Instagram : 90% des messages haineux ne sont pas filtrés, le réseau social ne protège pas les femmes

Une récente du CCDH révèle un immense manque d’Instagram à la protection des femmes en messages privés. Alors que la plateforme avait promis de filtrer les messages haineux, seul 1 sur 10 est en réalité modéré avant d’arriver à sa destinataire. Le reste du temps, les femmes s’exposent à des propos injurieux, vulgaires, ou encore misogynes.

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La modération a toujours été le nerf de la guerre pour les réseaux sociaux, tant il est possible de laisser du contenu choquant et haineux passer entre les mailles du filet. Il en va également de la santé mentale des utilisateurs, qui pour beaucoup sont victimes de cyberharcèlement. Ces derniers temps, Instagram a donc fourni quelques efforts en ce sens, notamment en cachant des messages injurieux en bas du fil d’actualité. Mais cela ne suffit pas : il faut également agir sur les messages privés.

Conscient de l’enjeu, Instagram a donc annoncé en avril 2021 que les messages privés seront automatiquement filtrés, afin d’éviter de laisser passer des insultes et autres propos injurieux. Une véritable avancée pour le réseau social… si elle s’avérait efficace. Une récente étude du Center for Countering Digital Hate (CCDH) prouve le contraire. D’après ses observations, 90 % des messages haineux arrivent à leur destinataire sans aucune once de modération. De la même manière, 90 % des comptes ayant envoyé ces messages n’ont pas été supprimés.

Instagram est incapable de protéger les femmes contre les discours haineux

Pour arriver à ce constat, le CCDH a étudié les messages privés de cinq femmes reconnues sur le réseau social, comptabilisant un total de 4,8 millions d’abonnés. Ces dernières sont Amber Heard, Rachel Riley, Jamie Klingler, Bryony Gordon et Sharan Dhaliwal. Le constat est donc sans appel. Sur les 8717 messages analysés, 6,6 % n’ont pas respecté les CGU d’Instagram. 125 photos intimes ont été envoyées aux femmes, qui n’ont d’ailleurs pas été supprimées dans les 48 heures. De plus, 1 message vocal sur 7 contient un discours haineux.

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Se pose alors la question de l’impunité. Selon le CCDH, c’est bien le manque de sanctions de la part d’Instagram qui permet aux auteurs de ces messages de perpétuer leurs actions. Dès lors, les femmes sont contraintes de se protéger elles-mêmes, ou du moins essayer, contre le flot de messages inappropriés qu’elles reçoivent. De son côté, Meta reconnaît que le harcèlement des femmes est inacceptable. Sans pour autant reconnaître ses lacunes en matière de protection.

Source : CCDH


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