Test Apple Vision Pro : exorbitant et pesant, mais vraiment étonnant

Notre avis

Presque à l’image du premier iPhone, le Vision Pro est un produit qui fait le buzz. Premier casque de réalité mixte d’Apple, il préfigure certainement de ce que pourrait être le numérique de demain, pour les professionnels comme les particuliers. Rappelant davantage le Hololens de Microsoft que le Vive de HTC ou le Quest de Meta, le Vision Pro est un produit étonnant, autant dans le positif que le négatif. Pourquoi ? Réponse dans notre test.

Il y a des produits que tout le monde a envie d’essayer. Ils attirent les regards. Voire même l’envie. Nous recevons souvent des nouveaux produits à la rédaction. La PlayStation 5 de Sony. Les écrans incurvés de Samsung. Les iPhone d’Apple. Les consoles portables d’Asus, MSI ou Logitech. Mais rares sont ceux qui ont attiré autant l’attention que le Vision Pro d’Apple. Tout le monde en a entendu parler. Tout le monde veut l'essayer. Même ceux qui ne sont pas spécialement attirés par les nouveautés high-tech. On se croirait presque revenu en 2007, au lancement de l’iPhone originel.

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Face à cette frénésie, alimentée par les médias et intensifiée par l’absence de lancement en France, nous avons décidé de prendre un peu de recul pour publier notre test du Vision Pro. Un recul qui nous parait également nécessaire pour ne pas juger trop hâtivement ce produit. D’une part, il s’agit d’un casque de réalité mixte différent des casques VR plus classiques, même s’il n’est pas sans rappeler Hololens de Microsoft. Et d’autre part, le Vision Pro est la première incursion d’Apple sur le marché de la réalité virtuelle / mixte. Une première itération qui va essuyer les plâtres, bien évidemment.

Ce recul sera également nécessaire pour contrebalancer les limitations géographiques du Vision Pro : il s’agit d’un produit exclusif aux Etats-Unis. Cela implique que l’interface est uniquement en anglais et que certaines applications ne sont pas disponibles en France. C’est notamment le cas de l’App Store et d'Apple TV+. L’expérience est évidemment tronquée. Nous n’avons donc pas accès à tout le potentiel actuel du produit. Heureusement, cela ne nous arrête pas…

Prix et disponibilité

Le Vision Pro a été lancé officiellement le 2 février 2024 aux Etats-Unis uniquement. Apple prévoit ensuite un déploiement international progressif qui commencera par le Canada et le Royaume-Uni. A l’heure où nous écrivons ces lignes, Apple n’a pas annoncé de date officielle pour une commercialisation en France.

Le prix du Vision Pro, en dollars et hors taxe, démarre à 3500 dollars et monte jusqu’à 3900 dollars. Il existe trois versions du produit qui se différencient par la quantité de stockage interne. Voici la grille tarifaire américaine :

Notez que ce test a été réalisé avec une unité prêtée à Phonandroid par Next Mobiles qui loue le casque de réalité mixte 170 euros par mois (avec un apport de 300 euros à la commande). L'intérêt de cette formule est de pouvoir essayer le Vision Pro plusieurs mois avant, éventuellement, d'en acheter un exemplaire quand le produit arrivera en France.

Le Vision Pro est livré avec sa batterie externe qui se recharge grâce à son port USB-C. Si vous souhaitez une batterie supplémentaire, il vous en coûtera 199 euros. Dans la boîte, vous retrouvez également un renfort en mousse supplémentaire (pour les tailles de visage différentes), un harnais double boucle (pour s’appuyer sur le dessus et l’arrière de la tête), un adaptateur secteur et un câble USB-C. Comme les MacBook, Apple fournit à ses clients un chargeur adapté.

