Déconnectés : qui sont ces personnes qui vivent sans technologie ?

Comment vit-on en 2015 lorsque l’on est déconnecté ? Si certains ont décidé de se couper de la technologie partiellement ou totalement par choix, d’autres y sont contraints. Les nouvelles technologies, internet, les réseaux sociaux sont des outils formidables pour la plupart d’entre nous, mais pour une partie de la population être hyperconnecté n’est pas quelque chose de sain.

Et pour cause, être connecté est une chose, mais aujourd’hui est-ce bien vraiment l’Homme qui met la technologie à son service ou est-ce le numérique qui dicte son train de vie. Pour certains individus, il n’y a pas de doute, ce monde hyperconnecté est néfaste pour leur bien-être. Pour d’autres il s’agit uniquement de redécouvrir le monde qui les entoure.

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L’apparition de cette nouvelle maladie qu’est la nomophobie et l’addiction aux technologies plaide en leur faveur. On voit même fleurir des “stages de detox numérique” pour aider les plus dépendants à décrocher. Portraits de ceux qui vivent sans technologie.

Les “malgré-eux” : les déconnectés de force

Si beaucoup de français sont aujourd’hui déconnectés de toute technologie, ce n’est pas nécessairement par choix puisque leur problème c’est qu’ils n’y ont même pas accès.

Les fameuses zones blanches

Aujourd’hui en France 170 communes ne sont couvertes par aucun opérateur mobile. Les régions les plus touchés sont la Corrèze, la Lozère et l’Aveyron. Pour les habitants de ces territoires, impossible de se connecter à un quelconque réseau mobile.

Ils habitent dans ce que l’on appelle les zones blanches, des régions non couvertes car les investissements nécessaires pour leur fournir un réseau mobile sont trop lourds pour les opérateurs comparés à la densité de population.

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Mais le chef du gouvernement Manuel Valls l’a promis, d’ici fin 2016 les opérateurs devront avoir fait les investissements nécessaires pour que toute la population puisse être connectée au réseau. S’ils n’agissent pas, ils pourront écoper d’amendes importantes.

Du côté de l’internet haut débit, il existe également des zones où le très haut débit est inaccessible. Là encore, le gouvernement a promis via son plan France très haut débit, c’est-à-dire un débit supérieur à 30 mégabits par seconde, une couverture du territoire de 100% d’ici 2022. Aujourd’hui cette couverture est de 42%. Il reste donc encore du travail.

  • En savoir plus : De lourdes amendes pour les opérateurs s'ils ne couvrent pas les zones blanches

Les électro-hypersensibles : cachez ces ondes que je ne saurais supporter

Ces mesures du gouvernement certains ne les voient pas d’un bon oeil. Ils sont très peu en France mais fuient les technologies comme la peste. Les électro-hypersensibles souffrent d’une intolérance aux champs électromagnétiques et ne peuvent donc pas être proches des ondes de nos appareils électroniques.

Ils sont 1000 à s’être déclarés atteints de cette maladie mais il se pourrait que plus de personnes soient touchées. Pour eux, il est inenvisageable de vivre dans un pays où 100% du territoire est connecté.

electro hypersensibilite

Ils estiment avoir le droit d’avoir une petite zone géographique sans aucune onde pour pouvoir vivre en paix. Malheureusement il y a peu de chances pour que leur parole soit entendue : 1000 personnes sur une population de plus de 65 millions d’habitants, c’est trop peu.

Je suis déconnecté et c’est mon choix : tatatala…ta…taaa !

Dans notre monde de geeks on a parfois tendance à penser que tous les français s’intéressent à la technologie. En réalité, 20% de la population ne s’intéresse absolument pas aux innovations numériques. 3% de la population ne possède même pas de téléphone portable. Ces derniers sont marginaux mais même si 97% des français sont équipés d’un mobile, beaucoup tentent de s’en détacher au maximum.

Se déconnecter pour apprécier le monde qui nous entoure

Parmi les arguments de ceux qui ont fait le choix de se déconnecter il y en a un qui revient presque automatiquement : apprendre à apprécier à nouveau le monde qui nous entoure. Trois profils des allergiques au numérique ressortent : ceux qui ne s’y sont jamais mis n’y voyant aucune utilité, ceux qui se déconnectent pour vraiment profiter de chaque instant, et ceux qui n’ont pas envie d’étaler leur vie sur internet.

