Voici la méthode surprenante de BYD pour éviter la surtaxe européenne sur les voitures électriques
Les mesures prises par l’Europe n’ont pas stoppé l’essor des marques chinoises. BYD a trouvé un moyen d’échapper aux surtaxes imposées depuis 2024. Le constructeur de voitures électriques met en place une stratégie inédite pour continuer son expansion.

En 2024, l’Europe a instauré des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques fabriquées en Chine. Cette décision visait à rétablir un certain équilibre sur le marché face à des prix jugés artificiellement bas. L’annonce avait été précédée d’une longue enquête sur les subventions accordées par Pékin à ses constructeurs. Elle avait confirmé que ces aides publiques permettaient d’abaisser artificiellement les tarifs des véhicules. Pour les autorités européennes, il devenait urgent d’agir afin de protéger leurs propres marques.
Mais pour les géants comme BYD, ces mesures n’ont pas marqué d’arrêt. L’entreprise, qui a dépassé Tesla en chiffre d’affaires, développe de nouvelles routes et mise sur des usines hors de Chine pour poursuivre sa croissance. En quelques années, cette dernière a su adapter sa stratégie industrielle à différents marchés, avec déjà plusieurs sites de production à l’étranger. Son implantation mondiale lui permet de limiter l’impact des décisions politiques. Cette flexibilité explique pourquoi la marque continue de progresser en Europe malgré les nouvelles taxes.
BYD produit en Thaïlande pour réduire la surtaxe de ses voitures électriques en Europe
Le navire Zhengzhou, appartenant à la flotte de BYD, a récemment pris la mer vers l’Europe. Mais au lieu de partir de Chine, il a quitté la Thaïlande avec plus de 900 voitures électriques du modèle Dolphin à son bord. Ces véhicules proviennent de l’usine de Rayong, inaugurée en juillet 2024, qui a déjà assemblé plus de 90 000 unités. Grâce à cette implantation, le constructeur échappe à la surtaxe de 20,7 % imposée aux modèles sortant de Chine. Les VE exportés vers l’Europe ne sont taxés qu’à 10 %, comme les autres véhicules fabriqués en Thaïlande.
Cette solution ne permet toutefois pas de profiter des avantages français. Les voitures assemblées à Rayong le sont en kit, un procédé appelé CKD, et leur origine reste associée à la Chine. Elles ne peuvent donc pas obtenir le bonus écologique. BYD n’est pas seul à profiter de cette stratégie : d’autres constructeurs chinois comme Changan, Chery ou SAIC disposent également d’usines dans la région. Pour l’Europe, la bataille des taxes se transforme donc en une réorganisation mondiale des chaînes de production, où la Thaïlande devient un point d’appui central pour l’arrivée massive de modèles chinois.

