Oubliez les prises électriques, cette batterie du futur doit manger pour se recharger
La recherche avance à grands pas dans le domaine des batteries écologiques. Une équipe suisse propose une solution radicalement différente des modèles classiques. Ce nouveau type d’accus ne se recharge pas… il se nourrit.
Les technologies liées aux batteries ne cessent d’évoluer pour répondre aux besoins grandissants de notre époque. Certaines promettent de prolonger la vie des voitures électriques en se réparant toutes seules, tandis que d’autres misent sur le nucléaire pour alimenter de minuscules appareils pendant des décennies. Dans cette course à l’innovation, un nouveau modèle d’accus surprend par son principe de fonctionnement : au lieu d’être rechargé, il doit littéralement être nourri.
En Suisse, des scientifiques de l’institut Empa ont mis au point une batterie écologique qui fonctionne sans courant électrique, mais avec des nutriments. Ce prototype est constitué presque entièrement de matériaux naturels et biodégradables. Contrairement aux modèles classiques, composés de métaux lourds et de produits chimiques difficiles à recycler, celle-ci se compose de champignons, de levure, de cellulose et de cire d’abeille.
La batterie fongique développée par Empa utilise deux champignons et se développe grâce à une impression 3D
Deux espèces fongiques jouent un rôle clé dans ce système : la levure Saccharomyces cerevisiae transforme le sucre en électrons dans l’anode, tandis que le champignon Trametes pubescens, un champignon blanc présent en forêt, complète la réaction à la cathode à l’aide d’enzymes. Ces électrons circulent dans la structure pour produire un courant électrique. Le tout est intégré dans une matrice imprimée en 3D avec une encre composée de cellulose, de carbone et de cellules vivantes.
La batterie devient fonctionnelle en seulement quelques semaines après impression. Elle peut produire entre 300 et 600 millivolts et alimenter un appareil pendant plusieurs jours. En reliant quatre unités, il est possible de faire fonctionner un capteur environnemental durant environ 65 heures. Cette technologie est idéale pour des utilisations dans des zones reculées, en milieu agricole ou pour des dispositifs médicaux, grâce à sa capacité à rester stockée à sec et à s’activer simplement avec de l’eau et des nutriments. Les chercheurs explorent déjà d'autres types de champignons pour améliorer sa puissance et sa durée de vie. Ce projet pourrait bien transformer notre manière de penser l’énergie.