Les voitures roulant au carburant de synthèse ne permettront pas d’atteindre la neutralité carbone

La Fédération européenne pour le transport et l’environnement (T&E) a publié une étude qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe des dirigeants européens qui se targuent de parvenir à la neutralité carbone dès 2035.

pot d'échappement co2
Crédit : 123rf

La Commission européenne a déterminé que dès 2035, les voitures ne devront drastiquement baisser leurs émissions de CO2, à hauteur de 70 % de ce qui est constaté actuellement avec la motorisation essence . De ce fait, les voitures à moteur thermique deviendront obsolètes. Cela dit, il y a une fissure dans ce beau vernis environnemental. En effet, les voitures roulant aux carburants synthétiques seront toujours autorisées. Un amendement paradoxal imposé par l’Allemagne.

Selon Transport et environnement, « l’UE s’apprête à accorder une dérogation aux voitures fonctionnant avec des carburants de synthèse. Mais alors que la Commission européenne affirme que seuls les e-fuels neutres en carbone à 100 % pourront bénéficier de cette dérogation, l’industrie pétrolière souhaite affaiblir ce critère ». En effet, d’après les calculs de cette ONG, une comparaison des émissions du puits à la roue (de la production d’électricité ou de carburant aux émissions de gaz) entre différentes motorisations en 2035 montre de très grandes disparités entre les moteurs électriques et ceux tournant à l’essence synthétique.

Les carburants de synthèse sont un « un véritable gaspillage d’énergie et d’argent » d'après cette ONG

Quand une voiture à essence émet l’équivalent de 200 grammes de CO2 par kilomètre, une voiture électrique n’en émet que 13 g. Les voitures au e-fuel rejettent près de cinq fois plus que leurs consœurs à batterie électrique. D’après T&E donc, « les e-fuels ne règlent pas le problème de pollution de l’air ». Pire encore, ils émettent autant de polluants atmosphériques que les carburants normaux.

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T&E souligne par ailleurs les nombreux défauts du carburant synthétique : le plein d’essence de synthèse coûtera bien plus cher que de faire rouler un véhicule électrique ou même une voiture fonctionnant à l’essence fossile, les e-fuels sont beaucoup moins efficaces qu’une motorisation électrique. Selon T&E, alimenter une petite partie des nouvelles voitures avec du carburant synthétique, au lieu de les électrifier, impliquerait d’augmenter significativement la production d’électricité renouvelable en Europe pour compenser, « un véritable gaspillage d’énergie et d’argent ».


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