Rachat de SFR : deux poids lourds se positionnent, Patrick Drahi peut se frotter les mains
Le rachat de SFR pourrait se révéler plus lucratif que prévu après le début d'un bras de fer entre deux acteurs majeurs des télécom. Un préliminaire idéal à la restructuration de l'énorme dette d'Alice France – qui devrait se boucler en septembre.
C'est sans conteste l'un des dossiers les plus brulants des télécoms en France. Le patron de Altice France semble s'être résolu à une vente de SFR – pour aider à restructurer la dette abyssale de la maison-mère. En tout, il est question de 60 milliards d'euros dans le rouge pour le groupe – dont 24 milliards pour la seule branche française.
SFR étant elle-même endettée à hauteur de 15,5 milliards d'euros, une vente pourrait potentiellement réduire suffisamment le montant des dettes pour regagner la confiance des créanciers et des actionnaires. Restait à trouver un repreneur qui accepte le montant de cette ardoise. Et pourtant, deux poids lourds se battent déjà pour prendre le contrôle de l'opérateur.
Martin Bouygues et Xavier Niel se disputent SFR
Ces deux géants, c'est Martin Bouygues (Bouygues Telecom) et Xavier Niel (Iliad / Free). Avec une motivation : se renforcer dans un marché particulièrement concurrentiel. Et surtout se donner une masse d'abonnés suffisante pour réaliser leurs ambitions. Avec d'un côté, Bouygues qui souhaite atteindre la masse critique nécessaire pour mieux affronter Orange.
Et un Iliad qui rêve d'une présence plus internationale, en particulier en Europe. Nos confrères de La Lettre de l'Expansion, à l'origine de l'info, révèlent que les opérations sont déjà en cours en coulisses. Avec à la clé des enchères qui montent alors même que rien n'était gagné.
Difficile d'évacuer le fait qu'il s'agirait d'une opération juteuse pour Patrick Drahi, détenteur de 55% d'Altice France. Grâce à la cession de SFR, celui-ci pouvait en effet espérer empocher jusqu'à 5 milliards d'euros à l'issue de la restructuration. Un montant qui semble désormais à portée, grâce à l'arrivée de ces deux acteurs dans l'arène.
Il reste toutefois aux autorités de se prononcer, à la fois en France et à Bruxelles. La restructuration du groupe Altice, toujours en cours, doit se solder à l'issue de l'été, en septembre.