Disney + interdit Peter Pan, Aladdin et Dumbo aux enfants

Disney + affiche un message de sensibilisation avant certains dessins animés reprenant des clichés jugés racistes. La plate-forme a passé une nouvelle étape cette semaine en retirant des contenus sensibles de sa section enfants. Des films comme Aladdin, Les Aristochats ou encore La Belle et la Bête sont concernés.

Aladdin. Crédits : Disney

Disney est en pleine phase d’introspection en ce moment, surtout depuis que sa plateforme de streaming, qui permet de visionner (presque) toutes ses créations, est disponible. La firme de Mickey doit composer avec des films qui ont été faits à des époques bien différentes et où les sensibilités n’étaient pas les mêmes. Elle cherche donc des solutions pour montrer son désaccord avec certains clichés aujourd’hui jugés racistes, sans toutefois renier son héritage.

Ainsi, depuis cette semaine, certains dessins animés « cultes » de Disney ne sont tout simplement plus disponibles dans la section “enfants” de l’application. Cela concerne des dessins animés anciens, comme Les Aristochats, qui a été pointé du doigt pour sa représentation des asiatiques (avec les chats siamois), Peter Pan, où c’est la séquence avec les amérindiens qui pose souci, ou même Dumbo, pour sa représentation surannée des noirs américains. Il n’y a pas que les très vieux contenus qui sont visés, puisque Aladdin, sorti en 1993, est lui aussi introuvable.

Un message d’avertissement en début de film

Ces films ne sont cependant pas retirés de la plate-forme. En effet, il est toujours possible de les regarder, mais il faut passer par un profil adulte. Une manière pour Disney de conserver son héritage, tout en évitant que des enfants non accompagnés tombent sur des contenus qui ont mal vieillis. Un message explicatif apparaît tout de même au début du film. Le même qui avait été introduit en octobre dernier, expliquant que le programme contient des stéréotypes négatifs de certaines cultures :

« Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaître son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble. »

Certains films n'apparaissent plus dans les profils enfants

Disney + fait-il de la censure ?

Sur les réseaux sociaux, certains se sont dressés contre cette décision, allant même jusqu’à crier à la censure. En y regardant de plus près, cela ne change pas grand-chose à la manière dont nous consommons ces contenus. Les films Disney font partie de notre patrimoine culturel, mais il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’œuvres appartenant à une société privée, qui peut en disposer comme elle l’entend. Certains films ont totalement disparu du paysage avec les années. La firme de Mickey n’a par exemple jamais assumé le long-métrage La Mélodie du Sud, déjà jugé raciste à sa sortie en 1946.

Ce n’est pas le cas pour les dessins animés mentionnés dans cet article. Ils sont toujours disponibles et Disney n’a pour le moment aucune intention de les retirer de sa plate-forme. Il n'est juste plus possible pour un enfant de tomber dessus et de les regarder sans un adulte lui expliquant certains passages.

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Disney est aujourd’hui dans une situation compliquée. Le numéro 1 mondial du divertissement se doit de lisser son image pour éviter toute polémique, mais doit dans le même temps assumer presque un siècle de films, dont certains ne sont plus en phase avec notre société actuelle. Le choix de la censure n’étant pas le bon, c’est celui du panneau explicatif et du contenu réservé aux profils adultes qui a été privilégié. Qui sait, les films Disney produits aujourd’hui seront peut-être jugés stéréotypés dans cinquante ans ?

Disney + mise sur son énorme catalogue pour séduire, mais ne compte pas se reposer sur ses lauriers, puisque la firme de Mickey compte bien gaver son catalogue de contenus exclusifs dans les années qui viennent.

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