Test Realme Pad Mini : aussi bancale sur le fond que sur la forme

Notre avis

La Realme Pad Mini est une toute petite tablette, un format que nous n’avons plus l’habitude de voir sur le marché. Il s’agit d’un produit d’entrée de gamme destiné avant tout au divertissement. La Pad Mini remplit-elle sa mission ? Nous allons le découvrir tout de suite.

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Les tablettes sont en train de revenir en force. Pour tenter de séduire un nouveau public, les constructeurs misent sur des formats de plus en plus grands, sur des prix de plus en plus élevés ainsi que sur un rapprochement vers le PC en termes d’usages. La Realme Pad Mini prend tout ça à contrepied en proposant une ardoise tactile qui s’appuie sur son format réduit et son prix abordable pour convaincre.

La Pad Mini est une déclinaison de la Realme Pad « classique », sortie en même temps. Avec ce petit terminal de seulement huit pouces, le constructeur vise un public qui ne cherche pas la complication et qui veut un produit ultra-transportable dédié uniquement au divertissement.

Nous allons alors nous demander si la Realme Pad Mini réussit sa mission, et surtout si c’est une bonne tablette. Suivez le guide !

Prix et disponibilité

La Realme Pad Mini est d’ores et déjà disponible sur le site officiel du constructeur. Elle est proposée en trois versions.

Il s’agit de prix extrêmement agressifs, mais justifiés par une fiche technique très modeste. Précisons que pour ce test, Realme nous a prêté le modèle à 199 euros.

A noter que la Realme Pad « classique » est pour sa part vendue à 259 euros ou 289 euros selon les versions. Elle dispose d’un écran plus grand, de meilleure qualité, ainsi que d’un processeur plus puissant.

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Une fiche technique très modeste

A la vue du prix, il ne faut évidemment pas s’attendre à une tablette premium. Realme propose un produit extrêmement limité en termes techniques, ce qui est tout à fait compréhensible. Nous avons un écran IPS LCD de 8,7 pouces d’une définition de 1340 x 800 pixels, un processeur Unisoc T616 et une batterie de 6400 mAh (charge rapide de 18 Watts). Côté logiciel, nous avons Android 11 avec la surcouche Realme UI. Cette dernière est intéressante, puisque le constructeur l’a spécialement développé pour les tablettes.

Realme Pad Mini
Dimensions211.8 x 124.5 x 7.6 mm
Ecran8,7 pouces
IPS LCD
1340 x 800 pixels
60Hz
ProcesseurUnisoc Tiger T616 (12 nm)
RAM3 ou 4 Go
Capteur avant5 MP
Capteurs arrières8 MP
Stockage32 ou 64 Go
Batterie6400 mAh
Recharge16W filaire
OSAndroid 11 + Realme UI R

Bref, c’est un produit qui, techniquement, ne fait pas d’étincelles. L’objectif de Realme est clair : proposer un terminal suffisant pour se divertir et faire de la navigation Internet pour un prix très bas.

Un design très réussi

Le premier contact avec la Realme Pad Mini est très engageant. Son design se montre réussi, presque digne d’une tablette haut de gamme. L’ardoise dispose d’une coque en aluminium (avec quelques éléments plastique) soit bleue, soit noire.

La tablette adopte des lignes épurées, très sobres et modernes. En main, c’est un vrai plaisir à utiliser et la coque est agréable au toucher. D’un poids de 375 grammes seulement et d’une finesse de 7,6 mm, elle est ultra transportable et se glisse facilement dans un sac ou une grande poche. On peut aussi aisément l’utiliser d’une main grâce à sa petite taille.

Sur cette façade arrière, on note la présence d’un module photo (qui dépasse de quelques millimètres) ainsi que d’un « Realme » imprimé. On salue l’absence de mentions légales, ce qui donne un aspect propre à la coque.

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Rien de bien original à signaler sur les tranches plates. A gauche nous avons le capot pour la carte SIM et micro SD, à droite les boutons physiques et en bas le port USB Type-C. Les haut-parleurs sont eux situés sur les tranches inférieures et supérieures. Notons tout de même la présence d’un port Jack 3.5 mm.

Concernant la façade, nous sommes moins convaincus. Le ratio écran/façade est à 81%, ce qui est dans la moyenne basse pour les tablettes, mais acceptable. Ce qui dérange, c'est bien l'aspect général de l'écran du à ses limitations techniques. Nous allons y revenir.

Nous n’avons pas parlé de capteur d’empreintes pour la Realme Pad Mini, et pour cause, il n’y en a pas. Ni sous l’écran, ni sur un bouton physique. Realme a tout de même intégré un outil de reconnaissance faciale pour déverrouiller le terminal. Celui-ci fonctionne d’ailleurs très bien, même lorsque la luminosité vient à manquer.

Dans l’ensemble, le design de la Realme Pad Mini est donc très réussi. Il est vraiment plaisant de voir que le constructeur n’a pas négligé cet aspect, ô combien important. L’utilisateur n’aura donc pas honte de sortir sa tablette en public. Elle est en effet loin d’être cheap. Plus encore, il prendra plaisir à la manipuler. Du beau travail.