Test Vidéo Complet du Vision Pro d'Apple

Design et confort

Etudions d’abord le physique du casque. Le Vision Pro ressemble en grande partie à un masque de ski : une visière à l’avant et un mécanisme pour maintenir l’ensemble sur la tête. Il y a du verre pour protéger l’écran externe (qui va afficher vos yeux si vous activez l’option) et les différents capteurs du système, notamment des caméras pour filmer votre environnement en 3D. Le châssis et les tranches du système sont métalliques et arrondis. Un choix esthétique qui rappelle, dans une certaine mesure, les AirPods Max.

Dans ces tranches, vous retrouvez plusieurs éléments importants. D’abord, deux caméras sont présentes pour filmer et détourer vos mains. Ainsi, pas la peine de lever le bras vers l’objet avec lequel vous voulez interagir. Vous pouvez la laisser sur vos genoux ou une table, par exemple. A côté de ces caméras, vous retrouvez deux grilles d’aération qui vont aspirer de l’air. Cet air, quand il est chaud, est expulsé par deux autres aérations situés sur la tranche supérieure. A l’intérieur, le Vision Pro profite d’un système de dissipation passive avec un ventilateur qui reste assez discret.

Sur la face interne (où vous placez le haut de votre visage), le châssis du Vision Pro présente deux grosses lentilles qui magnifient l’affichage interne. Ces lentilles amovibles sont positionnés sur des moteurs qui vont analyser l’espacement entre vos yeux pour optimiser le Vision Pro à vos caractéristiques physiques. Derrière les lentilles vous retrouvez l’écran interne, ainsi que des caméras qui vont analyser le mouvement de vos yeux. Cette caméra interne permet aussi d’afficher vos yeux sur l’écran externe et de déverrouiller le Vision Pro si vous avez activé Optic ID.

Toujours dans le châssis interne et autour des lentilles, vous retrouvez plusieurs aimants qui permettent d’attacher le support recouvert de tissu. Ce support place vos yeux à la distance idéale des lentilles. L’espace pour le nez est couvert lui aussi d’un tissu très doux. Le support est lui aussi pourvu d’aimants pour y placer un coussin en mousse. Vous retrouvez dans la boîte un coussin de rechange pour s’adapter à votre forme de visage.

La partie avant du Vision Pro est attaché à un bandeau qui fait le tour de la tête. La partie blanche du bandeau, inamovible, contient deux haut-parleurs assez larges et puissants : les grilles sont situés à l’arrière des bosses et sont dirigées vers les oreilles de l’utilisateur. La plage dynamique est assez large et ils restituent bien les basses, ainsi que les voix dans les médiums. Si vous montez le son à plus de 50 %, le son reste de bonne qualité, mais le son est vraiment fort. Et vos voisins en profitent également, parce que le format est ouvert. Attention donc à ne pas mettre trop fort si vous écoutez un message confidentiel !

Derrière le haut-parleur de gauche, vous avez également un connecteur pour la batterie externe. Celui-ci est pourvu d’un détrompeur pour aider à le fixer correctement. Sur le connecteur, vous avez une LED de notification qui indique que la batterie est bien branchée. Le pack de cette dernière est en aluminium brossé. Il pèse assez lourd, mais se laisse oublier quand il est dans une poche ou posé sur une table. Le câble qui relie la batterie et le casque est renforcé avec du nylon. Il mesure environ un mètre. Parfait pour garder la batterie dans une poche.

La seconde partie du bandeau, ici grise, est en tissu. Il passe derrière le crâne, au dessus de la nuque. Des fils oranges passent en haut et en bas de ce tissu : ils servent à ajuster le casque autour de la tête. Une petite molette, située à gauche derrière le connecteur de la batterie, permet de serrer ou desserrer le casque. A l’usage, il est préférable de serrer un peu plus fort pour que le casque suive scrupuleusement les mouvements de la tête.

