Test Lapierre E-Urban 6.5 : un vélo électrique qui mêle élégance et discrétion

Notre avis

Bien connu des passionnés de vélos sportifs, Lapierre, qui a fêté son 75e anniversaire en 2021, propose aussi une gamme citadine. Celle-ci compte des vélos classiques, mais aussi, fort logiquement, des modèles à assistance électrique. Découvrons ensemble l’E-Urban 6.5 qui vient se placer plutôt dans le haut de gamme avec un tarif autour des 3 000 €.

Test réalisé par Emmanuel Armanet

Si Lapierre est surtout connu pour ses vélos sportifs, la marque dijonnaise équipant ainsi plusieurs coureurs du Tour de France, le constructeur ne peut bien évidemment faire l’impasse sur les cyclistes urbains. Plusieurs modèles sont apparus dont l’E-Urban 6.5, un vélo à assistance électrique aux détails soignés.

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Présentation

Les ingénieurs de la marque ont opté pour un cadre ouvert, une architecture longtemps réservée à une cible féminine, mais qui est à notre sens parfaitement adaptée à tous les cyclistes citadins. En effet, les montées et les descentes très fréquentes en ville sont grandement facilitées. Un peu plus pour le confort d’utilisation et qui rassure souvent les personnes un peu moins à l’aise. Contrairement à la plupart des néomarques apparues ces dernières années, l’E-Urban 6.5 existe en plusieurs tailles (XS, S, M et L) qui permettent en théorie de proposer un vélo parfaitement adapté à son futur propriétaire. En théorie, car comme tout le secteur, Lapierre souffre de tension sur ses lignes de production et il ne sera pas toujours facile de trouver la taille désirée chez son revendeur favori.

Le cadre est en aluminium avec une belle peinture blanche, une couleur finalement pas si courante que cela. Les soudures sont régulières à défaut d’être lissées. Le vélo présente à l’avant une fourche suspendue RST offrant 50 mm de débattement, un chiffre suffisant en ville. Il s’agit d’une suspension assez basique basée sur un ressort hélicoïdal dont il sera possible d’ajuster la précharge pour adapter sa dureté à votre poids. Pour cela, une molette à droite de la tête de fourche se tourne.

Ne négligez pas cette opération, cela ne prend que quelques minutes, car elle permet d’obtenir le meilleur compromis entre confort et rendement. Si le réglage est trop souple, le vélo sera tout mou et collera à la route avec une suspension qui arrivera trop rapidement en butée. L’arrière se passe donc de suspension, mais si vraiment vous appréciez votre petit confort, il est toujours possible de rajouter plus tard une tige de selle suspendue en lieu et place du modèle rigide en aluminium.

L’E-Urban 6.5 s’appuie sur des roues de 27,5 pouces, un choix très cohérent offrant un excellent compromis entre maniabilité et stabilité. Les pneus sont des Continental Contact Urban relativement larges, 2,2 pouces, ce qui devrait apporter un peu de confort supplémentaire. La bande de roulement est dénuée de crampons. Elles comptent simplement des rainures qui évacueront l’eau. Pas de doute, donc sur la vocation urbaine et routière de ce vélo. Notons au passage la présence sur les flancs des pneus d’un liseré réfléchissant très efficace.

La motorisation

Pour animer son E-Urban 6.5, Lapierre a opté pour un moteur central Bosch Performance Line présenté comme polyvalent et facile. Pour ce nouveau moteur, Bosch met beaucoup en avant son silence de fonctionnement, une qualité que nous confirmerons… ou pas, lors de notre essai routier, ainsi qu’une grande souplesse avec des sensations de pédalage proches du naturel. Le Performance Line répond bien entendu aux lois françaises avec une puissance nominale de 250 W et une assistance qui se coupe une fois les 25 km/h atteints. Il peut distiller un couple maximal de 65 Nm et une assistance maximale de 340 %.

