StopCovid : La Quadrature du Net s’oppose à l’application de traçage du gouvernement

L’association La Quadrature de Net, association de défense des libertés sur Internet, rejette le projet d’application de traçage du gouvernement connu sous le nom de StopCovid. Elle explique que cette technologie ne serait pas forcément probante selon les conditions et pourrait même devenir liberticide. Explications.

lqdn contre stopcovid

Du discours d’Emmanuel Macron lundi soir, la majorité des téléspectateurs aura retenu la date du 11 mai, comme le début du déconfinement des Français, même si le processus sera long et rigoureux. En effet, si sa propagation a été ralentie, le coronavirus est toujours parmi nous. Pour que la France reprenne un rythme de vie normale, il faudra continuer d’adopter les gestes barrière et passer par quelques étapes transitoires.

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Si la question des masques, des gants et des tests sérologiques a été abordée dans le discours, il y en a une autre qui commence à faire débat : celle de l’application pour tracer les contacts entre les Français. Le projet, connu sous le nom de StopCovid, a été abordé dans nos colonnes à plusieurs reprises, notamment parce que le ministère de l’Intérieur y est favorable, ainsi que plusieurs organismes scientifiques. Il fera l’objet d’un débat parlementaire pour s’assurer que les libertés individuelles ne soient pas mises en danger. Et la CNIL a d’ores et déjà fait savoir qu’elle étudierait aussi la proposition.

Un projet potentiellement inefficace et liberticide

Une autre organisation a déjà annoncé son opposition au projet : la Quadrature du Net, une association qui s’est fait connaître lors du développement de l’Hadopi. Elle a publié un long message sur son site Internet où elle estime que StopCovid n’est pas la bonne solution pour aborder le déconfinement. D’abord, selon elle, l’efficacité d’une telle application n’est pas assurée. Pour qu’une telle solution soit efficace, il faudrait que 60 % de la population soit équipée, alors que 77 % des Français sont propriétaires d’un smartphone (un taux qui baisse à 44 % parmi les personnes âgées, les plus à risque). En outre, la technologie serait trop imprécise, le risque de faux positif devenant alors important en milieu très dense. Enfin, l’application pourrait créer un sentiment de sécurité qui amènerait les Français à oublier les gestes barrière.

Parallèlement, la Quadrature de Net craint que l’application mette en danger les libertés individuelles en créant un système de surveillance installé indéfiniment dans les smartphones des citoyens. L’association explique que l’installation d’une telle application pourrait même être obligatoire pour accéder à certains lieux publics. Ce qui est contraire aux déclarations du gouvernement sur une adoption basée sur le volontariat. Retrouvez ci-dessous une illustration résumant tous ces arguments.


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