Blanquer accuse OVH d’être responsable des bugs des cours à distance, l’hébergeur dément

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, accuse OVH d'être à l'origine des bugs rencontrés par les plateformes de cours à distance mises en place pour le confinement. D'après lui, les perturbations sont les conséquences de l'incendie survenue en mars dernier à Strasbourg. L'hébergeur français est monté au créneau pour se défendre. Le PDG d'OVH rappelle que les services de l'Education nationale ne sont pas hébergés sur ses serveurs ! 

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Crédit : Wikimedia Commons

Afin d'endiguer la propagation du Covid-19 en France, Emmanuel Macron a pris la décision de fermer les écoles jusqu'au 26 avril. Ce mardi 6 avril, les écoliers, collégiens, lycéens et les enseignants français étaient donc de retour derrière leurs écrans pour une première semaine de cours à distance. Malheureusement, les plateformes mises en place par l'éducation nationale pour l'enseignement à distance ont rapidement rencontré des ratés.

Les espaces numériques de travail (ENT) comme la plateforme  “Ma classe à la maison” se sont mis à tourner dans le vide et à afficher des messages d'erreur, au grand dam des enseignants. Les sites mis à disposition se sont effondrés face à l'afflux de connexion. Dès 9h2, une file d'attente était mise en place pour réguler la surcharge de connexions.“Dans certaines Régions (Grand-Est, Île-de-France, Hauts-de-France, Occitanie), les services d’ENT étaient fortement ralentis, voire inaccessibles ce matin. […] Pour le dispositif “Ma classe à la maison” du CNED des lenteurs de connexion et de réponses ont eu lieu entre 8h et 10h” détaille l'éducation nationale dans un communiqué publié sur son site web. Pour rappel, des bugs similaires avaient déjà paralysé les cours à distance le 16 mars 2020 au début du premier confinement.

Non, les services de l'éducation nationale ne sont pas hébergés par OVH

Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer a promptement rejeté la faute sur OVH, l'hébergeur français. Interrogé sur France Info, Blanquer assure que ces ENT “dépendent d’un opérateur privé – OVH Cloud – qui a eu un incendie à Strasbourg il y a quelques temps, et qui n’a pas pu faire face à l’afflux de connexions ce matin“. L'homme a ensuite assuré que les équipes du prestataire travaillaient à la résolution des bugs.

Début mars, un datacenter OVH situé à Strasbourg est parti en fumées après un incendie. 2 datacenters sur 4 ont été ravagés par les flammes. D'après Octave Klaba, fondateur d'OVH, c'est un onduleur qui a provoqué l'incident. Cet incident a paralysé une partie du web pendant plusieurs jours. Au total, 3,6 millions de sites étaient momentanément inaccessibles. Quelques jours plus tard, un autre incendie s'est déclaré dans le datacenter d'OVH de Strasbourg.

D'après Michel Paulin, PDG d'OVH, les accusations formulées sont infondées. L'hébergeur n'est pas responsables des couacs rencontrés par les services de l'éducation nationale, affirme le responsable. OVHcloud n'est pas responsable des dysfonctionnements de certains services d'éducation à distance. L’incendie de Strasbourg n’a aucun lien avec ces derniers” tacle Michel Paulin dans une publication sur Twitter. 

“Des régions ENT affectées et des applications indisponibles ne sont pas hébergées chez Ovhcloud !” rappelle le PDG d'OVH, visiblement agacé par les accusations du ministre. Comme le soulignent nos confrères de BFM TV, la plateforme “Ma classe à la maison” est hébergée par Amazon Web Services et exploite la solution de la société américaine Blackboard. In fine, OVH n'a absolument rien à voir avec les services de cours à distance fournis par le gouvernement.

Sur le même sujet : il faut contacter la Cnil si vous avez perdu des données dans l'incendie chez OVH

Jean-Michel Blanquer évoque encore une cyberattaque venue de l'étranger

Quelques heures après sa première déclaration, Jean-Michel Blanquer a affirmé que les plateformes de l'éducation nationale ont aussi été la cible d'une cyberattaque. “Vous avez des attaques informatiques. C'est le cas de ce qu'il se passe pour le Cned ce matin où vous avez des attaques informatiques, apparemment venues de l'étranger pour (…) empêcher les serveurs de fonctionner” explique le ministre de l’Education nationale.

Dans un communiqué, l'éducation nationale pointe du doigt “plusieurs attaques de type DDoS simultanées sur les serveurs”. L'an dernier, le politicien avait déjà évoqué des cyberattaques « venues de Russie » pour justifier les difficultés rencontrées par les plateformes du gouvernement. En dépit des attaques informatiques sur le réseau, 150.000 classes virtuelles, soit 500.000 élèves et professeurs, étaient actives en simultané dans la matinée du 6 avril. La situation a été complètement rétablie dans le courant de la journée de mardi.


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