Ce moteur est alimenté par une batterie Bosch PowerTube d’une capacité de 500 Wh. Elle vient se glisser par le haut dans la poutre principale du cadre. Elle est dissimulée derrière un cache en plastique noir, c’est assez basique par rapport par exemple à un Moustache Lundi 27 dont le capot est peint de la même couleur que le cadre. Cependant, le contraste entre le noir et le blanc n’est pas déplaisant. Après c’est une question de goût.

Le pilotage du moteur se fait au travers de la console Bosch Purion qui intègre un écran monochrome très lisible et différents boutons. Ils permettent d’allumer le système et l’éclairage ainsi que changer le mode d’assistance (OFF, ECO, TOUR, SPORT ET TURBO). L’intégration est plutôt bonne avec par exemple un cheminement de la plupart des câbles à l’intérieur du cadre par le biais d’une pièce amovible dans le tube de direction.

Un équipement complet pensé pour la ville

Le Lapierre E-Urban 6.5 est doté d’une transmission Shimano à 9 vitesses avec un dérailleur arrière de la série Altus de la marque nippone. Nous sommes plutôt dans l’entrée de gamme, on aurait pu s’attendre à un petit mieux sur un modèle vendu 3 000 €. La chaîne prend place dans un carénage en plastique pour éviter de souiller le bas de votre pantalon. Le freinage est également fourni par Shimano avec des disques hydrauliques MT200 (180 mm à l’avant et 160 mm à l’arrière).

Le cycliste est accueilli par une généreuse selle Royale Wave, un modèle large très répandu. Le guidon galbé est assez large, 640 mm. Il est fixé sur une potence spéciale qui dispose d’un réglage d’angle entre 0 et 70°.

Des garde-boues en plastique noir laqué sont bien sûr présents tout comme un éclairage avant et arrière. Le porte-bagage en aluminium comporte des fixations rapides au standard MIK et peut supporter une charge de 25 kg. Une béquille latérale complète le tout.

Une position confortable

Avant de partir pour une première virée dans les rues de Paris, étape indispensable, nous réglons la hauteur de la selle. Une clé Allen suffit, Lapierre ayant choisi de ne pas proposer de système rapide qui permet de sortir la tige de selle très rapidement, y compris par les voleurs. Le guidon tombe tout naturellement sous nos mains qui apprécient des grips confortables.

Nous n’avons pas eu besoin de modifier l’angle de la potence pour nous sentir très bien sur ce vélo. La taille M convient parfaitement à notre taille, 1 m 75. La position apparaît parfaitement adaptée à la vocation du vélo. Le buste est droit avec par conséquent une excellente vision de la route et des dangers potentiels. Les lombaires sont épargnées, parfait donc pour les personnes les moins sportives ou habituées à une position plus sportive, la tête dans le guidon. Cette géométrie permet aussi d’éviter d’avoir le bas du dos exposé au froid, à la pluie et éventuellement à certains regards. L’E-Urban 6.5 est ainsi parfaitement compatible avec une utilisation avec des vêtements de tous les jours, que ce soit par homme ou par une femme. Évidemment, son architecture basée sur un cadre ouvert est très pratique lors des arrêts, mais aussi en cas de danger immédiat.

La fourche fait un travail correct avec une bonne sensibilité sur les petits chocs. Elle nécessite moins d’entretien que les produits plus complexes, mais en contrepartie les réglages sont moins fins. Les 50 mm de débattement suffiront dans la plupart des cas même si on n’échappe pas à un talonnement en descendant d’un trottoir en roulant par exemple. La selle n’est pas mauvaise en soi, mais son dessin est un peu large à notre goût. Les adeptes du confort maximal regretteront certainement l’absence d’une tige de selle suspendue, car les pneus Continental nous ont semblé assez rigides. À l’œil, ils se montrent relativement étroits par rapport à leur largeur annoncée.

Une motorisation efficace

Le moteur affiche une impressionnante discrétion, y compris lorsque l’on active les modes d’assistance les plus puissants. C’est plutôt appréciable sur les trajets réalisés au calme ou en dehors des heures de pointe, car dans une ville comme Paris le bruit de la circulation couvre toujours le plus bruyant des moteurs de VAE.

