Counter-Strike : le FBI enquête sur une affaire de corruption des joueurs

Counter-Strike est tellement gangréné par la triche que le FBI intervient désormais pour mettre au clair des affaires de corruption. De nombreux joueurs américains truquent en effet régulièrement des matchs, d’après le commissaire chargé de l’intégrité du e-sport aux États-Unis. Cette affaire fait suite au scandale des professionnels australiens qui ont parié sur leurs propres matchs.

Counter Strike Global Offensive

Bien que son développement sur la scène internationale est relativement récent, le e-sport souffre des mêmes problèmes que les disciplines plus classiques. Corruption, trucage, triche… De nombreuses affaires commencent à se révéler au grand public. Ce dernier n’est bien sûr pas épargné, à l’image des joueurs de Call of Duty qui doivent faire face à des hordes de tricheurs tous les jours. Mais lorsque le souci touche la sphère professionnelle, l’ampleur est toute autre. Aux États-Unis, le problème est tel que le FBI se charge désormais d’enquêter sur le sujet.

L’information nous vient tout droit de Ian Smith, membre de la Commission pour l’Intégrité du E-sport (ESIC). Dans une interview postée sur la chaîne YouTube de slash32, ce dernier révèle que le Bureau s’intéresse à « un groupe relativement petit, mais significatif de joueurs qui, pendant une longue période, ont organisé des matchs truqués en Amérique du Nord ». Aux États-Unis, la loi concernant les paris sportifs est différente selon la région. Certaines structures auraient profité de ce flou juridique pour proposer d’immenses sommes d’argent à des joueurs peu vertueux.

Des joueurs de CS:GO ont truqué leur propre match

« C’est ce que je décrirais comme un cas classique de trucage sportif », explique Ian Smith. Les joueurs sont soudoyés par des syndicats extérieurs pour truquer les matchs, ils ne le font pas de leur propre chef par opportunisme. Cela fait longtemps que ça dure, et c’est bien plus organisé. Jusqu’à un certain point, nous travaillons avec les autorités et le FBI, qui s’est récemment doté d’une unité spécialisée dans le e-sport. Ils sont doués, mais ils manquent d’expérience, car les paris sportifs n’ont jamais été très populaires aux États-Unis jusqu’à récemment. 

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Si Ian Smith se permet de se moquer gentiment du FBI, la situation en elle-même est loin d’être amusante. Comme l’indique le commissaire, les paris en e-sport sont arrivés il y a peu aux États-Unis, et la législation peine à suivre le rythme de ce soudain engouement. Les différents États ne se sont pas encore coordonnés sur le sujet, ce qui laisse le champ libre à ces « syndicats » le temps qu’une loi soit décrétée. Pendant ce temps, ailleurs dans le monde, des mesures sont déjà prises pour enrayer ce problème qui prend une ampleur considérable.

Un cas similaire en Australie en passe d’être jugé

Counter-Strike n’est pas étranger aux affaires criminelles. En 2019, le jeu a servi de plateforme de blanchiment d’argent à des malfaiteurs via son système d’achats intégrés. Plus récemment, une affaire similaire de corruption a frappé l’Australie, pays où le trucage de matchs est considéré comme un crime. De nombreux joueurs ont ainsi été bannis plus tôt dans l’année après avoir parié sur leur propre match. D’autres ont placé des paris à l’encontre de leur équipe. Des preuves ont été retrouvées au sein même du chat du jeu, ainsi que sur des serveurs Discord dédiés.

« Je suis optimiste quant à une prochaine révélation publique [de l’enquête], dans 10 à 15 jours », déclare Ian Smith. « Il y a clairement une affaire de trucage en Australie, et même s’il s’agit d’un large groupe de joueurs […] cela prend beaucoup de plus temps dès lors que vous travaillez avec la police locale. Heureusement, en Australie, il s’agit d’une infraction pénale. C’est pour cela que cela prend du temps avec la police. Nous avons des dossiers très solides et si cela ne tenait qu’à nous, nous annoncerions des poursuites dès maintenant. Mais ce ne sont pas juste 42 personnes qui ont parié, c’est un groupe bien plus restreint qui a [aussi] manipulé leurs revenus ».


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