5G : un député essaie d’empêcher son déploiement car il estime que personne n’en veut !

Personne ne veut de la technologie 5G ? C'est en tout cas ce qu'a affirmé le député Loïc Prud'homme (France Insoumise) lors des questions au gouvernement mardi 4 février 2020. Le député s'inquiète de “risques sanitaires et environnementaux” et déplore que les conclusions d'un rapport sur la dangerosité de la 5G ne sera publié qu'en 2021 après le lancement du réseau en France.

5G

La sessions des questions au gouvernement a donné lieu, mardi 4 février, à une nouvelle passe d'armes autour de la 5G. Les opérateurs s'apprêtent pourtant à participer à la procédure d'attribution des fréquences – ils ont jusqu'au 25 février 2020 pour déposer leur dossier. Tout est parti d'une intervention du député France Insoumise Loïc Prud'homme adressée à la ministre des solidarités et de la santé : “la téléphonie 5G est déployée dans plusieurs villes-tests – alors que nous servons déjà de cobayes, votre Gouvernement vient d’annoncer la mise aux enchères des fréquences destinées aux opérateurs”, commence Loïc Prud'homme.

Le député a choisi d'axer son intervention autour des risques sanitaires de la technologie. Il poursuit : “comme 260 chercheurs et médecins avant moi, j’ai alerté il y a plusieurs mois le Gouvernement quant aux risques sanitaires et environnementaux de cette technologie […] Mme la ministre me vante le bonheur des objets connectés. Cette réponse serait risible si le problème n’était pas si grave”. Puis le député évoque ce rapport de l'ANSES qui affirme que l'on ne dispose pas d'assez d'études pour affirmer l'innocuité de la 5G sur la santé.

La séquence se termine par des cris

“L’ANSES, a rendu un rapport où elle se déclare incapable d’évaluer la dangerosité des ondes 5G. Elle ne pourra rendre ses résultats définitifs qu’en 2021, plus d’un an après l’ouverture du marché aux opérateurs, alors que le Centre international de recherche sur le cancer a classé les ondes parmi les cancérogènes probables”, déplore l'édile. Et Loïc Prud'homme de lancer : “actuellement, les opérateurs installent dans nos villes, sur nos trottoirs et nos abribus, des antennes dont on ne saura que dans un an si elles nous empoisonnent à grande échelle. Et ce alors que personne, je dis bien personne, n’a demandé la 5G !”.

Il demande alors, sous les applaudissements de ses rangs : “au vu des dangers encourus, quand le Gouvernement compte-t-il suspendre l’attribution des fréquences 5G ? Quand choisira-t-il enfin de protéger la population plutôt que le bilan comptable des multinationales ?”. Le député LR Eric Straumann fait remarquer que “demain, vous critiquerez le manque d’antennes !”. Puis Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'économie et des Finances prend la parole : “votre question traite d’un sujet dont nous nous sommes emparés non pas l’année dernière, mais il y a bien plus longtemps, puisque notre législation impose aujourd’hui aux opérateurs et aux équipementiers un seuil d’exposition des individus aux ondes électromagnétiques”.

La ministre poursuit : “ce seuil a été défini à partir d’une recommandation de l’Union européenne et des conseils d’un collège d’experts approuvé par l’Organisation mondiale de la santé. Il vaut pour la 2G, la 3G, la 4G et la 5G. Voilà la réalité !”. Le ton monte alors. Le député communiste Jean-Paul Lecoq lance : “ce n’est pas vrai, les doses ne sont pas les mêmes !”. Immédiatement complété par sa consoeur Caroline Fiat (Gauche Républicaine et Socialiste et France Insoumise) : “les risques non plus !”.

La secrétaire d'Etat tente alors de défendre le bilan du gouvernement : “vous prétendez par ailleurs que nous déployons la 5G partout, alors que les enchères n’ont même pas démarré !  […] La 5G est aujourd’hui testée dans des sites particuliers où des mesures sont prises régulièrement pour vérifier que les seuils sont respectés […] troisièmement, qui a saisi l’ANSES ? Le Gouvernement, monsieur le député ! Non pas pour constater qu’il n’existe pas d’étude longitudinale des effets de la 5G au bout de vingt ans d’utilisation, puisque cette technologie n’a jamais été utilisée ; mais pour que l’ANSES réunisse l’ensemble des éléments qui lui permettront de nous donner les meilleures informations”.

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Et la responsable de poursuivre, dans une réponse entrecoupée de réactions outrées dans les rangs de l'opposition : “enfin, depuis décembre 2018, un comité partage toutes les mesures recueillies par l’Agence nationale des fréquences avec les associations de consommateurs, les élus locaux et les opérateurs”. Dans les derniers échanges autour de cette question, le président de l'assemblée a été contraint d'inviter ses collègues à “cesser de crier”. Ambiance…

Source : Assemblée Nationale


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