Cette entreprise qui a bloqué plus de 400 sites illégaux en France en 2024 refuse d’aller plus loin, voici pourquoi
Les sites diffusant des matchs en streaming ou via IPTV sans autorisation sont dans le viseur de la justice. En 2024, plus de 400 d’entre eux ont été bloqués en France. L’entreprise Cloudflare, contrainte d’appliquer ces restrictions, refuse cependant d’aller plus loin.
Le piratage des événements sportifs prend de nombreuses formes. Le streaming illégal permet de regarder des matchs en direct sans payer, tandis que l’IPTV illégal propose des abonnements à bas prix pour accéder à des centaines de chaînes normalement payantes. Ces pratiques représentent un manque à gagner important pour les diffuseurs, qui cherchent à les faire interdire. En France, la justice multiplie les décisions pour bloquer ces plateformes.
Cloudflare, une entreprise américaine spécialisée dans l’optimisation et la sécurité des sites web, a dû se conformer à ces demandes judiciaires. Dans son dernier rapport de transparence, elle révèle avoir bloqué 402 sites liés au streaming et à l’IPTV illégaux en France en 2024. Ce blocage concerne uniquement son service de diffusion de contenu (CDN), qui améliore la rapidité et la protection des sites web. Cela signifie que les sites restent accessibles ailleurs dans le monde, mais sont invisibles dans l’Hexagone.
Cloudflare a bloqué plus de 400 domaines en France suite à des décisions de justice
Ces blocages font suite à neuf décisions de justice distinctes. Cette méthode a déjà été appliquée dans d’autres pays, comme l’Italie, où la justice avait ordonné à Cloudflare de bloquer 30 sites en 2023. Toutefois, ces restrictions restent limitées : un site peut contourner la mesure en cessant d’utiliser les services de Cloudflare. Malgré ces efforts, les autorités continuent d’explorer de nouvelles solutions pour lutter contre le piratage en ligne.
Cloudflare, de son côté, refuse d’appliquer ces blocages à son service de résolution DNS 1.1.1.1, un outil qui aide les internautes à accéder plus rapidement aux sites web. Selon l’entreprise, bloquer des sites via ce service pourrait avoir des conséquences bien au-delà des frontières françaises et affecter des utilisateurs dans d’autres pays. Pour se conformer aux décisions de justice, elle affirme avoir trouvé des « mécanismes alternatifs », sans préciser lesquels. La société estime enfin que d’autres acteurs de l’Internet sont mieux placés pour faire appliquer ces restrictions à grande échelle.