IPTV : les chaînes de sport veulent imposer une loi pour en finir avec le streaming illégal

Les chaînes de sport réunies à travers l'Association pour la protection des programmes sportifs (APPS) ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour en finir avec le phénomène du piratage des contenus sportifs. Les boîtiers IPTV et les sites illégaux de streaming sont plus populaires que jamais et cela crée des manques à gagner considérables aux ayants droit.

Piratage du sport

Pendant que la compétition pour acquérir les droits sportifs devient de plus en plus âpre, faisant monter les coûts vers des sommets jamais atteints auparavant, le piratage ne cesse lui aussi de prendre de l'ampleur. Le lien entre les deux phénomènes est évident. La fragmentation des droits sportifs désormais détenus par plusieurs acteurs pousse le prix des abonnements vers le haut et les passionnés de sport sont contraints de s'abonner à plusieurs chaînes à la fois : RMC Sport, Canal+, beIN Sports, pour ne citer qu'elles.

De plus en plus de personnes se ruent ainsi vers les solutions alternatives. Les boîtiers IPTV et les sites de streaming s'invitent de plus en plus dans les habitudes. Comment rentabiliser les montants faramineux investis dans l'acquisition des droits sportifs alors que la base des abonnés ne cesse de fondre au fil des années ? Les chaînes sportives se trouvent dans l'impasse.

Les professionnels du sport s'attaquent au piratage

On en parlait il y a quelques semaines, les chaînes veulent en finir avec le piratage des contenus sportifs. Les professionnels du secteur demandent que leurs préoccupations soient prises en compte dans le projet de réforme de l'audiovisuel. Les Echos affirme dans l'une de ses dernières publications que les chaînes et les fédérations sportives mettent la pression sur les autorités afin que la France se dote enfin d'un arsenal efficace contre le piratage.

Elles suggèrent plusieurs pistes pour y parvenir. Des pistes qui s'inspirent des actions prises par certains pays comme le Portugal et le Royaume-Uni. « Le piratage, ce n'est pas simplement des gamins qui regardent du foot, mais une industrie qui est là pour gagner de l'argent », rappelé Didier Quillot, directeur de la Ligue de football professionnel.

Il laisse ainsi entendre que les consommateurs sont la mauvaise cible. On pense notamment à l'Hadopi à sa fameuse réponse graduée qui est un cuisant échec. Pour faire véritablement mal à l'industrie du piratage, il faut attaquer le problème à la source. C'est ce qu'explique Christophe Witchitz, directeur des affaires publiques de Canal+. « Ce qu'on propose désormais est d'assécher les sources de criminalité, c'est plus consensuel ».

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Une loi pour faciliter la lutte contre le streaming illégal

L'Hadopi pourrait par exemple être renforcée avec des moyens qui lui permettront d'être plus réactif pour bloquer les sites de streaming, parfois même en quelques minutes comme le font les Britanniques et les Portugais. Cela passe par une coopération avec les fournisseurs d'accès. Par ailleurs, les chaînes demandent un assouplissement des procédures de justice pour permettre aux juges de se prendre des décisions sur les acteurs du piratage ou sur des sites web sans avoir à le refaire pour d'autres.

Comme l'explique Christophe Witchitz, on perd parfois trois à cinq ans dans ces procédures puisqu'il faut à chaque fois redémarrer une nouvelle pour s'attaquer aux sites ou services miroirs qui se créent. La nouvelle loi doit permettre de lutter plus facilement en permettant à la justice d'être plus réactive.


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