Ces chiffres des ventes de voitures électriques en juin inquiètent sérieusement pour l’avenir de la transition écologique
Le marché automobile français continue sa descente en juin 2025. Entre hésitation et nouveaux choix inattendus, les Français semblent réinventer leurs priorités.
Depuis plusieurs mois, le marché automobile français peine à retrouver son souffle. La hausse des prix, la prudence des ménages et les incertitudes économiques freinent fortement les achats. Après un petit rebond en avril, qui avait redonné un peu d’espoir, la tendance repart à la baisse. Beaucoup hésitent à investir dans un véhicule neuf, surtout face à la question du choix entre thermique, hybride ou électrique. La méfiance reste forte, même si les constructeurs multiplient les offres et les aides.
Selon AAA Data, les immatriculations de voitures neuves devraient reculer de 8,1 % en juin 2025, avec environ 167 000 unités estimées. Depuis le début de l’année, le marché affiche déjà une baisse de 8 %, confirmant un ralentissement durable. La chute concerne surtout les particuliers, de plus en plus prudents face aux prix élevés et aux incertitudes sur la valeur de revente. Les flottes d’entreprises baissent aussi, même si elles restent plus actives grâce aux locations courte durée, en hausse de 19 % avec l’arrivée des vacances. Ces immatriculations « tactiques » permettent à certains constructeurs de limiter la casse.
Les voitures électriques peinent vraiment à convaincre les particuliers
Les voitures électriques reculent de 12 % ce mois-ci, une baisse plus marquée que celle du marché global. Chez les particuliers, la chute atteint même 38 %, signe d’un réel désintérêt. Pourtant, le bonus écologique a été relevé et un « leasing social » est annoncé pour aider les foyers modestes. Malgré cela, beaucoup redoutent encore le prix d’achat, l’autonomie ou la disponibilité des bornes de recharge. Les entreprises restent les principales clientes, avec des volumes en hausse de 51 %, mais cela ne suffit pas à compenser la frilosité du grand public. Cette tendance prolonge ce que l’on observait déjà en avril, où les ventes d’électriques peinaient à décoller.
Dans ce contexte, les hybrides tirent leur épingle du jeu. Leur progression atteint 14 % au global, et même + 26 % pour les hybrides classiques auprès des non professionnels. Les microhybrides séduisent aussi de plus en plus (+ 32 %), portés par leur simplicité d’utilisation et l’absence de recharge obligatoire. À l’inverse, les hybrides rechargeables (PHEV) reculent de 18 % chez les particuliers, jugés trop chers et contraignants. Le marché de l’occasion recule lui aussi de 6,5 %. La dépréciation rapide des voitures électriques d’occasion, révélée par une récente étude d’AAA Data, accentue encore la méfiance des conducteurs. Dans ce climat, la transition vers une électrification massive du parc français s’annonce bien plus longue et plus incertaine que prévu.