Cette planète géante bouscule nos théories sur la formation des mondes
Des astronomes viennent de découvrir une planète géante autour d’une petite étoile. Ce scénario inattendu remet en cause les modèles actuels sur la naissance des mondes. Une énigme qui pourrait forcer les scientifiques à repenser l’évolution des systèmes stellaires.

Pendant des années, les scientifiques ont cru comprendre comment naissent les planètes autour des étoiles. La théorie dominante veut qu’un disque de poussières et de roches forme un noyau, qui accumule ensuite des gaz pour devenir une planète géante. Cette approche fonctionne bien pour des étoiles massives, capables de générer assez de matière pour former ces corps imposants.
Mais une découverte récente vient perturber cette idée. Une équipe internationale d’astronomes a repéré une planète géante, baptisée TOI-6894b, en orbite autour d’une petite étoile rouge nommée TOI-6894. Celle-ci, qui ne représente que 20 % de la masse du Soleil, ne devrait pas, en théorie, avoir pu former une planète aussi massive. Pourtant, le satellite TESS de la NASA a détecté un signal clair indiquant la présence d’un objet de grande taille, capable de bloquer 17 % de la lumière émise par son étoile.
Une planète géante autour d’une petite étoile oblige à revoir les modèles de formation
Selon les observations de la NASA, TOI-6894b possède un rayon légèrement supérieur à celui de Saturne, mais avec une masse deux fois plus faible, ce qui la rend extrêmement peu dense (0,33 g/cm³). Cette découverte est d’autant plus surprenante que le disque entourant TOI-6894 ne contiendrait pas assez de matière pour créer un tel objet, si l’on suit la théorie classique. Les chercheurs estiment qu’il faudrait plus de 120 fois la masse de la Terre en matière solide pour former cette dernière, alors que le disque n’en contient que 58 fois au maximum. Ce mystère laisse penser qu’une autre méthode de formation des planètes pourrait exister.
Parmi les hypothèses avancées, certaines évoquent un disque gravitationnellement instable qui se fragmente directement en planètes, ou une accumulation progressive de gaz sans noyau massif initial. Toutefois, aucune de ces théories ne suffit à expliquer totalement la présence de TOI-6894b. Pour percer ce mystère, le télescope spatial James Webb devrait analyser son atmosphère dans les prochains mois. Ces résultats pourraient révéler des indices chimiques sur sa formation. Cette découverte unique pourrait même forcer les astronomes à repenser la façon dont on estime le nombre de planètes géantes dans notre galaxie.

