Test de la Honor MagicWatch 2 : une smartwatch surprenante pour ce prix

Notre avis

Troisième modèle de la marque chinoise, la MagicWatch 2 de Honor est techniquement la cousine germaine de la Watch GT2 de Huawei. Pilotée par l’application Huawei Health et profitant d’une esthétique premium, la montre est proposée à partir de 179 euros. Un prix qui est, a priori, en ligne avec le positionnement tarifaire agressif des smartphones de la marque. Mais, à l’usage, la promesse est-elle satisfaite ? Nous avons mis la montre au poignée pour la tester et livrer notre appréciation.

En novembre 2019, un an après l’officialisation de la Watch Magic, Honor a présenté en Chine la MagicWatch 2. Une inversion dans le nom qui est davantage symbolique, puisque, comme son prédécesseur, la MagicWatch 2 s’inspire en grande partie d’une montre connectée de la marque Huawei (ici la Watch GT 2), mais baisse légèrement le prix d’achat, « façon Honor ». Deux mois plus tard, la MagicWatch 2 s’invite en Europe. Présentée à Londres le 21 janvier, elle arrivera en magasin le 3 février. Nous avons profité de cette présentation pour vous livrer nos premières impressions.

Son prix de vente n’évolue que très peu vis-à-vis de la Watch Magic : 199 euros avec le boitier 46 mm. Une version 42 mm est plus accessible encore : 179 euros. En outre, des modèles avec bracelet en cuir sont vendus légèrement plus cher. Elle vient donc concurrencer la Watch GT 2, vendue en Europe depuis la fin d’année 2019, mais aussi quelques modèles de la concurrence, comme la Samsung Galaxy Watch Active 2la Fitbit Versa 2, mais surtout l'Apple Watch Series 5. Vis-à-vis de ces adversaires, parfois extrêmement proches, la MagicWatch 2 arrive-t-elle à se démarquer ? Et surtout, à 179 ou 199 euros, vaut-elle le coup ? C’est ce que nous allons découvrir, montre au poignée.

Fiche technique de la Honor MagicWatch 2 (42 mm)Fiche technique de la Honor MagicWatch 2 (46 mm)
Dimensions41.8 mm x 41.8 mm x 9.3 mm45.9 mm x 45.9 mm x 10.7 mm
Poids29 g41 g
Ecran1.2" OLED1.39" OLED
Définition390 x 390 pixels454 x 454 pixels
Résolution326 pixels par pouce326 pixels par pouce
MicroSDnonnon
ConnectivitéBluetooth 5.1 LEBluetooth 5.1 LE
FonctionsGPS (Galiléo, Glonass), accéléromètre, gyroscope, magnétomètre et lecteur optique de rythme cardiaqueGPS (Galiléo, Glonass), accéléromètre, gyroscope, magnétomètre et lecteur optique de rythme cardiaque
SoCKirin A1Kirin A1
Stockage4 Go4 Go
Résistance à l'eauétanche 5 ATMétanche 5 ATM
AudioMicrophoneMicrophone et Haut-parleur
Batterie215 mAh455 mAh
Port de chargePropriétairePropriétaire
Recharge rapideNonNon
Recharge Qi sans filNonNon
ColorisNoir, ArgentNoir, Doré

Un design moderne, mais pas ostentatoire

La MagicWatch 2 que nous avons testée est le modèle 46 mm avec boitier noir et bracelet sport. Un modèle un peu plus « passe-partout », très masculin. Le modèle acier se veut davantage design, notamment quand il est associé à un bracelet cuir. Il existe aussi les mêmes variantes avec un boitier un peu plus petit. Ci-dessus, vous pouvez comparer les fiches techniques des deux modèles avec deux grandes différences : la taille de l’écran et la capacité de la batterie (et donc l’autonomie). Pour le reste, rien ne change.

Le boitier de la montre, étanche (norme 5ATM), est en acier inoxydable brossé. L’écran est rond et protégé par du verre minéral renforcé. Ici, il mesure 1,4 pouce, offrant une assez belle surface d’affichage. Vous remarquerez que le contour de l’écran est gradué. Comme pour la Watch GT 2 de Huawei, ce n’est le cas que pour le modèle 46 mm de la MagicWatch 2. Le modèle 42 mm dispose d’un contour vierge. Notez aussi que ce modèle se décline aussi en doré avec un bracelet milanais assorti, pour marquer davantage l’orientation féminine du petit modèle.