Le poids du Vision Pro est clairement un frein à un usage quotidien soutenu. Porter le Vision Pro pendant une demi-heure n’est pas désagréable. Dépasser l’heure est déjà plus difficile. Parvenir aux deux heures sans faire de pause pour soulager les cervicales est presque impossible. Notez qu’un deuxième « bandeau » est présent dans la boîte. Il s’agit d’une double boucle qui se règle grâce à deux lanières. La première passe derrière la tête et la seconde au-dessus. Cette solution n’apporte pas de réponse au problème de déséquilibre vers l’avant. Et elle est moins pratique à régler.

L’un des points négatifs du Vision Pro est son incompatibilité avec les lunettes de vue. Soit vous avez une bonne vue. Soit vous avez des lentilles de contact. Soit vous allez chez un opticien qui vend des lentilles Zeiss et va vous fabriquer deux verres adaptés à votre vue. Le coût de ces lentilles, qui ne sont certainement pas prises en charge par une mutuelle, viendra alourdir le bilan financier du casque.

Affichage

Parlons maintenant de l’écran que l’utilisateur voit quand il porte le casque. Cet écran est très qualitatif. Voici quelques données techniques à son propos. L’affichage du Vision Pro s’appuie sur la technologie micro OLED. Chaque pixel est microscopique et la distance entre deux pixels est de 7,5 microns seulement. L’écran est stéréoscopique : il simule la 3D grâce à un décalage astucieux entre les deux yeux. Le Vision Pro est capable d’afficher simultanément 23 millions de pixels, répartis en deux affichages de 12 millions de pixels chacun environ.

Selon iFixit, chaque écran mesure un peu moins de 1 pouce pour une résolution complètement folle de 24 mégapixels par pouce. Et, à l’usage, la définition native du Vision Pro est vraiment excellente. Vous ne verrez jamais les pixels, même si l’écran n’est qu’à quelques centimètres de vos yeux. Tous les détails des contenus affichés dans les fenêtres sont respectés. Et le moteur d’affichage améliore les bien le rendu des contenus quand vous vous approchez ou quand vous augmentez la taille de la fenêtre.

Cela va dépendre bien sûr de la définition native de vos contenus. Le Vision Pro va upscaler les contenus. Mais il ne peut pas faire des miracles non plus. Si vous regardez une vidéo en 4K, vous n’aurez aucun mal à la regarder dans une fenêtre de la taille d’une salle de cinéma. En revanche, si vous avez retrouvé un vieux film en qualité standard (480p) parmi vos vieux DVD, ça sera plus compliqué. De même pour les photos, les contenus en streaming (qui peuvent être dégradés si votre connexion Internet est mauvaise), etc.

De même, regarder avec le Vision Pro un autre écran (ordinateur, smartphone ou télévision par exemple) n’est pas toujours probant. Il y a des artefacts. Il y a du flou. Les caméras externes ne peuvent d’ailleurs pas toujours faire la mise au point sur des objets trop proches. Si les éléments virtuels peuvent être extrêmement proches, les éléments réels eux ne peuvent pas l’être systématiquement. En outre, le détourage des mains et des bras de l’utilisateur n’est pas très propre. Nous comprenons la difficulté de faire ce détourage en temps réel. Mais visuellement, le contour des mains peut faire mal aux yeux.

Le Vision Pro gère bien la luminosité ambiante. Si vous placez une fenêtre de l’interface en contre-jour sur une fenêtre, face au soleil ou devant une source lumineuse, le Vision Pro contrebalance très bien et évite de vous éblouir. Ce contrôle sur ce que vous voyez dans le casque a une contre-partie : la reproduction de votre environnement réel peut parfois sembler artificiel. Cela manque de luminosité, de contraste. Les couleurs sont délavées. Les textures sont lissés. Les parallèles sont déformées.

Dernier détail à propos de l’écran, il y a parfois des reflets. Si les sources lumineuses réelles sont bien gérées, il y a parfois des éléments de visionOS qui peuvent proposer des reflets dans les lentilles. Ce n’est pas souvent. Mais, de temps en temps, une aberration optique peut s’insinuer dans la navigation. Ce n’est pas grave. Mais Apple devra améliorer les filtres anti-reflets, comme c’est le cas sur les modules photo.