Un écran archaïque, même à ce prix

La Realme Pad Mini dispose d’un écran IPS LCD de 8,7 pouces. Nous sommes donc dans la catégorie des mini-tablettes, format délaissé depuis quelques temps par les constructeurs (excepté Apple). Sur un marché où les smartphones dépassent très souvent les 6 pouces, il est vrai qu’on se pose la question de la pertinence d’une telle taille, mais nous verrons ça dans la partie utilisation. L’écran adopte un format 5 :3, idéal pour la tenir à une main.

Cette dalle propose une définition de 1340 x 800 pixels ainsi qu’un taux de rafraîchissement de 60 Hz. Si le 60 Hz peut se comprendre, surtout à ce tarif (fluidité d’image moindre par rapport au 120 Hz), il est difficile de justifier la densité de pixels de 179 ppi seulement. Peu flatteuse pour l’œil, cette définition donne vraiment un aspect archaïque au produit et en regardant attentivement, on peut voir les formes « baver » en toutes circonstances. Pénible, surtout pour la lecture.

Nous avons évidemment analysé la dalle à l’aide de notre sonde et niveau résultats, nous avons à boire et à manger. Le contraste tourne autour des 1300 :1, ce qui est bon pour ce type d’écran. Une agréable surprise. La luminosité, en revanche, laisse à désirer. Dépassant difficilement les 300 cd/m² au maximum, l’écran sera peu lisible à l’extérieur. Dommage pour une tablette misant sur l’ultra-mobilité.

La Pad Mini propose trois modes de couleurs dans ses options : Standard, Chaud et Cool (froid). Le mode standard, sélectionné par défaut, se montre médiocre. Les couleurs ne sont pas respectées (Delta E à 5, en dessous 3 étant bon) et les rouges, les bleus et les verts sont complètement « délavés », et cela se voit à l’œil nu. La température est aussi élevée. A 7700K, elle est bien au-dessus de la norme vidéo de 6500K. Concrètement, cela signifie que l’écran tire beaucoup vers le bleu.

Le mode Cool est encore pire, puisque le Delta E moyen est à 5,2 et la température à 10 000 K (donc chaude, contrairement à l'intitulé du mode). Sur un affichage blanc, c’est du bleu qui s’affiche ! A l’utilisation, une telle chose n’est vraiment pas agréable. Catastrophique, ce mode est à éviter comme la peste. En revanche, le mode Chaud est surprenant, puisqu’il témoigne d’une calibration plus soignée. Les couleurs sont globalement respectées, sauf les verts et les bleus (Delta E moyen à 3), et la température est juste, à 6200K. Nous conseillons vivement d’utiliser ce profil de couleurs plutôt que les autres. Il n’est pas parfait, mais il suffit amplement.

En définitive, nous avons un écran calibré correctement dans un mode, et catastrophique dans les autres. Cependant, c’est bien la définition limitée de la dalle qui la handicape le plus. Difficile en 2022 de ne pas avoir du 1080p au minimum. Faire baisser le prix ne peut pas mener à tous les sacrifices.

Pour le son, ce n’est pas non plus fameux. Imaginez-vous dans un hangar immense avec la tablette placée loin de vous. C’est exactement l’effet que donnent les haut-parleurs (pourtant bien placés) de la Realme Pad. La distorsion est pénible, même à volume moyen. La puissance laisse vraiment à désirer, tout comme la stéréo. Mais ce qui frappe ici, c’est l’absence de médiums et de bas médiums. Résultats, le son n’a pas d’impact et les timbres de voix sont déformés. En écoute de podcast, cela donne l’impression que les intervenants parlent avec le nez. L’écoute de musique ? A éviter, tout simplement. Un beau ratage.

Une puissance limitée, mais suffisante

La Realme Pad Mini dispose d’un processeur Unisoc T616 (12 nm). Il s’agit d’un SoC d’entrée de gamme, donc limité dans sa puissance. Il est épaulé par 3 ou 4 Go de RAM selon le modèle de tablette. Nous avons évidemment passé cette Pad sur le grill des benchmarks et sans surprise, les résultats sont médiocres. Nous avons une machine peu puissante qui ne veut pas crever le plafond. Nous sommes ainsi bien en dessous que la Xiaomi Mi Pad 5 (Snapdragon 860), mais au même niveau que la Galaxy Tab A8 de Samsung (Unisoc T618).

Avoir un processeur peu puissant pour ce tarif, cela peut s’accepter. Toutefois, il faut tout de même supporter quelques ralentissements (notamment en ouverture d’applications) et le besoin constant de fermer les logiciels en arrière-plan pour optimiser l’usage. Avec un tel SoC, il faudra se contenter d’une utilisation très simple, comme de la lecture (si la définition de l’écran ne vous fait pas peur), du visionnage de vidéos ou encore de la navigation Internet.

