Bitcoin, Ethereum : un accord mondial pourrait aboutir sur zéro émission de CO2 d’ici 2040

Des professionnels du Bitcoin, Ethereum et cryptomonnaies sont à la recherche d'un accord pour réduire l'énorme empreinte carbone du secteur. L'objectif est d'arriver des fermes de minages utilisant 100% d'énergies renouvelables d'ici 2030, et d'atteindre 0 émissions de CO2 nettes d'ici 2040. Le projet décrit également une méthodologie de mesure standardisée. L'accord a le soutien de nombreux acteurs majeurs de l'industrie, mais des doutes subsistent au sujet du Bitcoin dont le crypto-mining gaspille encore beaucoup trop d'énergie.

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Crédits : Unsplash

Certaines cryptomonnaies sont une vraie catastrophe pour l'environnement, et c'est en particulier vrai pour le Bitcoin. Pour fonctionner, la blockchain du Bitcoin a besoin de mineurs – des particuliers ou professionnels qui disposent d'appareils spécialisés (généralement des systèmes dotés d'un processeur FPGA) conçus pour calculer les défis mathématiques nécessaires au fonctionnement des transactions. L'architecture de ce système est qualifiée de Proof-of-work car ce sont des “preuves de calcul” qui permettent d'un côté de régler la question de la confiance dans les transactions, tout en permettant au propriétaire des machines qui ont effectué ces calculs de se rétribuer en leur attribuant périodiquement des Bitcoin.

Pour l'heure, la plupart des cryptomonnaies, y compris l'Ethereum, s'appuient sur le Proof-of-work pour fonctionner. Mais en ce qui concerne l'Ethereum, la blockchain, dont la gouvernance est stimulée par les interventions de son fondateur Vitalik Buterin, va très prochainement passer à un autre modèle, celui dit du Proof-of-stake (preuve de propriété). L'idée du Proof-of-stake c'est que des individus sur la blockchain, assureront le rôle de validateurs. Pour le devenir, il faut posséder un certain nombre d'Ethereum – en l'occurence au moins 32. Et comme avec le Proof-of-work, le système rétribue les validateurs pour leurs validations par des blocs. Ils ont à cet égard tout intérêt à ne pas se tromper, ou à tenter de manipuler le système, pour plusieurs raisons.

Des professionnels cherchent un accord mondial pour réduire l'impact environnemental du Bitcoin et de l'Ethereum

D'abord parce que le stake ou participation des validateurs permet de les rétribuer directement mais aussi de punir les mauvais comportements. Concrètement un mauvais validateur peut perdre tout ou partie de son stake si il se comporte mal ou tente de manipuler la blockchain. Par ailleurs, le système est conçu de sorte que les validateurs ne se font pas concurrence (on leur demande de valider des opérations au hasard) et tout est basé sur le consensus majoritaire de sorte qu'un acteur malicieux qui tenterait de manipuler la blockchain devrait en contrôler plus de la moitié, ce qui compte-tenu du volume et du cours de l'Ethereum semble irréaliste.

Avec le Proof-of-stake, la validation ne requiert pas de computation – ce qui allège considérablement l'empreinte carbone de la blockchain. Ethereum a déjà commencé sa transition vers le Proof-of-stake – elle devrait aboutir d'ici la fin de l'année 2021. D'autres cryptomonnaies comme Ripple se disent intéressées, mais le système a aussi ses détracteurs. Une critique récurrente est que le Proof-of-work semble plus égalitaire et permet à de nouveaux entrants de se constituer du capital. A l'inverse, le Proof-of-stake serait moins égalitaire, puisqu'il se base dès l'origine sur la richesse des validateurs. Vitallik Buterin répond de son côté en affirmant qu'à cause de la concurrence des mineurs, on était de toute façon déjà sur quelque chose de relativement inégalitaire et basé sur la richesse.

Il est difficile de devenir mineur sur ces blockchain du jour au lendemain et de réellement gagner de l'argent. L'investissement initial est dans tous les cas très important. Et à choisir entre les deux maux, le Proof-of-stake semble le moins pire, d'autant que cela peut réellement renforcer la confiance dans l'avenir vert des cryptomonnaies. C'est pourquoi on parle en ce moment beaucoup du Proof-of-stake et de comment réduire l'impact des cryptomonnaies sur l'environnement. C'est donc dans ce contexte que des professionnels du secteur veulent mettre au point un accord mondial de réduction de l'empreinte carbone des cryptomonnaies.

Le Crypto Climate Accord comme ses promoteurs anglophones l'appellent doit fixer des objectifs très ambitieux : une transition vers les énergies renouvelables d'ici 2030 pour toutes les blockchain et une empreinte carbone nette réduite à 0 d'ici 2040.  Le but est de travailler sur tous les fronts. D'un côté, pousser à une adoption la plus large possible du Proof-of-stake pour réduire l'énorme pression énergétique que font peser les cryptomonnaies, favoriser la capture de CO2, ou encore de meilleures pratiques dans les fermes de minage. Un point important est que les professionnels cherchent également à se mettre d'accord sur une méthodologie universelle pour mesurer les émissions.

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L'accord sera discuté lors d'une conférence des Nations Unies sur le climat dans le courant du mois de novembre 2021. Reste que le Bitcoin, la cryptomonnaie la plus utilisée dans le monde pourrait rester retarder l'atteinte de nombreux objectifs. Malgré son énorme popularité, la blockchain du Bitcoin, la première que l'on connaisse, est particulièrement inefficiente. La gouvernance du Bitcoin est totalement décentralisée, et son auteur que l'on en connait que sous son pseudonyme Satoshi Nakamoto n'intervient plus depuis maintenant plus de 10 ans. Les grands changements sont rares, et les décisions doivent être prises à la majorité des utilisateurs ce qui n'est pas toujours évident, surtout lorsque de nombreux utilisateurs utilisent le Bitcoin surtout pour miner de nouveaux blocs…


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