Interface et interactivité

Une fois le casque allumé, vous débarquez dans visionOS, le nouveau système d’exploitation développé par Apple. Vision OS reprend de nombreux us et coutumes des autres OS de la firme. Vous avez un lanceur d’application comme dans macOS. Vous avez un volet de notification et de réglage rapide comme dans iOS. Vous retrouvez également toutes les applications des autres OS d’Apple : Safari, Notes, Apple TV, Apple Music, Mail, iMessage, FaceTime… et bien sûr l’App Store (qui n’était pas actif lors de notre test). Les utilisateurs d’iPhone et de Macbook ne sont pas dépaysés.

Pour naviguer dans l’interface, vous devez utiliser conjointement vos yeux et vos mains. Les yeux sont certainement plus importants que vos mains. En effet, le système analyse l’endroit où vous regardez et va le mettre en surveillance. Puis, si vous faites le geste d’interaction avec une main, vous allez activer une action. Ouvrir une application, sélectionner un bouton ou une touche du clavier virtuel, déplacer ou agrandir une fenêtre, naviguer sur une page web, etc. Certaines actions prennent en charge les deux mains : rotation et zoom d’une photo, agrandissement d’une carte dans Maps, etc.

Vous pouvez positionner les fenêtres presque comme bon vous semble : devant, derrière, sur le côté, sur le plafond (mais pas sur le sol). Il y a un effet de profondeur qui vous permet « d’éloigner » et de rapprocher une fenêtre. Quand vous vous déplacez dans l’espace réel, vous pouvez tourner autour d’une fenêtre et la traverser. Cet effet de profondeur est notamment utilisé par le clavier virtuel que vous pouvez « toucher » avec votre doigt.

Parlons justement du clavier virtuel de visionOS. Ce dernier n’est clairement pas encore très pratique à utiliser. Vous avez deux façons de taper du texte. Soit vous utilisez l’interaction basique (regard de l’oeil / geste de la main) pour chaque lettre. Soit vous « touchez » les lettres les unes après les autres, dans l’air. Et la détection n’est pas toujours probante. Quand il s’agit d’un code à 6 chiffres pour le déverrouillage, ce n’est pas un réel problème. Quand c’est une adresse web ou même un texto, c’est déjà plus délicat. Il n’est pas possible de basculer le clavier sur une surface réelle (une table par exemple), afin de gagner en efficacité.

Par défaut, le Vision Pro affiche votre environnement direct et y intègre des éléments virtuels. Cependant, les fenêtres de l’interface vont masquer les éléments réels, même si vous « éloignez » la fenêtre de vous (il y aura parfois une légère transparence). La profondeur est gérée visuellement, mais pas dans l’intégration des éléments externes. Seule exception : le système va détourer vos mains (et vos bras, mais pas le reste du corps) pour qu’elles soient toujours visibles, même quand une fenêtre est positionné à proximité. En revanche, le détourage ne va pas fonctionner pour les objets (sauf votre montre), mêmes si vous les tenez. Ca peut être perturbant.

Quand vous lancez une vidéo sur YouTube ou un film (ou une série) sur Apple TV, le Vision Pro va baisser la luminosité de l’environnement (réel ou virtuel) pour mettre en avant la fenêtre active. Cela réduit considérablement la fatigue oculaire. Vous pouvez également passer votre fonds d’écran en mode nuit et renforcer encore l’effet immersif. Transition idéale pour évoquer justement les fonds d’écran immersifs appelés « Environnements ».

Les environnements sont des fonds d’écran photoréalistes qui vous permettent de vous isoler et de vous immerger dans un espace virtuel. Vous pouvez regarder dans cet espace devant, derrière, sur les côté, en haut et en bas. En revanche, vous ne pouvez pas vous déplacer : si vous faites un deux pas dans une direction, vous sortez du fonds d’écran. Vous pouvez choisir l’intensité de l’immersion. Enfin, une grosse douzaine d’environnements est installée par défaut. Ils se déclinent quasiment en deux modes : jour et nuit. Et vous pouvez demander à visionOS de passer d’un mode à l’autre en fonction de l’heure.

