L'intelligence artificielle a pris la place de nombreux juges de ligne dans les tournois de tennis. Avec le recul, on se rend compte que la technologie est loin d'être infaillible.

Si vous avez regardé ne serait-ce qu'un match de tennis dans votre vie, vous avez forcément entendu plusieurs fois quelqu'un crier dès qu'une balle sort du terrain. C'était un juge de ligne, dont le travail est d'assister l'arbitre en annonçant les “fautes”. Nous en parlons au passé car il s'agit d'une espèce en voie de disparition. Environ 300 juges de ligne ont déjà été remplacés par un système automatisé basé sur des caméras couplées à une IA.

Censé être plus précis qu'un humain, il est désormais actif dans tous les matchs du tournoi anglais de Wimbledon. Ce n'est pas sans conséquence, à commencer par l'impossibilité de contester la décision. Jusqu'à présent, un joueur pouvez dire que la balle était bonne, ou fausse mais non annoncée comme telle parce que l'arbitre regardait ailleurs à ce moment-là. L'intelligence artificielle se fiche de ça, sa décision est définitive. Le problème est qu'elle peut se tromper.

Les joueurs de tennis râlent contre le remplacement des juges de ligne par l'IA

Plusieurs joueurs et joueuses ont expliqué qu'il n'étaient pas d'accord avec certaines décisions de l'IA. Il faut tout de même noter que ce sont les perdants qui se plaignent. Celles et ceux qui gagnent parce que le système a validé une balle “fausse” ne vont pas le crier sur tous les toits. Mais il y a au moins un exemple très concret d'erreur… humaine.

Lors d'un échange très serré entre Anastasia Pavlyuchenkova et Sonay Kartal, cette dernière frappe la balle d'un revers qui l'envoie clairement en dehors des limites du terrain. Sauf que l'IA ne réagit pas. Le point continue jusqu'à ce que l'arbitre lui-même dise aux joueuses d'arrêter. Il s'avère qu'un officiel de Wimbledon a accidentellement coupé le système un peu avant.

En plus d'excuses officielles, les équipes ont fait en sorte que les opérateurs ne puissent plus désactiver l'IA manuellement. Reste maintenant à régler le problème du son. L'annonce d'un juge de ligne est clairement audible, celle de l'IA moins. Pendant une rencontre, la joueuse Yue Yuan a carrément demandé à l'arbitre si l'on pouvait monter le son de la voix artificielle. En France, Rolland Garros a pour le moment choisi de continuer avec les juges de lignes.