IPTV: cinq ans de prison pour un revendeur en cavale, une peine exemplaire

Un homme, des abonnements illégaux à 15 £/mois (environ 17,5 €/mois), une fuite à l’étranger, puis une arrestation spectaculaire : l’affaire Mark Brockley dépasse le simple cas de piratage numérique.

IPTV
Crédits : 123RF

Article rédigé par Adam Bausset.

Mark Brockley, un habitant de Liverpool de 54 ans, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir vendu illégalement des abonnements IPTV permettant d’accéder à des milliers de films, séries et retransmissions sportives. L’usage massif de ces derniers, en Europe, ne cesse de progresser, comme le confirment les derniers chiffres officiels français sur le sujet de l’IPTV.

Son parcours, marqué par des audiences manquées, une cavale à l’étranger et des incohérences dans les chiffres publiés, dépasse le simple cas britannique. Après sa fuite en 2023 et son arrestation en Espagne deux ans plus tard, l’affaire souligne un problème plus large : la difficulté des États européens à suivre le rythme des délits numériques, malgré une coopération transfrontalière renforcée.

Mark Brockley : un cas emblématique du piratage IPTV en Europe

Entre 2014 et 2019, Brockley aurait généré plus de 237 000 £ (environ 276 300 euros) grâce à ses ventes d’abonnements pirates, selon les premiers chiffres. Un montant qui aurait même été réévalué à 300 000 £ (environ 349 800 euros) dans les derniers communiqués de la police. En utilisant des comptes bancaires français et un réseau de diffusion baptisé aFINITY IPTV (anciennement Infinity Streams), il opérait depuis plusieurs années sans interruption apparente.

La lenteur des procédures et le manque de cohérence dans la communication officielle ne sont pas l’apanage du Royaume-Uni. En France, l’Arcom et les autorités judiciaires font face aux mêmes défis : construire des dossiers solides, souvent longs et techniques, face à des systèmes IPTV en perpétuelle évolution. Dans l’affaire Brockley, cinq années se sont écoulées entre le premier signalement et le procès tenu en son absence. Ce type de délai, conjugué à des incohérences dans les chiffres avancés ou dans la qualification des faits, rappelle à quel point les cadres juridiques peinent à s’adapter à la rapidité du numérique.

La fuite, l’arrestation puis le retour de Brockley sont dignes d’un polar moderne. Repéré grâce à des mouvements bancaires en France, localisé à Gérone, interpellé à Barcelone alors qu’il tentait de revenir au Royaume-Uni, il a finalement été remis aux autorités britanniques à l’aéroport de Heathrow. 

Le cas illustre aussi les limites de la dissuasion judiciaire. Rappelons aussi que la justice ne cible pas uniquement les revendeurs. En Italie, les clients d'un service IPTV ont récemment reçu de lourdes amendes. L’objectif affiché est clair : décourager les activités illicites des revendeurs, mais aussi des utilisateurs. Mais dans la pratique, le manque de transparence et l’allongement des délais renforcent parfois la confusion, voire l’indifférence.


Abonnez-vous gratuitement à la newsletter
Chaque jour, le meilleur de Phonandroid dans votre boite mail !
Réagissez à cet article !