Evidemment, Continuity fonctionne avec le Vision Pro. Vous pouvez interagir avec le casque et d’autres produits Apple. Par exemple, vos AirPods vont se connecter automatiquement au casque, sans appairage préalable. Le Vision Pro va proposer d’afficher l’écran de votre MacBook et l’intégrer dans l’interface. Vous pouvez même utiliser le clavier et le trackpad du MacBook pour contrôler le Vision Pro. Ce qui peut être très utile pour naviguer sur Internet et dans certains menus.

Apple n’a pas encore poussé l’intégration du Vision Pro dans son écosystème jusqu’au bout. Il y a encore quelques manques agaçant. Quelques exemples : le transfert des appels audio depuis un iPhone vers le Vision Pro (comme c’est le cas depuis l’iPhone vers un iPad ou un MacBook), le déblocage du Vision Pro avec un appareil de confiance (déjà possible entre un MacBook ou un iPhone avec une Apple Watch, par exemple), ou l’affichage de l’écran de l’iPhone sur le Vision Pro (ce qui est possible aujourd’hui avec un Macbook ou une Apple TV). En outre, s’il est possible d’afficher l’écran d’un Mac sur le Vision Pro, il n’est pas possible de déporter le son du Mac sur les haut-parleurs du casque… C’est dommage.

Puissance et batterie

Dernière étape de ce test un peu spécial, la plate-forme technique. Vous avez à l’intérieur du Vision Pro un processeur Apple M3. Vous retrouvez également celui-ci dans certains ordinateurs de la firme, dont les derniers MacBook Air. Ce composant est très puissant. Il est largement capable de faire tourner une interface spatiale comme visionOS. Et il est, logiquement, capable de faire tourner des jeux en 3D assez facilement. De là à penser que le Vision Pro est une console de jeu en puissance, il n’y a qu’un pas. Mais pas seulement : nous pensons aussi que le casque sera idéal pour les applications graphiques en 3D.

A cela s’ajoute la puce R1, première génération de processeur développé par Apple pour les casques de réalité mixte. Ce composant est responsable de l’interaction entre l’utilisateur et l’interface : il comprend quand une interaction est déclenchée, il gère le placement spatial des fenêtres et leur dimension, il permet à l’utilisateur de bouger au milieu des fenêtres et de tourner la tête, etc. C’est grâce à lui qu’il n’existe aucune latence entre un mouvement de l’utilisateur et la réponse au niveau de l’interface.

Les deux puces sont associées à 16 Go de mémoire unifiée. La mémoire unifiée chez Apple sert autant aux CPU qu’aux GPU. Il s’agit d’une mémoire partagée que tous les composants utilisent à la volée. M3 et R1 en sont les principaux bénéficiaires. A titre de comparaison, les MacBook Air sont équipés de 8 à 16 Go de mémoire unifiée, tandis que les MacBook Pro peuvent monter jusqu’à 24 Go de mémoire unifiée avec un M3 et jusqu’à 128 Go avec un M3 Max.

Côté connectivité, le Vision Pro est bien évidemment équipé du WiFi, ici en version 6, et du Bluetooth, ici en version 5.3. Ce dernier permet d’associer toutes sortes d’accessoires, depuis un clavier et une souris, jusqu’à une manette de jeu, en passant par des écouteurs ou un casque audio. Du Bluetooth aux codecs, il n’y a qu’un pas. Apple offre ici un très large spectre de décodeurs, aussi bien audio que vidéo. Nous retrouvons les technologies promues par Apple, Audio Spatial, Apple Lossless, mais aussi tout l’éventail Dolby (Atmos, Digital, Digital Plus et Vision), FLAC en audio et HDR10 et HLG en vidéo.

