Huawei : les Etats-Unis veulent asphyxier la firme avec un embargo très dur

Huawei pourrait être prochainement victime de nouvelles sanctions très dures visant à empêcher le constructeur de se fournir en SoC et autres semi-conducteurs dernière génération. Cette perspective avait été un temps écartée, mais la crise du coronavirus a renforcé les tensions entre Washington et Pékin. 

Siège américain Huawei

On aurait pu penser que la crise du coronavirus et ses terribles conséquences à venir sur l'économie mondiale marqueraient une trêve sacrée dans les tensions entre les Etats-Unis et la Chine. Et bien c'est à vrai dire tout le contraire : les deux pays ont trouvé le moyen de s'écharper sur le coronavirus comme de nombreux autres sujets depuis l'élection de Donald Trump. Le président américain veut par exemple à tout prix appeler le coronavirus “virus chinois” ou “virus du Wuhan”.

Des qualificatifs que la plupart des pays du monde évitent depuis la seconde moitié du 20e siècle pour des raisons évidentes. Mais qui ne sont que l'épilogue de critiques américaines dès le début de la crise. On notera d'ailleurs une certaine ironie à constater que désormais le nombre de cas détectés aux Etats-Unis dépasse le nombre de cas cumulés en Chine. Cette posture a suscité côté chinois une campagne de propagande qui place la responsabilité de la pandémie sur l'occident, en particulier les Etats-Unis.

Le coronavirus renforce la pression sur Huawei

Les deux pays ont par ailleurs expulsé des journalistes, au milieu d'autres escarmouches bilatérales. Bref, les relations entre les Etats-Unis et la Chine ne pourraient être en ce moment au plus bas. Et Huawei pourrait vite en faire directement les frais. En février nous vous annoncions que la Maison Blanche préparait de nouvelles sanctions pour empêcher Huawei de s'approvisionner en silicium dernier cri.

Parmi ces mesures, il était question d'abaisser le seuil de propriétés intellectuelles américaines au-delà duquel toute vente de composant ou service à Huawei doit être soumis à l'obtention (très incertaine) d'une licence. Il était également question d'user d'outils juridiques pour avoir un mot sur l'utilisation des machines des fondeurs, notamment TSMC, lorsque ces derniers fabriquent des composants pour Huawei.

A l'époque de nombreux observateurs avaient noté que ces mesures pénaliseraient surtout les entreprises américaines. D'autant que Huawei a déjà montré qu'il pouvait se constituer des alternatives. Du coup ces mesures n'avaient finalement pas été poursuivies. Mais à en croire Reuters, le regain des tensions entre les deux parties pourrait conduire la Maison Blanche à signer.

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Une réunion se serait même tenue mercredi entre plusieurs agences fédérales et représentants du gouvernement. Concrètement, si ces mesures étaient vraiment mises en place, Huawei ne pourrait dans l'immédiat plus concevoir ses SoC à partir de technologies ARM développées aux Etats-Unis. Et ne pourrait plus non plus se fournir chez TSMC et les autres fondeurs utilisant des machines américaines – la plupart étant fabriquées par des firmes telles que Applied MaterialsKLA, ou encore Lam Research.


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