Read Dead Redemption arrive sur Switch, pourquoi c’est l’occasion parfaite de (re)découvrir ce classique

Read Dead Redemption a le droit à une ressortie sur Switch et PS4, l’occasion idéale de redécouvrir le chef d’œuvre de Rockstar. Si le portage est d’excellente facture, son prix élevé fait en revanche grincer des dents. Nous avons pu le prendre en main sur les deux consoles, voici nos impressions.

Red Dead Redemption est un jeu qu’on peut aisément qualifier de classique tant il a marqué l’industrie. Sorti en 2010, le « GTA version western » a séduit les joueurs tant par son gameplay efficace que son ambiance inspirée des films de Sergio Leone. Il a le droit à une ressortie sur PS4 et Nintendo Switch. Nous avons pu essayer ces versions, voici notre avis.

Bien que Red Dead Redemption soit un titre important, l’un des piliers de l’open world moderne, il était jusqu’à aujourd’hui difficile d’y jouer sans ressortir les veilles consoles du placard (seule la Xbox Series X/S offre une rétrocompatibilité adéquate). Autant dire qu’à l’heure où le moindre jeu populaire a le droit à son remaster, cela faisait tache. Un fait d’autant plus dommageable que de nombreux joueurs ont découvert la licence sur le tard avec Red Dead Redemption 2 en 2018. Cette sortie est donc une aubaine pour ceux qui souhaitent s'y replonger, mais que vaut exactement ce portage ?

Il était une fois dans l’ouest

Red Dead Redemption nous raconte l’histoire de John Marston. Hors-la-loi repenti, il est contraint par les fédéraux de repartir en vadrouille. Sa mission : éliminer les derniers membres de son ancien gang. Un postulat de départ qui n’est qu’une toile de fond à une aventure captivante et bien écrite. La plume acérée de Rockstar n’a rien perdu de sa superbe presque 13 ans après la sortie initiale. Brillamment cyniques, souvent satiriques et parfois touchants, les très nombreux dialogues font mouche à chaque fois.

On aurait pu craindre un titre qui a mal vieilli dans son gameplay, surtout après un deuxième volet qui allait plus loin sur tous les aspects. Mais cette appréhension s’envole au bout de quelques minutes. Certes, on peut pointer du doigt des animations raides, des mécaniques un peu vieillottes et une progression rigide, mais la formule Red Dead fonctionne encore du tonnerre. On se surprend à jouer des heures sans s’arrêter, à enchaîner les missions, les contrats, ou tout simplement à explorer les recoins des gigantesques contrées sauvages qui s'offrent à nous.

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Red Dead Redemption est un bijou intact, tel que nos souvenirs nous l’ont laissé. Même les néophytes y trouveront du plaisir, n’ayant pas cette sensation de jouer à un « vieux jeu » difficile d'accès. La recette de Rockstar semble intemporelle… Quel pied !

A noter que cette édition inclut Undead Nightmare, le DLC qui fait la part belle aux zombies. S’il se montre moins prenant que l’aventure principale, il propose une expérience originale pleine de bonnes idées.

Un portage exemplaire qui prend une autre dimension sur Switch

Il faut bien s’entendre, les versions PS4 et Switch de Red Dead ne sont pas des remasters, encore moins des remakes. Nous avons là un portage pur et simple. Cela signifie que c'est exactement le même jeu sorti sur PS3 et Xbox 360 en 2010, sans aucun travail sur les textures, les commandes ou encore le gameplay. Pas un pixel n'a été modifié.

De ce fait, nous avons les mêmes conditions de jeu que sur la version originale. Sur PS4, Red Dead tourne en 1080p et en 30 images par seconde (4K upscalée et 30 FPS sur PS4 Pro et PS5). Sur Switch, il faudra compter sur une définition en 1080p en docké et 720p en mode portable (30 FPS dans les deux cas). L'absence d'un framerate à 60 images par seconde se fait cruellement sentir et on a du mal à se réhabituer à ce taux de rafraîchissement archaïque. Dommage, puisqu'un léger travail de Rockstar sur ce sujet n'aurait pas été de trop.

Le mode portable de la Switch est techniquement le plus faible. Pourtant, c’est bien lui qui donne une nouvelle dimension à Red Dead Redemption. Quel plaisir d’emmener John Marston partout avec soi, de faire une ou deux missions dans le train, dans le lit ou dans une salle d’attente. Red Dead se prête incroyablement bien aux petites sessions, peut se grignoter par tranches de 10 à 20 minutes. Un fait d’autant plus étonnant que le jeu de Rockstar a d’abord été pensé pour être apprécié avachi dans un canapé.

On saluera également la stabilité du portage, que ce soit sur PS4 ou Switch. Nous n’avons constaté aucune baisse de framerate ni gros bugs pendant nos sessions. En mode Switch portable, on peut déplorer un léger clipping quand le champ vision s’étend à des kilomètres, ainsi qu'un effet de flou au loin, mais rien de dramatique. L’aliasing est aussi bien présent, mais acceptable compte tenu du petit écran de la console de Nintendo.

Il faut l’avouer, nous aurions aimé un remaster plutôt qu’un portage. Une version avec de nouvelles textures, des animations retravaillées, pourquoi pas des contrôles repensés mais aussi et surtout un framerate à 60 images par seconde. On se contentera d’un portage très propre, sans écueil technique ni plantage, mais un portage quand même. Dommage.

Un prix qui fait grincer des dents

Le portage est d’excellente facture, mais si nous pointons tant ses défauts du doigt, c’est parce que Red Dead est vendu au prix fort. Rockstar a en effet choisi de le commercialiser à 50 euros, aussi bien sur PS4 que sur Switch. Un tarif élevé pour un titre qui a maintenant treize ans ! A la rigueur, la chose aurait pu se comprendre pour un remaster qui apporte de vraies améliorations, mais c’est difficile à avaler pour un « simple » portage.

Reste à se poser la question qui tue : faut-il craquer pour ce Red Dead Redemption PS4 et Switch ? Il est vrai que l’aventure reste maîtrisée encore aujourd’hui et que le travail technique réalisé sur ces versions est exemplaire. Les fans de la première heure seront comme à la maison tandis que les autres découvriront un jeu exceptionnel. Ce sera même l’occasion pour ceux qui n’ont fait que le deuxième volet (qui se déroule avant) de connaître le fin mot de l’histoire.

Mais d’un autre côté, le prix hors sol imposé par Rockstar incite à ne pas passer tout de suite à la caisse. Un tarif excessif pour un portage sans bonus in-game ni retravail au niveau des graphismes. Nous ne saurons trop vous conseiller de prendre votre mal en patience et d’attendre quelques mois une baisse de prix. Red Dead à 50 euros, c’est non, mais Red Dead à 20-30 euros, pourquoi pas.

Même treize ans après sa sortie initiale, Red Dead Redemption reste un jeu fantastique qui n’a quasiment pas pris une ride. Il est servi par un portage de grande qualité et on se plaît à redécouvrir les aventures de John Marston sur les consoles modernes, plus particulièrement sur la Switch en mode portable. Toutefois, son tarif excessif reste difficile à comprendre. L’achat au prix fort n’est réservé qu’aux fans les plus hardcores (ou impatients).

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