Les députés veulent interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans et limiter l’accès la nuit
Les adolescents pourraient bientôt voir leurs habitudes numériques bouleversées. Un rapport parlementaire appelle à limiter fortement l’accès aux réseaux sociaux pour protéger les plus jeunes. Entre interdiction et couvre-feu numérique, les règles du jeu risquent de changer.

Depuis plusieurs années, la place des écrans dans la vie des jeunes est au cœur des débats. Le temps passé en ligne ne cesse d’augmenter, tout comme les inquiétudes autour de la santé mentale. Les applications les plus populaires proposent des contenus variés, mais aussi parfois dangereux. En juin 2025, une proposition de loi transpartisane visait même à interdire la vente de smartphones aux moins de 15 ans, pour limiter encore davantage l’accès précoce aux écrans.
Il y a quelques semaines, une étude montrait que TikTok pouvait aggraver le mal-être des jeunes en diffusant massivement des vidéos contenant de fausses informations liées à la santé mentale. Dans ce contexte, une commission parlementaire française a rendu ses conclusions ce jeudi 11 septembre 2025. Après six mois d’auditions et d’analyses, elle recommande d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de 15 ans. La présidence de la République partage déjà cette position et envisage de nouvelles lois pour encadrer l’usage des plateformes.
La commission propose une interdiction avant 15 ans et un couvre-feu numérique pour les 15-18 ans
Le rapport met en avant les dangers des algorithmes qui enferment les jeunes dans des contenus répétitifs, parfois liés à la violence ou à la scarification. Selon les députés, TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, illustre ce phénomène. L’application revendique un haut niveau de modération grâce à l’intelligence artificielle, mais les données officielles montrent une baisse de 26 % des modérateurs francophones entre 2023 et 2024. La commission juge les efforts actuels « défaillants » et estime que les contenus néfastes circulent encore largement.
Pour les adolescents de 15 à 18 ans, le rapport propose un couvre-feu numérique de 22 h à 8 h, accompagné d’une campagne nationale d’information. D’autres mesures sont évoquées, comme la création d’un délit de négligence numérique pour sanctionner les parents qui laissent leurs enfants exposés à des risques en ligne. À plus long terme, les parlementaires envisagent une interdiction totale des réseaux sociaux aux mineurs si les plateformes ne respectent pas leurs obligations européennes d’ici trois ans. Reste la difficulté de mettre en place un contrôle d’âge fiable, alors que la loi française de 2023 sur la majorité numérique n’a toujours pas été appliquée.

