Ce capteur collé à votre paupière pourrait réduire les accidents de la route
Des chercheurs ont mis au point un capteur capable de repérer les signes de fatigue en se basant sur les mouvements des paupières. Les premiers résultats montrent sa grande précision.

Repérer quand quelqu'un est fatigué peut être assez simple. Il baille régulièrement, il clignent des yeux plus souvent que d'habitude, a parfois du mal à les garder ouverts… Mais ça, c'est dans le cas où vous êtes en face pour le voir, et encore : il faut y faire attention. Dans la majorité des cas, cela passe inaperçu, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques quand la personne est en train de conduire ou d'effectuer une tâche dangereuse par exemple.
Ce n'est pas pour rien que l'Union européenne veut imposer l'installation de caméra dans les voitures pour détecter les signes de fatigue. Encore faut-il posséder des capteurs suffisamment précis et peu encombrants. Celui que vient de mettre au point une équipe de l'Université de Californie à Los Angeles pourrait changer la donne à ce niveau-là. Il se colle sur la paupière et enregistre ses mouvements pour déterminer ceux qui relèvent de la fatigue.
Détecter la fatigue avec un capteur collé à la paupière, c'est possible
Le capteur visible sur la photo d'illustration de cet article est l'application concrète d'une découverte de 2021 par les mêmes chercheurs : l'effet magnétoélastique géant dans les systèmes souples. Pour faire simple, il permet à un composite polymère souple de convertir un mouvement mécanique, ici de la paupière, en un signal magnétique puis électrique mesurable. Les données sont ensuite envoyées à un système neuronal où une intelligence artificielle va analyser six types de clignements d'œil pour établir un niveau de fatigue.
Souple, fin et étirable, le capteur permet l'obtention de résultats précis à 96,4 %. Et ce n'est que le début. Pour le docteur Jun Chen, qui a dirigé l'étude : “L'effet magnétoélastique géant dans les systèmes souples représente une découverte scientifique transformatrice, mais son plein potentiel théorique et expérimental reste à exploiter“. En plus de la sécurité routière et professionnelle, il imagine déjà des applications dans la robotique et d'autres secteurs.
Source : Tech Xplore

