Des fleurs pour fabriquer les batteries des voitures électriques ? Cette start-up française promet une alternative aux mines polluantes

Le nickel est indispensable pour les batteries des véhicules électriques, mais son extraction est coûteuse et polluante. Une start-up française affirme avoir trouvé une alternative étonnante.

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Source : Genomines

La transition vers la mobilité électrique exige des quantités massives de métaux comme le nickel, essentiel à la fabrication des batteries lithium-ion. Celles-ci équipent déjà de nombreux modèles européens, comme la Renault Mégane E-Tech. Or, l’exploitation minière classique reste très polluante, longue à développer et source de tensions sociales. Face aux objectifs fixés par l’accord de Paris pour 2040, ce système paraît insuffisant pour répondre à la demande mondiale.

C’est dans ce contexte qu’apparaît Genomines, une start-up française spécialisée dans la biotechnologie. Son idée consiste à cultiver des plantes capables d’extraire le nickel directement du sol pour le stocker dans leurs tiges et leurs feuilles. Ces marguerites génétiquement modifiées, appelées hyperaccumulateurs, peuvent absorber deux fois plus de métal que les variétés naturelles. Cette méthode, appelée phytominage, ouvrirait la voie à une production plus respectueuse de l’environnement et moins dépendante des mines traditionnelles.

Genomines promet du nickel moins cher et plus rapide à produire que dans les mines classiques

Selon la start-up Genomines, ses fermes de métaux pourraient être déployées en seulement deux ans, contre plus d’une décennie pour une mine conventionnelle. Elles exploiteraient des terres trop pauvres pour l’agriculture mais suffisamment riches en métaux pour être valorisées. L’extraction issue des plantes serait plus propre, plus facile à tracer et jusqu’à 50 % moins coûteuse. De plus, la culture de ces marguerites contribue à capter du carbone, rendant le processus non seulement durable mais potentiellement négatif en émissions. La société estime qu’entre 30 et 40 millions d’hectares de sols dans le monde pourraient suffire à alimenter l’industrie mondiale des batteries.

Genomines a déjà séduit des investisseurs majeurs, en levant plus de 45 millions de dollars, soit environ 42 millions d’euros, auprès de groupes comme Hyundai et Tata, propriétaire de Jaguar Land Rover. Un premier site expérimental en Afrique du Sud emploie déjà plusieurs dizaines de personnes. Pour l’entreprise, cette technologie pourrait à terme créer une nouvelle filière industrielle, où les champs remplaceraient les mines pour approvisionner durablement le marché des véhicules électriques.


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