Le système de capteurs et de caméras est très pointu. Vous avez deux caméras principales qui vont prendre des photos et restituer le monde réel, six caméras dédiés à la captation de mouvement, une caméra TruDepth (comme sur Face ID), une caméra LiDAR (temps de vol) pour calculer les distances en temps réel, quatre caméras à l’intérieur pour les yeux, un capteur de luminosité ambiante, un capteur de scintillement (pour éviter l’effet stroboscopique) et quatre modules pour mesurer « l’inertie ». En gros, ce sont eux qui vont indiquer au casque si vous bougez et/ou tournez la tête.

Pour alimenter l’ensemble, vous avez une batterie externe dont la capacité n’a pas été révélée par Apple. La rumeur affirme qu’il s’agit d’un accumulateur de 3166 mAh. Soit une batterie plus encore que celle de l’iPhone 15. Cela parait étonnant à première vue, tant l’accessoire est gros. Toutefois, nous pensons aussi que cette batterie externe est renforcée pour subir sans dommage les chocs du quotidien. Quelle que soit sa capacité, l’autonomie offerte au Vision Pro par cette batterie est comprise entre 2 heures et 2 heures 30 en continu. Cela dépendra des applications que vous utilisez et des accessoires connectées au casque.

Une fois la batterie externe déchargée, vous passez par la case recharge. Apple fournit un chargeur adapté à son casque de réalité mixte. Avec lui, vous redonnez l’ensemble de l’énergie à la batterie externe en 90 minutes environ. Cela peut paraitre lent. Notamment si la capacité de la batterie s’avère être légèrement supérieure à 3000 mAh. Cela n’est pourtant pas un vrai problème : il est possible d’utiliser le casque pendant que la batterie se charge. Et l’usage du Vision Pro est davantage sédentaire que mobile.

Conclusion

Certains confrères qui ont également testé le Vision Pro d’Apple ont qualifié ce dernier de « porte vers l’avenir ». Et c’est exactement ça. Ce casque de réalité mixte nous donne des indices sur le futur des interfaces homme-machine. Il nous donne un aperçu de « l’informatique spatiale » qui n’utilise plus une surface plane pour afficher des informations et des applications, mais des environnements en 3D, mélange étonnant entre le réel et le virtuel.

Le Vision Pro n’est pas un produit parfait. Il pâtit de plusieurs gros défauts. La lourdeur de l’appareil sur la tête. Le déséquilibre entre l’avant et l’arrière. Les quelques imperfections dans l’interface, notamment dans la navigation et la saisie des textes. L’autonomie qui empêche le casque d’être un outil nomade. Sans oublier l’incompatibilité native avec des lunettes correctives.

Soyons cependant indulgents. Même si le Vision Pro est commercialisé 3600 dollars aux Etats-Unis, nous sommes face à une version 1.0. Nous avons tendance à oublier que le premier iPhone et la première Apple Watch avaient aussi des défauts liés à l’usage. Et que dire du premier Galaxy Fold dont le design a depuis été affiné et sécurisé. Il est évident que les prochaines itérations vont corriger certains défauts et améliorer l’existant, notamment au niveau de l’équilibre, du poids général, de la navigation, ou encore de l’autonomie.

Notre Verdict

Le Vision Pro est un produit à part. Pas vraiment un casque de réalité virtuelle, même s'il en est techniquement proche. Pas vraiment un ordinateur, même s'il dispose de tous les logiciels pour travailler, jouer et se divertir. Pas vraiment un accessoire nomade à cause de son poids et de son autonomie. Le Vision Pro est hors catégorie. Mais il ne le restera pas. Car même s'il est aujourd'hui beaucoup trop cher pour être accessible à tous, il est le premier produit grand public autonome avec une interface spatiale. Le Vision Pro est une fenêtre vers l'avenir de l'informatique. La prochaine évolution. Une "vision" que la firme devra améliorer et peaufiner pour justifier le prix rédhibitoire.

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