Les cornes de chaque côté du boitier sont standardisées. Vous pouvez donc, potentiellement, installer tous les bracelets que vous souhaitez (même ceux que vous avez achetés pour d’autres modèles). L’arrière du boitier est équipé des capteurs biométriques, notamment le cardiofréquencemètre. Sur la tranche du boitier, vous retrouvez deux boutons, dont l’action de celui du bas est personnalisable, un microphone et un haut-parleur. La montre est agréable à porter et à regarder.

Interface simple et intuitive

Elle est aussi assez intuitive à utiliser… surtout si vous avez déjà eu une montre connectée, puisqu’elle reprend en grande partie la navigation de toutes les montres connectées. Avec tout d’abord la « watchfaces » pour personnaliser la montre selon l’envie, le style et, surtout, les informations que vous souhaitez afficher en permanence : objectifs sportifs quotidiens, fréquence cardiaque, météo, date, etc. Certaines watchfaces sont très simples. D’autres sont très complètes (parfois même trop, même sur l’écran de la version 46 mm). La montre compte une dizaine de watchfaces au démarrage. Vous pouvez en installer d’autres via l’application installée sur votre smartphone (uniquement sur la version Android, nous y reviendrons).

Depuis la Watchface, plusieurs actions possibles en glissant horizontalement ou verticalement ou en appuyant sur l’un des deux boutons. Horizontalement, vous accédez aux différentes cartes d’information (fitness, pulsation cardiaque, météo, etc.) dont le nombre est paramétrable, toujours à partir de l’application sur smartphone. Verticalement vous accédez aux dernières notifications et à un menu de paramétrage rapide (où se trouvent notamment le mode silencieux et l’état de la batterie).

Le bouton du haut, cerclé de rouge, permet d’accéder au menu principal avec les applications sportives, les tableaux de bord sur la santé, les outils environnementaux (baromètre, boussole, météo) et quelques fonctionnalités en corrélation avec le smartphone (journal d’appel par exemple, ou contact favori). Dans le menu paramètre, vous personnalisez votre watchface, vous activez la connexion avec des écouteurs Bluetooth) et paramétrez le retour de force pour les notifications silencieuses. Notez que l’usage de la montre nécessite l’utilisation de l’application Huawei Health et que cette dernière vous oblige à avoir un compte Huawei (que ce soit sur iOS ou Android).

Une application différente entre iOS et Android

L’usage de cette application mérite un paragraphe dédié dans notre test. Avec un première remarque importante : utiliser la montre avec un iPhone est possible. Et c’est une bonne nouvelle. Non seulement l’application Huawei Health existe sur iOS, mais elle est fonctionnelle (avec gestion des mises à jour du firmware) et elle est compatible HealthKit pour synchroniser les données biométriques avec l’application Apple Santé. Ainsi, si vous aviez déjà des informations qui y sont stockées, elles seront ajoutées à celles produites par la MagicWatch 2.

À gauche, l'interface iOS. À droite, l'interface Android

Évidemment, Huawei ne peut pas faire avec iOS ce que la firme est autorisée à faire avec Android. Donc, l’expérience avec un smartphone doté du système d’exploitation de Google (qu’il s’agisse d’un modèle Huawei/Honor ou d’un autre) sera plus riche. Trois exemples concrets. D’abord, tout le pan musical de la MagicWatch 2 est accessible uniquement sur Android : contrôle de la musique à distance et gestion des morceaux stockés dans la montre. Ensuite une partie de la gestion de l’interface : le téléchargement et l’installation de nouvelles watchfaces. Enfin, les notifications prises en charge : elles sont beaucoup plus nombreuses sur Android que sur iOS.

Interface iPhone

L’ergonomie de l’application Huawei Health est également assez différente en iOS et Android. Le design des cartes est plus élégant sur le second OS. Le nombre de fonctionnalités est également plus important (notamment parce que les autorisations sont différentes). L’histogramme du suivi de sommeil est plus aérien. La version iOS compte trois onglets : « accueil », « découvrir » et « appareils ». Tandis que la version Android en compte quatre : « Santé », « Exercice », « Appareils » et « Moi ». En clair, la version Android est bien plus avantagée.

Interface Android

En voici quelques preuves. Dans « appareil », les utilisateurs iOS ne peuvent que connecter une montre, tandis que les utilisateurs Android peuvent aussi installer des watchfaces et ajouter de la musique au format MP3. Et ce n’est qu’un exemple : tous les onglets comptent davantage d’informations et de fonctions pour personnaliser la montre (avec des cartes supplémentaires par exemple), pour réaliser des exercices physiques plus diversifiés (avec suivi sur une carte Google Maps des parcours en course et à la marche) et pour suivre plus précisément les signaux biométriques (la gestion du stress est également exclusive à la version Android). Seul atout de la version iOS offre la possibilité de se connecter à des services tiers pour étendre les services de la montre à d’autres applications.

