Ce nouveau modèle conçu par la NASA pourrait nous révéler si une planète est vraiment habitable
Des chercheurs veulent en finir avec les hypothèses floues sur la vie extraterrestre. Grâce à un outil scientifique inédit, ils évaluent désormais si une planète peut réellement accueillir une forme de vie. Ce changement de méthode pourrait transformer la recherche de mondes habitables.

Explorer l’univers à la recherche d’une trace de vie est devenu une priorité dans le domaine de l’astronomie moderne. Cette quête mobilise d’énormes moyens, avec des télescopes spatiaux de nouvelle génération et des missions planétaires de plus en plus ambitieuses. Une étude de 2024 révélait déjà que l’eau pourrait être piégée en grande quantité dans les profondeurs des exoplanètes, tandis qu’il y a quelques semaines, une seconde démontrait que les super-Terres, potentiellement habitables, sont bien plus nombreuses et plus éloignées de leur étoile que prévu. Face à l’immensité du cosmos, encore faut-il savoir où chercher.
Des chercheurs de l’Université d’Arizona, soutenus par la NASA, viennent de créer un modèle inédit pour orienter cette recherche. Il s’agit d’un cadre de calcul qui permet d’estimer la compatibilité entre un organisme vivant et un environnement extraterrestre. Le système utilise deux jeux de données : un « modèle d’organisme », basé sur les besoins vitaux d’une espèce réelle ou théorique, et un « modèle d’habitat », qui compile les données disponibles sur une planète ou une lune. Le résultat est une probabilité de survie, même en cas de données partielles ou incertaines.
Ce modèle calcule si un organisme peut survivre dans un milieu extraterrestre
Contrairement aux approches classiques basées uniquement sur la présence d’eau, ce modèle adopte une méthode probabiliste. Il peut, par exemple, montrer qu’un organisme terrestre extrême vivant dans les sources hydrothermales pourrait théoriquement survivre dans l’océan souterrain d’Europe, une lune de Jupiter. Il prend aussi en compte l’incertitude des mesures, comme une atmosphère détectée avec seulement 88 % de certitude. Cette flexibilité permet d’éviter les conclusions hâtives et de mieux cibler les futures observations.
Le cadre quantitatif est déjà disponible en open source et utilisé dans le cadre du projet Alien Earths financé par la NASA. Il sera prochainement enrichi avec une base de données d’organismes terrestres vivant dans des conditions extrêmes, mais aussi de formes de vie hypothétiques. Ce modèle pourrait ainsi orienter des télescopes comme le Habitable Worlds Observatory ou la constellation Nautilus vers les planètes les plus prometteuses. Les travaux ont été détaillés dans un article publié par The Conversation, par Daniel Apai, professeur à l’Université d’Arizona.