Free Mobile pourrait débarquer en Belgique en 2019 pour rivaliser avec Orange, Proximus et Telenet

Free Mobile pourrait devenir le quatrième grand opérateur en Belgique et venir bouleverser les prix de ce marché comme il l'a fait en France en 2012. Alexander De Croo, le ministre en charge des questions liées aux télécoms, a ouvert la porte à l'entrée d'un nouvel acteur majeur de l'industrie pour venir concurrencer Proximus, Telenet et Orange. Après l'Italie, Iliad et Xavier Niel, qui avaient déjà essayé d'entrer sur le marché belge en 2015, pourraient sauter sur l'opportunité. 

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Et si Free Mobile venait semer la pagaille sur le marché belge ? Une possibilité évoquée par le média local L'Echo, qui rapporte qu'Alexander De Croo, ministre fédéral de la Coopération au développement, de l'Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste, s'est montré favorable à l'arrivée d'un 4ème opérateur majeur en Belgique. Pour l'instant, ils sont 3 groupes à disposer de leur propre réseau : Proximus, Telenet et Orange.

Free Mobile : une arrivée en Belgique en 2019 pour concurrencer Proximus, Telenet et Orange ?

“À l’heure actuelle, la Belgique enregistre un score très faible en consommation de données mobiles et en même temps, les prix des data mobiles sont nettement plus élevés chez nous que dans d’autres pays” assure l'homme politique. Pour étayer ses propos, il cite sur son site web plusieurs chiffres éloquents. En moyenne, un belge consomme par exemple 0,73 gigabyte de data mobile par mois, contre une moyenne européenne de 2,31 gigabyte par mois.

“En faisant de la place à un quatrième et nouveau réseau, nous favorisons les investissements, la concurrence tarifaire et des prix plus compétitifs pour le consommateur” explique Alexander De Croo. “En France notamment, et dans un certain nombre de pays scandinaves, la présence d’un quatrième opérateur réseau mobile a conduit à une baisse des prix du data mobile” souligne le dirigeant, très inspiré par le marché français, bouleversé en 2012 par l'arrivée de Free Mobile.

“C’est le moment où jamais pour un quatrième acteur d’émerger sur le marché mobile belge. Je suis convaincu qu’il y a en Europe, un intérêt pour investir dans le déploiement d’un nouveau réseau 5G dans notre pays. Cela serait une bonne chose. Nous pourrions être l’un des premiers pays d’Europe dotés d’un réseau 5G à part entière proposant des prix compétitifs” poursuit le ministre fédéral.

Pour L'Echo, une des pistes les plus crédibles mène directement à Free, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, sa maison-mère Iliad affiche de grandes ambitions à l'international. On l'a vu récemment avec la création d'Iliad Italia, qui a lancé un forfait 4G+ 30 Go à 5,99 euros à vie en Italie fin mai 2018. Quelques mois plus tôt, en décembre 2017, on apprenait que Free rachetait l'opérateur irlandais Eir. En 2014, Free avait même présenté un projet d'offre pour le rachat de T-Mobile, aux États-Unis. Mais le négociations n'avaient pas abouti avec Deutsche Telekom, alors propriétaire de l'opérateur. Mais on comprend bien que Free ne compte pas se cantonner à la France.

Autre argument avancé par le média belge, Iliad s'est déjà intéressé de près au marché belge. En 2013, Xavier Niel avait déjà évoqué l'idée d'exporter Free Mobile en Belgique lors d'une interview.En octobre 2017, Xavier Niel avait déclaré qu'il s'était penché en 2015 sur le rachat de Base. Mais il avait finalement dû se résigner car KPN, l'ancien propriétaire, avait alors une préférence pour Telenet, qui avait gagné le gros lot. Maintenant qu'une nouvelle porte s'ouvre, Free pourrait sauter sur l'occasion. “Le régulateur dit effectivement avoir reçu une marque d’intérêt d’un acteur européen”, a confié Alexander De Croo.

Une idée qui n'enchante bien sûr guère Proximus, Telenet et Orange, qui ont tout à y perdre. “On risque un effet de distorsion du marché qui entraînerait un ralentissement des investissements en infrastructure et en innovation et qui aurait inévitablement un impact sur l’emploi”, a réagi Proximus. “Si ces investissements doivent être réduits, c’est au final le consommateur qui en sera victime, car la haute qualité des réseaux en Belgique sera détériorée”, estime Telenet. Quant à Orange Belgium, il assure qu'il y a “assez de concurrence sur le marché” aujourd'hui.

Paradoxalement, en France, la tendance est inversée. Depuis l'arrivée de Free Mobile en 2012, nous sommes sur un marché à 4 opérateurs, qui est aujourd’hui remis en cause. Bouygues a fait une offre de rachat pour SFR à Altice, qui n'a pas donné suite pour le moment. De son côté, Orange se dit prêt à faciliter les négociations pour aider deux ses concurrents à fusionner. D'après l'opérateur historique, la consolidation des télécoms est inévitable à partir de 2019.

D’après une étude Arthur D. Little pour la Fédération Françaises des Télécoms (FFT), les forfaits smartphones en France sont les moins chers du monde grâce à Free Mobile. D'après une étude de Digital Fuel Monitor, on peut s'offrir en moyenne 5,6 fois plus de data dans les pays à quatre opérateurs que dans les pays à trois opérateurs. Les Belges pourront-ils prochainement profiter eux aussi d'abonnements moins chers ?


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