Faut-il bloquer ChatGPT, Gemini et Mistral AI pendant les épreuves du bac dans toute la France ? Ce pays l’a fait
Pour éviter que les étudiants soient tentés de faire appel à l'IA pour tricher lors de ces examens nationaux, ce pays a pris une décision radicale : suspendre les services d'IA durant le temps des épreuves.

Dès ce vendredi 13 juin, les épreuves du bac 2025 vont officiellement commencer avec le Français, suivi de la philosophie. En attendant cette date fatidique, des millions d'étudiants profitent donc des derniers jours pour réviser. Du côté des examinateurs et des surveillants, on se prépare évidemment à épier la moindre tentative de triche et à corriger les copies des élèves.
Si les classiques antisèches dans la trousse ou les écouteurs dissimulés dans les oreilles ont toujours la cote, de plus en plus de candidats n'hésitent pas à demander un coup de main à ChatGPT lors des épreuves. Plus précisément, sur les 560 cas de fraude enregistrés en 2024, près de 5 % étaient liés à l'utilisation de l'intelligence artificielle. Et malheureusement, ce chiffre ne devrait qu'augmenter avec la démocratisation des chatbots et des services d'IA.
Aux Etats-Unis, certaines universités ont d'ailleurs pris des mesures radicales pour empêcher les étudiants d'utiliser ChatGPT et consorts durant les examens. L'idée est simple : revenir au traditionnel combo cahier et stylo. Résultat, les ventes des fameux cahiers bleus ont doublé depuis ces trois dernières années au pays de l'Oncle Sam.
Ce pays suspend carrément l'IA durant les épreuves de fin d'année
Du côté de la Chine, plus de 13,3 millions d'étudiants se sont d'ores et déjà présentés pour participer au Gaokao. Considéré comme l'un des examens les plus exigeants au monde, le Gaokao est le nom donné au Concours d'entrée nationale dans les études supérieures. Il est le point culminant de la scolarité chinoise, et sur quatre jours, les candidats sont interrogés sur l'ensemble des connaissances qu'ils ont pu acquérir (mathématiques, sciences, langues vivantes, etc.). Pour les étudiants chinois, les enjeux sont énormes : meilleurs seront leurs résultats, plus grande sera leur chance d'intégrer une université prestigieuse.
Forcément et face à une telle pression, certains pourraient être tentés de tricher en exploitant l'IA… Mais c'était sans compter la radicalité des autorités chinoises. En effet et comme le rapportent nos confrères du Guardian, Pékin a tout simplement ordonné aux plus grandes entreprises IA du pays de suspendre/limiter certaines fonctionnalités de leur agent conversationnel durant toute la durée du concours.

L'IA chinoise mise à l'arrêt
Par exemple sur Doubao, un assistant intelligent qui appartient à ByteDance (ndrl : maison-mère de TikTok), il est impossible de poser la moindre question concernant les sujets d'examens : “Pendant l'examen d'entrée à l'université, conformément aux exigences en vigueur, le service de réponse aux questions sera suspendu”, peut-on voir sur une capture d'écran de l'IA partagée par un étudiant sur Weibo.
Même constat du côté de DeepSeek, outil IA très populaire dans l'Empire du Milieu. Ainsi, l'intégralité du service est suspendue durant certaines heures “pour garantir l'équité lors de l'examen d'entrée à l'université”. Les fonctionnalités de reconnaissance d'images de Yuanbao (Tencent), de Qwen (Alibaba) et de Kimi (Moonshot) ont également été désactivées jusqu'à la fin du concours. Pensez-vous qu'il faudrait envisager une procédure similaire en France au moment du Bac ? Dites-le-nous dans les commentaires !

