Grâce à un système reposant sur l'intelligence artificielle, le fisc a pu identifier des milliers de fraudeurs et les faire payer les sommes auxquelles ils avaient échappé jusque là.

Le fisc ne ratera pas le virage de l'intelligence artificielle. L'administration française chargée, entre autres, de la collecte des impôts, compte bien mettre à profit toutes les technologies pouvant l'aider dans ses tâches. Au tout début de l'année 2025, elle a par exemple étendu sa surveillance aux réseaux sociaux des contribuables. Et depuis déjà 4 ans, l'IA joue un rôle important dans le repérage d'un certain type de fraudeurs.

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En France, 9 départements utilisent un système développé par Google et Capgemini pour détecter les piscines non déclarées. Impossible de s'en passer puisque les géomètres chargés de cette mission sont soumis à des contraintes légales comme l'interdiction de pénétrer sur des propriétés privées. Ils se reposent donc sur des photos satellites, du genre que l'on retrouve sur Google Maps. C'est là que l'IA entre en jeu pour leur donner un coup de main.

Le fisc se sert de l'IA pour identifier des fraudeurs et leur réclamer l'argent dû

En résumé, l'intelligence artificielle repère des formes bleues qui pourraient être des piscines dont l'administration fiscale n'a pas connaissance. Après comparaison avec d'autres images pour affiner les résultats, ces derniers sont vérifiés par un agent des finances publiques pour validation. L'avantage du procédé est sans nulle doute sa vitesse, mais cela ne veut pas dire qu'il est infaillible.

Comme le raconte Claire Sarrail, géomètre et responsable nationale CGT Finances Publiques : “Sur une commune, j’ai mis deux jours à différencier une piscine d’une bâche de travaux. L’IA va plus vite, mais elle génère aussi un tas de fausses détections qu’il faut ensuite analyser pour les rejeter. Sans oublier que j’en ai recensé beaucoup plus que l’IA, elle a loupé à peu près 30% de ce que j’ai détecté à l’œil“.

En 2022, l'IA a trouvé 11 200 piscines non déclarées dans les Bouches-du-Rhône. Après analyse, 7 200 ont fait l'objet d'un signalement aux propriétaires. Le redressement a rapporté 5 millions d'euros aux collectivités locales. À terme, il est prévu d'étendre l'usage de l'outil pour qu'il repère aussi les extensions de maisons ou les bâtis isolés non déclarés.

Source : France 3 Provence-Alpes Côte d'Azur