Canal+ et beIN Sports plaident pour le blocage automatique des sites pirates
Diffuseurs et ayants droit du sport veulent l'instauration d'un processus de blocage automatisé de bout en bout des plateformes illégales et l'intervention du secteur privé pour lutter contre le piratage.
Il y a quelques jours, Vincent Labrune, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), déclarait au Parisien que la Ligue 1 est “le produit le plus piraté de France” et qu'il est nécessaire de “prendre des décisions radicales” pour lutter efficacement contre ce phénomène. Après des négociations difficiles, il avait vendu cet été les droits de diffusion de l'essentiel de la Ligue 1 (8 des 9 matchs par journée) à DAZN pour une somme bien inférieure aux attentes. Mais le contrat pourrait être cassé dans un an, DAZN étant loin d'atteindre l'objectif d'abonnés fixé avec la LFP.
Comment endiguer le piratage sportif ? L’Association pour la protection des programmes sportifs (APPS), créée en 2018 et regroupant des diffuseurs comme Canal+ et beIN Sports, ainsi que des ayants droit comme la LFP, a quelques idées. Elle voudrait notamment créer un “délit spécifique” contre le piratage sportif, nous apprend Le Monde. Elle souhaiterait aussi une modification de l’article L. 333-10 du code du sport, texte relatif à la “lutte contre la retransmission illicite des manifestations et compétitions sportives”.
Un blocage automatisé des sites et services pirates ?
L'idée serait d'obtenir “des blocages en temps réel des adresses IP et un processus automatisé de bout en bout qui permettrait de gagner en réactivité”, détaille Sarah d’Arifat, directrice juridique de beIN Sports France. L'APPS veut s'inspirer des mesures qui ont été prises au Royaume-Uni et en l’Italie, où les plateformes illégales de diffusion sportive tombent plus rapidement et de manière plus systématique.
L'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a bloqué plus de 1 341 noms de domaines, dont 1 181 services IPTV, en 2024. Mais ce nombre est très insuffisant pour les diffuseurs et les ayants droit. Ces derniers plaident pour une solution privée, qui serait bien plus efficace que l'Arcom pour agir, surtout le week-end, période la plus chargée en événements sportifs. Pour l'instant, la loi française ne le permet pas.
Selon une étude de la LFP, le piratage de la Ligue 1 a explosé depuis que DAZN en est le principal diffuseur. Les sites de streaming, les services d'IPTV et Telegram sont devenus des alternatives pirates pour de nombreux téléspectateurs.
Source : Le Monde