Interface Android

Bel écran et belle autonomie

Et côté technologie ? La MagicWatch 2 est équipée d’un Kirin A1, chipset créé par Huawei pour les objets connectés. Ce chipset offre une bonne réactivité à l’ensemble de l’interface, une consommation énergétique moindre et un modem Bluetooth customisé qui réduit plus encore la consommation électrique. La montre compte les capteurs biométriques et environnementaux décrits précédemment. Elle est équipée d’un GPS autonome. Mais elle n'intègre pas de capteur NFC pour le paiement sans contact ou la connexion facile avec un casque Bluetooth compatible.

L'autonomie de la montre est excellente, notamment en version 46 mm. C'est d'ailleurs l’argument commercial majeur. La batterie de la MagicWatch 2 est de 455 mAh (contre 215 mAh pour la version 42 mm). Selon Honor, l’autonomie est de 14 jours en usage mixte (contre 7 jours pour la version 42 mm, ce qui est déjà bien pour une batterie dont la capacité est plus de deux fois moindre). La réalité n’est pas éloignée. En trois jours d’utilisation pas tout à fait intensive, mais assez élevée, nous avons vu la jauge baisser de 30 % environ. Soit 10 jours d’autonomie selon un calcul basic. Ce n’est déjà pas si mal. Et il est évident que cette autonomie pourrait encore être améliorée.

L’un des détails qui améliorent concrètement l’autonomie de la montre est son écran. Le rétroéclairage est AMOLED, offrant une bonne lisibilité, même en pleine lumière, avec une faible consommation énergétique. Cette dalle est potentiellement compatible Always-On (affichant une watchface simple en permanence). Mais l’autonomie de la montre baisse de moitié si vous décidez de l’activer. D’autant que ce n’est pas nécessaire. Évidemment, plus vous activerez certains services, plus l’autonomie va baisser.

Sans être la plus complète, un très bon rapport qualité-prix 

Face à une concurrence qui joue la carte de l’agressivité commerciale, la MagicWatch 2 combine un prix en ligne avec la stratégie de Honor et un de beaux atours ergonomiques et technologiques. Le tout à un prix globalement plus léger. Faisons un léger comparatif. La Watch GT 2 de Huawei, sa cousine germaine aux caractéristiques techniques presque identiques, est vendue 50 euros plus chers, à taille constante. Pour des services équivalents.

Les Galaxy Watch de Samsung sont également généralement plus chères. La plus économique de toutes est la Watch Active, sortie il y a un an. Elle est proposée, hors promotion, à 249 euros. Ses services sont presque équivalents à ceux de la MagicWatch avec comme principal atout supplémentaire la charge sans fil (notamment avec un Galaxy Note compatible charge inversée). Elle est également équipée d’un capteur NFC et d’une connexion WiFi la rendant un peu moins dépendante d'un smartphone. Son autonomie est également moins bonne. Pour obtenir chez Samsung une autonomie aussi intéressante que celle de la MagicWatch, il faut se tourner vers la Galaxy Watch Active 2 en version 46 mm indisponible en France et largement plus onéreuse.

L’Apple Watch, référence parmi les montres connectées, est deux fois plus chère au minimumSon prix démarre à 450 euros. Mais les services offerts par ce modèle, notamment quand il est connecté à un iPhone, sont bien plus étoffés. D’autant que certains modèles sont autonomes (avec connexion 4G grâce à une eSIM et possibilité de passer des appels). Il n’y a dans ce cas-là même plus besoin d’un smartphone. Une indépendance qui a évidemment un prix. 

La Fitbit Versa 2, peut-être sa meilleure concurrente, est proposée au même prix. Parmi ses atouts, elle intègre un capteur NFC, pour le paiement sans contact et l’appairage rapide. Mais elle ne bénéficie pas d’un capteur GPS intégré et son autonomie est largement inférieure, pour une taille d’écran équivalente (1,34 pouce).

Notre Verdict

Difficile de vouloir le beurre et l’argent du beurre. Difficile de demander à une montre connectée relativement complète de dépasser toute la concurrence pour un prix moins élevé. Et pourtant, compte tenu de la qualité des matériaux, de tous les services offerts, autant en personnalisation qu'en fonctionnalités pour le sport et la santé, de la complétude des capteurs environnementaux, ou encore de la belle autonomie offerte par la version 46 mm, nous sommes presque déçus que cette montre ne soit pas encore plus complète. Nous n'attendions pas de connectivité 4G, d'oxymètre ou d'électrocardiogramme. Mais un petit capteur NFC n'aurait pas été de refus.

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