La première catégorie ne représente que 3% de la population. Ils n’ont jamais eu de téléphone portable et n’en ont toujours pas besoin. Les réseaux sociaux ? Pas le temps. Parmi ces individus beaucoup estiment que la technologie a pris le contrôle sur l’humain. Ils n’utilisent pas de portable parce que leur vie est bien remplie. Ils sont joignables au bureau, à la maison et profitent de leurs loisirs à fond.

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Le second profil est celui des repentis. Ils veulent reprendre le pouvoir sur l’hyperconnectivité qui les a littéralement asservis. Ces personnes en ont pour la plupart assez des repas en famille ou au restaurant où n’importe qui décroche son téléphone à table en plein milieu d’une discussion palpitante.

Ils sont fatigués de passer après les SMS, notifications des réseaux sociaux et autres WhatsApp. Ils veulent maintenant profiter à 100% de chaque instant sans avoir la sensation d’avoir manqué quelque chose. Certains d’entre eux, par le passé, auraient pu publier un livre photo pour chacun de leur voyage mais regrettent de ne pas avoir vécu l’instant.

Ils veulent décrocher pour reprendre le pouvoir sur le temps, prendre le temps de s’ennuyer, ressentir la solitude, sentiment de plus en plus rare puisque nous sommes sans cesse connectés aux autres virtuellement.

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Cette vie virtuelle, certains n’en veulent absolument pas. Quel est l’intérêt d’étaler sa vie privée sur les réseaux sociaux ? Dans “vie privée”, il y a bien “privée” après tout non ? Cet exhibitionnisme les exaspère. Une partie d’entre eux ont peur également de voir leurs données exploitées : pas de photos, pas d’opinions politiques, religieuses ou autres sur le web, de peur de voir ces contenus utilisés contre eux.

Les géants du high-tech éloignent leurs enfants des technologies

Après tout, cet éloignement des technologies, n’est-ce pas une décision raisonnable ? Être connecté est une chose mais être dépendant en est une autre. Les géants du high-tech, les grands hommes qui ont transformé le monde en tout numérique connaissaient bien évidemment les dérives d’un tel système.

Eux, ils préservent leurs enfants, et les éloignent des technologies le plus longtemps possible pour qu’ils apprennent à les appréhender à bon escient. Steve Jobs par exemple ne laissait pas ses enfants s’approcher de ses iPad.

steve jobs ipad

Les cadres des plus grandes entreprises de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles ultra sélect comme la Waldorf School of the Peninsula qui coupent les élèves de tout contact avec les technologies. Aucun écran pour qu’ils aient une approche plus sensorielle du monde qui les entoure. Un choix qui n’est pas anodin évidemment.

Les créateurs des technologies qui ont rendu beaucoup d’entre nous accros n’ont pas envie de voir leurs enfants “addict” eux aussi. Ils savent comment faire de la technologie un outil formidable sans la laisser prendre le pas sur l’humain.

Des cures de “detox numérique” pour mettre fin à l’addiction

Pour beaucoup d’entre nous les choses sont allées trop vite. Certains n’ont pas eu le temps de prendre du recul sur les avancées technologiques à tel point qu’ils ont développé une véritable addiction. Certains professionnels du numérique ont même vécu de vrais burnout à cause de cette omniprésence de la technologie. Beaucoup de français l’admettent, une journée sans leur smartphone est un véritable enfer, ils ne peuvent pas s’en passer.

De plus en plus on voit des utilisateurs se raisonner, parfois seuls en mettant en place des méthodes : extinction du smartphone après une certaine heure, désactivation des notifications, de la sonnerie, du vibreur etc. Mais pour d’autres il est difficile de se prendre en main.

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C’est sans doute pour ces raisons que l’on voit fleurir un peu partout des centres de “detox numérique”. Le principe est simple : les participants laissent toutes leurs technologies dans un coffre-fort et n’y touchent pas pendant plusieurs jours.

La plupart du temps ces “stages” se font en pleine nature pour redécouvrir le monde qui nous entoure. Ces cures sont très en vogue aux Etats-Unis mais commencent à connaître un certain succès un peu partout dans le monde et en France notamment.

Le problème de ces désintoxications numériques c’est que l’on remplace la technologie par d’autres activités, comme si le vide du numérique était impossible à combler, comme si l’Homme ne savait plus prendre le temps de s’ennuyer, de penser, de rêver.


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