Voici pourquoi Meta accuse ChatGPT de jouer sale dans la course à l’IA
Les tensions montent entre deux géants de l’intelligence artificielle. Des accusations fusent, des employés changent de camp, et les bonus évoqués font tourner les têtes. Meta affirme avoir pris le dessus sur OpenAI.
Meta ne cache plus ses ambitions dans l’intelligence artificielle. Depuis mars 2025, l’assistant Meta AI est enfin disponible en Europe, après de longs mois de négociations sur les règles de confidentialité. Intégré directement dans WhatsApp, Messenger, Instagram et Facebook, il permet aux utilisateurs de poser des questions ou générer des contenus sans quitter leurs applications habituelles. Le modèle reste cependant limité chez nous, certaines fonctionnalités étant désactivées pour respecter les exigences du RGPD. Malgré cette arrivée attendue, l’assistant peine encore à convaincre les utilisateurs de l’adopter au quotidien.
En interne, les discussions s’enveniment avec la concurrence. Selon les informations révélées par The Verge, lors d’une réunion chez Meta, le CTO Andrew Bosworth a directement critiqué Sam Altman, patron d’OpenAI, qui affirmait que l'entreprise proposait jusqu’à 100 millions de dollars (environ 93 millions d’euros) pour recruter ses employés. Selon Bosworth, il s’agit d’une exagération. Ces offres ne concerneraient que de rares postes de direction dans leur nouvelle équipe dédiée à l’IA “superintelligente”.
Meta affirme recruter chez OpenAI malgré les critiques de Sam Altman
Bosworth a confirmé que plusieurs chercheurs d’OpenAI avaient déjà rejoint Meta, et que d’autres allaient suivre. Il accuse Altman de gonfler les chiffres pour détourner l’attention du fait que Meta parvient effectivement à attirer ses meilleurs profils. Il a rassuré les nouvelles recrues en leur affirmant qu’elles avaient fait “le bon choix”, ce qui a suscité des applaudissements. L’entreprise mise aussi sur une IA tournée vers la vie quotidienne, le divertissement et la socialisation, plutôt que la productivité pure.
Ce positionnement tranche avec celui d’OpenAI, qui vise surtout les usages professionnels. Une approche qui a pourtant fait ses preuves : une étude de 2024 montrait que ChatGPT surpassait même les humains dans certaines tâches de créativité. Alors que Meta cherche à séduire avec des usages plus “sociaux”, la concurrence continue d’avancer vite. Et dans cette guerre des talents, la bataille se joue autant sur les salaires que sur la vision à long terme.
En interne, Meta reste persuadée que sa stratégie IA finira par porter ses fruits. L’entreprise continue d’investir massivement dans le développement de modèles maison, sans dépendre d’acteurs extérieurs comme Microsoft ou Google.