Ce pays remplace déjà ses professeurs par l’IA dans des milliers d’écoles
L’intelligence artificielle arrive dans les écoles pour remplacer des professeurs manquants et assurer les cours. Déjà utilisée dans plusieurs pays, elle commence à enseigner à grande échelle en Ukraine.

Les outils d’IA changent la façon d’apprendre partout dans le monde. Bill Gates estime que les médecins et les professeurs pourraient être largement remplacés par l’intelligence artificielle en moins de dix ans. Il y voit un moyen d’élargir l’accès aux soins et à l’éducation, avec des systèmes plus disponibles et moins coûteux. Ce scénario prend forme, par étapes, à mesure que des plateformes sortent du cadre strictement administratif.
Dans l’éducation, elle ne sert plus seulement à tricher ou à résumer : elle peut tenir la classe. En 2024, un collège britannique a mené une année de cours pilotés par une IA, avec un suivi ajusté à chaque élève. Ces systèmes proposent couramment des révisions sur mesure, des corrections instantanées et un suivi des devoirs, des usages concrets pour les familles. C’est dans ce contexte qu’une responsable ukrainienne détaille un déploiement massif de l'intelligence artificielle dans les écoles via une application nationale.
L’IA arrive dans 2 000 écoles pour remplacer les professeurs en Ukraine
Dans un entretien accordé à La Tribune, Valeriya Ionan, conseillère du Premier ministre en transformation numérique, explique que l’application Diia porte ce mouvement. Lancée en 2019 puis ouverte en 2020, la plateforme a servi d’accélérateur : documents officiels, impôts, mariages en ligne, alertes et localisation d’abris. En cinq ans, l’Ukraine est passée de la 102e à la 5e place du classement des Nations unies sur les services publics numériques.
Côté école, 2 000 établissements utilisent déjà un programme éducatif basé sur l’IA dans Diia, couvrant plusieurs matières avec des leçons adaptées. Plus de 5 000 autres se sont déclarés prêts à l’adopter. L’infrastructure s’appuie aujourd’hui sur Gemini de Google, avec un traitement anonymisé des attributs envoyés au modèle. Selon Valeriya Ionan, l’architecture a été conçue dès le premier jour pour la confidentialité, avec des attributs limités à la personnalisation. Aucune donnée personnelle n’est transmise à l’extérieur, selon la responsable, et un modèle de langage étatique est en préparation pour la fin d’année.
Cela pourrait aussi se généraliser ailleurs, y compris en France, avec des outils capables de générer des exercices, donner des explications pas à pas et corriger immédiatement les points faibles. Ces fonctions, proches des modules de tutorat déjà testés dans certains établissements européens, promettent un soutien régulier lorsque des professeurs manquent.

