Voici comment la transpiration pourrait bientôt aider les vaisseaux à rentrer sur Terre

Une nouvelle technologie pourrait révolutionner le retour des vaisseaux sur Terre. Le principe est simple, mais étonnant : faire suer le bouclier thermique. Des chercheurs américains testent ce système pour rendre les engins spatiaux vraiment réutilisables.

space shuttle nasa
Source : NASA/Jim Ross

Le retour dans l’atmosphère terrestre est l’un des moments les plus dangereux d’un vol spatial. Les températures peuvent dépasser 1500 °C, mettant à rude épreuve les matériaux. Lors du retour d’un engin comme Starship de SpaceX, par exemple, la chaleur générée lors de la rentrée dépasse les 1400 °C, assez pour faire fondre certains métaux. Jusqu’à présent, les boucliers thermiques étaient souvent à usage unique ou nécessitaient une maintenance lourde. Une situation qui complique la réutilisation rapide des vaisseaux.

Des chercheurs de l’université Texas A&M, en partenariat avec Canopy Aerospace, développent un matériau capable de “suer” pour résister à ces températures extrêmes. Ce système repose sur le refroidissement par transpiration : un gaz est libéré à travers le matériau, formant une barrière protectrice. Il agit à la fois comme isolant thermique et comme moyen de détourner la chaleur intense générée lors de la rentrée atmosphérique.

Ce bouclier thermique “transpire” du gaz pour protéger les vaisseaux lors de la rentrée dans l’atmosphère

Cette technologie s’appuie sur un matériau en carbure de silicium imprimé en 3D. Il est à la fois robuste face à la pression atmosphérique et assez poreux pour permettre au gaz de s’échapper. Une fois activé, ce dernier forme une fine couche isolante entre la surface du vaisseau et l’air brûlant. Ce principe est comparable à celui d’une doudoune : ce n’est pas le tissu qui isole, mais l’air emprisonné. Des tests en laboratoire sont en cours pour vérifier l’efficacité de ce système à haute vitesse.

Si cette technologie fonctionne comme prévu, elle pourrait remplacer les tuiles céramiques de la navette spatiale américaine ou les boucliers ablatifs utilisés sur des capsules comme Orion ou Dragon, qui doivent être changés après chaque vol. Le but est de rendre les engins spatiaux plus réutilisables, donc moins coûteux et plus rapides à relancer. Le projet est financé par une subvention de 1,7 million de dollars, soit environ 1,58 million d’euros, accordée par l’US Air Force. Les premiers résultats de test détermineront dans quelle direction continuer le développement.


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