Pour les jeux, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Notre titre de référence, à savoir Genshin Impact, atteint les 30 images par seconde avec les graphismes au minimum, mais c’est sans compter sur les ralentissements qui peuvent survenir en combat. Nous avons aussi lancé APEX Legends par curiosité, et celui-ci tourne étonnamment bien (30 FPS), mais encore une fois, il faudra compter sur des graphismes réglés au minimum. La Realme Pad Mini n’est tout simplement pas faite pour le jeu. Pour finir, notons tout de même une chauffe bien maîtrisée.

Une surcouche discrète et pas d'Android 12

La Realme Pad Mini est équipée d’Android 11 avec la surcouche Realme UI R. Il s’agit d’une surcouche spécialement conçue pour le format tablette, et donc légèrement différente de ce qu’on trouve sur les smartphones de la marque.

Dans les faits, Realme UI R est discrète et efficace. Elle apporte une modification du design, mais rien de plus. Elle fonctionne plutôt bien, puisque ne diffère pas vraiment d’Android Stock à l’usage. On regrette en revanche le manque de personnalisation de l’OS, un aspect très important aujourd’hui pour l’utilisateur. Il faudra faire avec le « skin » de base.

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Mais le gros souci de Realme UI est plus profond. Premièrement, on ne comprend pas vraiment la plus-value d’une telle surcouche par rapport à Android classique. N’aurait-il pas été mieux de s’en passer, tout simplement ? Nous le pensons. Plus encore, cette surcouche ne permet pas d’installer des applications pourtant très populaires. Par exemple, impossible de télécharger Netflix ! Pour regarder Stranger Things, il faudra passer par la version web. Ce n’est pas la seule app dans ce cas. Le constructeur nous a assuré qu'une mise à jour viendrait rapidement corriger ce souci.

Enfin, nous regrettons tout simplement le fait que la tablette soit sous Android 11. Pour le moment, rien n’indique qu’elle passera sous Android 12 un jour. A peine sortie, déjà obsolète ?

Une autonomie correcte, mais une charge rapide pas vraiment rapide

La Realme Pad Mini dispose d’une batterie de 6400 mAh. Cela pourrait paraître un peu juste, mais il faut garder à l’esprit que nous avons un processeur peu énergivore, même chose pour l’écran. Lors de notre test, nous avons mesuré 12 heures en lecture de vidéo en streaming avant d’arriver à 0%. C’est bien. Dans les faits, cela signifie qu’avec une utilisation classique pour une tablette (une à deux heures par jour pour regarder des vidéos ou faire de la navigation Internet), il sera possible de tenir une semaine entière.

A l’intérieur de la boîte, nous trouvons un chargeur de 18 Watts. A noter que notre modèle de test prêté par Realme dispose d’un branchement américain, comme vous pouvez le voir sur les photos (ce n’est pas le cas des modèles vendus). Lors de nos mesures, nous avons constaté que la recharge rapide n’est pas si rapide, puisqu’il faut un peu plus de deux heures pour réalimenter complètement la tablette. C’est long !

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Un format qui n’a plus de sens en 2022

La Realme Pad Mini n’est pas vraiment une bonne tablette techniquement parlant, mais la plupart de ces soucis peuvent être acceptés à un tarif aussi bas que le sien. Toutefois, le problème du terminal est en réalité plus profond : son format n’a pas grand sens.

Un affichage à peine plus grand que celui de la Switch

Avec ce produit, Realme propose un produit tel qu’on en faisait il y a presque dix ans. A une époque où les smartphones dépassaient difficilement les 5 pouces, avoir une ardoise tactile de 7 ou 8 pouces avait un intérêt. Mais en 2022, il est difficile de justifier un tel format alors que tous les téléphones dépassent les 6 pouces.

Dans les faits, regarder une série, lire ses mails ou naviguer sur le net en utilisant la Pad Mini n’apporte aucune plus-value par rapport à un smartphone. Pour un usage liseuse, à la limite, mais pourquoi alors ne pas se tourner vers un produit plus adapté au même prix avec un écran de meilleure qualité ?

Plus encore, le manque de puissance et l’absence de clavier restreint la Pad Mini à un usage exclusivement dédié au divertissement. Bref, nous avons du mal à voir l’intérêt d’un tel produit, que ce soit pour la maison ou en déplacement. Après notre semaine de test, nous l’avons éteinte pour ne plus jamais la rallumer (votre serviteur étant pourtant un grand adepte des ardoises tactiles). La Realme Pad « classique », avec son écran de plus de 10 pouces, paraît déjà plus adaptée au monde moderne.

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Notre Verdict

Le Realme Pad Mini est une tablette techniquement très limitée. Nous pouvons accepter une telle chose sur un produit vendu à si bas prix, mais il est difficile de pardonner un calibrage bancal de l’écran, une partie audio catastrophique ou encore une surcouche qui limite des usages déjà peu nombreux. Plus encore, c’est l’idée même de la tablette qui pose question. A-t-on en 2022 encore besoin d’un terminal de seulement 8 pouces ? Nous ne le pensons pas. Quitte à choisir, autant se tourner vers la Realme Pad classique, certes un peu plus chère, mais infiniment plus pertinente.

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