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L’autonomie est comme toujours très difficile à évaluer, car elle dépend d’énormément de facteurs : de votre état de forme au profil de vos parcours en passant par votre maîtrise de quelques subtilités propres à l’utilisation d’un vélo à assistance électrique. En une semaine d’utilisation dans les rues parisiennes, essentiellement en mode Tour, nous avons pu dépasser les 70 km sans recharge. La recharge qui peut se faire directement sur le vélo demeure longue sur les VAE Bosch puisqu’il faut 5 heures environ pour retrouver 100 % de charge avec le bloc secteur fourni.

Nous avons trouvé l’assistance particulièrement douce et agréable tout en capable de faire montre de puissance lorsque l’on a envie d’avoir un peu plus de sensations en jouant avec les modes les plus sportifs. Le moteur répond également présent face aux célèbres montées de Montmartre, mais c’est alors la transmission qui nous a posé un peu plus de problèmes. Son fonctionnement est un peu moins fluide que celui offert par des composants plus haut de gamme.

Il faut bien décharger la transmission pour obtenir un changement de vitesse sans heurt. Cela peut se montrer parfois un peu difficile lorsque l’on se fait surprendre par un raidillon. Autre bémol, la cassette ne va pas au-delà de 36 dents. Si c’est largement suffisamment sur le plat et sur la plupart des montées, cela n’offre pas beaucoup de marge pour les pentes plus importantes surtout lorsque le vélo sera chargé. Une cassette grimpant jusqu’à 40 dents aurait amélioré les choses. Mais attention ne nous faites pas dire ce que nous n’avons pas dit. L’E-Urban 6.5 vous permettra de sortir gagnant de la plupart des défis.

Lorsque les pentes deviennent négatives, nous avons apprécié un freinage progressif tout en offrant la puissance nécessaire pour s’arrêter très rapidement.

D’une manière globale, le vélo offre un comportement sage et rassurant avec une grande stabilité induite notamment par des bases arrière plutôt longues. Ce n’est pas non plus un char d’assaut difficile à manœuvrer, y compris à basse vitesse ou en poussant le vélo. Celui-ci dispose en prime du Walk Assist, une petite assistance qui vient vous aider lorsque vous poussez le vélo en marchant à côté de lui.

Dans des conditions plutôt hivernales, nous avons particulièrement mis à contribution certains périphériques du Lapierre E-Urban 6.5. Commençons par l’éclairage. À l’avant, nous trouvons un phare d’entrée de gamme Herrmans MR GO en plastique capable de délivrer une puissance lumineuse de 120 lumens. Dans les faits, il manque un peu de puissance lorsqu’il s’agit d’affronter des routes peu éclairées. Il présente par ailleurs un catadioptre blanc.

Le feu arrière Axa Juno affiche quant à lui une bonne efficacité. Autre équipement important dans la période pluvieuse que nous avons affronté en compagnie de ce VAE Lapierre, les garde-boues. Si le plastique utilisé fait illusion, ils nous ont semblé un peu étroits au regard de la largeur des pneus. Ils ont été submergés lorsqu’il a fallu traverser des flaques et ils n’ont pu contenir les éclaboussures boueuses lors de quelques kilomètres parcourus sur une allée forestière, et ce malgré la présence d’une mini bavette en bas des garde-boues. Sa béquille fonctionne très bien et son porte-bagage nous a semblé particulièrement robuste.

Notre Verdict

Le Lapierre E-Urban 6.5 coche beaucoup de cases dans la liste des qualités que doit posséder un vélo à assistance électrique urbain. Son cadre bien fini rend la vie facile au cycliste urbain grâce à son architecture ouverte et à sa géométrie équilibrée. Sa motorisation Bosch est puissante sans être brutale grâce à la présence, entre autres, de tout un aréopage de capteurs sophistiqués. L’autonomie est largement suffisante pour une utilisation en vélotaf et il est même possible d’envisager sereinement des promenades plus longues le week-end.

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