 100 %, et 35 minutes en courant alternatif pour retrouver 80 % de capacité.

Au volant de la Aiways U5

La Aiways U5 se décline dans deux versions, dont une premium, qui propose une sellerie en cuir, matériau que l’on retrouve également sur le tableau de bord qui arbore aussi de l’aluminium brossé.

En approchant du véhicule, la clef est détectée et le véhicule se déverrouille automatiquement. De la même façon, il suffit de prendre place à bord (de mettre sa ceinture de sécurité), et d’appuyer sur la pédale de frein pour prendre la route. Il n’y a donc aucun bouton de démarrage à actionner. Le volant à double méplat souligne la différence du véhicule. Les premiers tours de roue permettent de constater le confort de la Airways U5, qui se laisse facilement appréhender dans les rues étroites de Paris. Les bruits extérieurs sont correctement filtrés, mais le bruiteur ne nous a pas emballés. Qu’importe, le désactiver est un jeu d’enfant. De la même façon, après quelques heures au volant de la Aiways U5, nous avons préféré désactiver les conseils de sécurité qui sont trop intrusifs. En effet, une caméra située sur le montant de gauche surveille en permanence le conducteur, afin de s’assurer de sa pleine attention pendant la conduite. Problème : le système nous a rappelés à l’ordre à plusieurs reprises, alors même que nous n’avions pas le moins du monde quitté la route des yeux.

Disponibles instantanément, les 310 Nm de couple permettent de s’extraire du trafic avec facilité. De plus, les 204 ch offrent de belles reprises, mais gare sur le mouillé comme cela a été le cas lors de notre journée d’essai. En appuyant trop franchement sur la pédale d’accélérateur, le train avant manque de motricité. Par ailleurs, SUV familial oblige, la Aiways U5 n’a pas vocation à une conduite sportive. Haut perché sur ses roues étroites, le véhicule est en outre doté d’une suspension avant tout typée confort.

Trois modes de conduite sont disponibles : Éco, Normal et Sport. En activant le mode de conduite éco, la Aiways U5 se montre agréable, mais on note un léger décalage au démarrage, entre le moment où on appuie sur la pédale d’accélérateur, et celui ou la voiture se met en branle. En revanche ce phénomène est absent lorsque l’on active les autres modes. Le mode Normal se veut plus équilibré, tandis que le mode Sport permet de profiter de toute la puissance de la Aiways U5. Avec les éventuelles pertes de motricité mentionnées plus haut sur route mouillée.

Esprit start-up oblige, la Aiways U5 ne pouvait pas décemment faire une croix sur les aides à la conduite. Et si le régulateur de vitesse adaptatif est efficace, l’aide au maintien de voie demande une certaine attention de la part du conducteur. En effet, lors de notre essai, le système a parfois effectué des corrections un peu violentes sur la direction pour corriger le cap de la voiture.

Des technologies maîtrisées

De série, la Aiways U5 est très bien équipée, avec de très rares options. Les versions Stanbdard et Premium disposent ainsi de trois écrans tactiles. Le premier est situé derrière le volant pour une instrumentation 100 % électrique. Celle-ci est divisée en trois écrans avec deux fenêtres latérales pour les informations les moins importantes, et la partie centrale pour celles liées à la conduite (vitesse, autonomie restante, pourcentage de charge, mode de conduite, etc.).

L’écran principal de la Aiways U5 regroupe toutes les fonctions d’infodivertissement. De belle taille, celui-ci bénéficie en outre d’une définition adaptée et d’une finition mate de la dalle. Pratique pour offrir une lisibilité irréprochable, même en plein soleil avec le toit vitré panoramique. Pour ne rien gâcher, l’interface est également très réussie, avec son affichage principal qui regroupe les principales rubriques, et une arborescence bien pensée, qui permet de prendre ses marques en quelques minutes.

En l’absence de GPS intégré (ce qui n’est pas plus mal à l’ère des applications mobiles dédiées autrement plus performantes sur mobile), il est possible d’utiliser Apple CarPlay ou Android Auto. Cependant, le port USB et le berceau dédié au smartphone se trouvent sous le troisième écran. Regroupant toutes les commandes de climatisation, celui-ci peut s’ouvrir et se fermer facilement. Néanmoins, si le smartphone est branché en utilisant un câble USB, il est alors impossible de le laisser dans le rangement prévu, le connecteur ajoutant à la longueur du terminal. Seule solution : faire passer le fil sous l’écran et poser le téléphone dans le vide-poches en dessous de la console centrale. Ce n’est certes pas la solution la plus élégante qui soit, mais cela fonctionne. On peut ainsi refermer le troisième écran et accéder aux commandes tactiles de climatisation.

Par ailleurs, si l’absence de GPS n’est pas dommageable en soi, cela veut aussi dire que la Aiways U5 est dépourvu d’un système de guidage pour trouver les bornes de recharge sur le parcours. Enfin, on aurait aussi aimé qu’un rappel des informations issues de CarPlay soit répliqué sur la partie droite de l’écran d’instrumentation plutôt que de simplement voir le logo.

Comment se passent la vente et l'entretien de la Aiways U5 ?

Qui dit jeune constructeur, étranger qui plus est, dit absence de réseau. Pour la vente de la Aiways U5, l’importateur de la marque a opté pour un modèle de commercialisation en direct. Tout passe donc par Internet, même si un pop-up store baptisé Aiways House a ouvert ses portes dans la capitale. Il est néanmoins possible d’essayer le véhicule en prenant rendez-vous, celui-ci étant amené directement chez vous via le partenaire UX2. 16 spécialistes couvrent ainsi 26 agglomérations pour le moment.

Pour l’après-vente, Aiways précise qu’aucun entretien n’est nécessaire ni obligatoire avant cinq ans, ou 100 000 km. Dès le mois de septembre, le SUV pourra profiter de mises à jour sur le même modèle que Tesla, c’est-à-dire sans passage en concession (qui n’existent pas on le rappelle). Celles-ci se feront donc OTA (Over The Air), c’est à dire via Internet là encore.

Enfin, la marque a noué toute une série de partenariats, notamment avec le réseau Feu Vert. 21 centres disposent de quatre techniciens dédiés qui ont été formés, et certains proposeront même un véhicule de courtoisie. À cela s’ajoute un partenariat avec Go Mécano pour réaliser un entretien directement à domicile. Enfin, les réseaux Albax et Lecoq pourront intervenir sur la carrosserie en aluminium.

Notre Verdict

Nouveau venu sur le marché de la voiture électrique dans l’hexagone, le SUV Aiways U5 a de quoi séduire avec son rapport prestations/prix. Si son style extérieur peut diviser, la finition de l’habitacle mettra tout le monde d’accord. Confortable et bien équipé, il pourra aussi s’aventurer en dehors des villes, même s’il faudra faire preuve de patience avec une recharge rapide qui plafonne à 90 kW.

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