Des chercheurs qui réduisent un iPhone en poudre au mixer ? Ces derniers sensibilisent en réalité dans une vidéo les internautes autour du recyclage des smartphones. Pour les fabriquer, les constructeurs encouragent en effet l'extraction de métaux, métaux précieux et terres rares dans des proportions sans précédent. Or, un nombre encore trop faible de smartphones sont, dans les faits, recyclés – une mine de ressources sous-exploitée dans laquelle il serait préférable que les constructeurs puissent désormais piocher.

Non, il ne s'agit pas d'un nouvel épisode de Will it Blend ? : des chercheurs de l'Université de Plymouth (Grande Bretagne) sensibilisent dans une vidéo à la question du recyclage des métaux contenus dans les smartphones. Le Dr Arjan Dijkstra explique en introduction de la vidéo : “si on souhaite analyser ce téléphone et trouver ce dont il est fait, on doit le réduire à l'état d'une fine poudre”. Après avoir chaussé sa visière de protection, on peut le voir mettre un iPhone 4 dans un Mixer, et appuyer sur le bouton smoothie ON. S'en suit une danse aussi hypnotisante que destructrice du smartphone à l'agonie dans le blender, le tout, bien sûr, en slow motion.

Quand un iPhone passe au mixer pour la bonne cause

Une fois pulvérisé, le chercheur trie les morceaux, granules et poudre par taille. Ce qui l'intéresse, c'est la poudre la plus fine. Cette poudre sera fondue dans un four capable de faire fondre des métaux. S'en suit une dissolution dans l'acide, solution à partir de laquelle il devient possible d'analyser précisément le type et la quantité de matériaux dissous grâce à un spectromètre de masse. Le résultat ? Un inventaire de métaux, pour nombre d'entre eux rares et précieux :

• Fer : 33 g
• Silicium : 13 g
• Cuivre : 6.0 g
• Chromium : 7 g
• Carbone : 4 g
• Nickel : 2,7 g
• Aluminium : 2,5 g
• Calcium : 1,6 g
• Tungstène : 0,9 g
• Etain : 0,7 g
• Néodyme : 160 mg
• Argent : 90 mg
• Or : 36 mg
• Cobalt : 70 mg
• Molybdène : 70 mg
• Praséodyme : 30 mg
• Tantale : 20 mg
• Niobium : 10 mg
• Antimoine : 7 mg
• Gadolinium : 5 mg
• Germanium : 2 mg
• Dysprosium : 2 mg
• Indium : 2 mg

Et les chercheurs de souligner que chaque année, 1,457 milliards de smartphones avec peu ou prou cette quantité de matériaux est produite dans le monde. Ce qui représente des quantités de métaux à extraire du sol particulièrement impressionnantes. Ainsi chaque année par exemple, 131 tonnes d'argent et 52 tonnes d'or sont nécessaires pour satisfaire aux besoins de l'industrie. L'illustration sous la vidéo permet de se rendre compte de l'abondance de ces matériaux sur la planète. On voit en particulier la faible prévalence des terres rares, pourtant très utilisées dans ce type d'appareils. Des composés par chimiquement très proches et donc très difficiles à séparer – ce qui requiert des procédés chimiques particulièrement polluants.

Or l'environnement n'est pas le seul problème. Comme l'explique le Dr Arjan Dijkstra repris par Phys.org, “nous dépendons de plus en plus de nos téléphones portables mais combien d’entre nous songent en réalité à ce qu’il y a derrière l’écran ? Lorsque vous regardez, la réponse est souvent du tungstène et du cobalt provenant de zones de conflits en Afrique”. La vidéo montre les quantités considérables dont il est question sous formes de cubes dessinés à l'échelle sur un terrain de foot. Bien sûr, il serait possible de moins dépendre de l'extraction minière et des problèmes qu'il engendre. Les smartphones sont renouvelés à un rythme très rapide, mais sont en général peu recyclés.

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Néanmoins, des opérateurs comme Free Mobile ou des constructeurs comme Apple et Samsung sont de plus en plus en pointe sur cette question en proposant par exemple des appareils reconditionnés. Il reste néanmoins à encourager le grand public à avoir davantage le réflexe du recyclage – sachant qu'il est possible de profiter de programmes de recyclage auprès de votre opérateur, et que certains constructeurs proposent aussi de reprendre votre ancien smartphone. Au Japon, en vue des Jeux Olympiques, un programme national de recyclage a permis de récupérer suffisamment de métaux précieux pour fondre l'ensemble des médailles olympiques. Faudrait-il s'inspirer de ce genre d'initiatives selon vous ? Avez-vous déjà le réflexe recyclage ? Parlez-en dans les commentaires.