Vous n’activez jamais le mode Avion une fois en vol ? Les conséquences peuvent être sérieuses
Si la majorité des compagnies aériennes continuent d'exiger l'activation du mode Avion à leurs passagers, ce n'est pas pour rien. Les risques, bien que minimes, existent si on ne le fait pas. On vous explique tout.

Si vous avez déjà pris l'avion une fois dans votre vie, l'équipage vous a forcément demandé d'activer le mode Avion sur votre smartphone. Surtout lors des phases de décollage et d'atterrissage. Et si ce geste est devenu pour vous une habitude, vous ne connaissez peut-être pas forcément la raison qui se cache derrière cette consigne.
Il s'agit du premier réflexe à avoir lorsqu'on monte à bord : activer le mode Avion sur son smartphone, sa tablette ou son PC portable. Contrairement à ce que l'on pourrait penser de prime abord, cette réglementation n'est pas là pour éviter un crash. Non, le mode Avion permet tout simplement d'empêcher votre appareil de provoquer des interférences avec les systèmes de communication et de navigation.

Le mode Avion, le rempart contre les interférences générées par nos smartphones
En effet, il faut savoir que votre smartphone va forcément chercher à se connecter à un réseau mobile lorsque vous êtes en l'air. Le problème, c'est que si vous êtes plusieurs dans ce cas, les ondes émises par vos appareils respectifs peuvent générer des bruits parasites sur les fréquences VHF utilisées pour les communications entre la cabine de pilotage et les tours de contrôles. De quoi nuire à la bonne transmission des informations lors des phases de vol critiques (décollage et atterrissage).
D'autant que lorsque les conditions météo sont mauvaises, le pilote s'appuie exclusivement sur les instructions de la tour de contrôle et ses instruments pour poser l'appareil en toute sécurité. Vouloir impérativement réactiver le réseau sur son smartphone pour scroller sur Instagram avant l'atterrissage, c'est donc faire courir un risque pour tout le monde.

La 5G, un risque mineur… mais un risque quand même
Autre chose à savoir, c'est que la 5G exploite un spectre de bande-passante assez proche de celui de l'aviation. Concrètement, la plage de fréquence de la 5G oscille entre 3,5 et 3,8 GHz en Europe. Or, certains instruments cruciaux, comme les altimètres à pression ou les radioaltimètres, reposent eux sur des fréquences comprises entre 4,2 et 4,4 GHz. Lors de la démocratisation de la 5G, de nombreuses études se sont justement penchées sur l'incidence potentiel des signaux 5G sur le fonctionnement des systèmes embarqués des avions de ligne.
Et comme le résume l'Office fédérale de l'aviation civile suisse (OFAC), “la probabilité d'interférences pour certains modèles d'altimètres ne peut être totalement écartée, mais aucun élément ne peut confirmer ou infirmer de telles conséquences sur les équipements embarqués, du moins pour les puissances d'émissions appliquées en Europe”.
Encore aujourd'hui et en raison de cette incertitude persistante, les compagnies aériennes sont encore nombreuse à inviter leurs passagers à activer le mode Avion une fois à bord. C'est notamment le cas en France : “En fonction de l'évaluation du risque causé par les interférences électromagnétiques, l'utilisation de systèmes émetteurs portables (ex : tablette, téléphone portable…) peut être autorisée pendant toutes les phases de vol, ou interdite pendant les opérations d'approche par faible visibilité (LVO). Cette évaluation du risque est réalisée par l'exploitant”, peut-on lire sur le site de la DGAC, la Direction générale de l'aviation civile.

Le mode Avion, bientôt de l'histoire ancienne ?
Néanmoins, activer systématiquement le mode Avion à bord pourrait finalement disparaître dans les années à venir. Tout d'abord, de plus en plus de compagnies aériennes équipent leurs aéronefs avec des picocellulles. Pour les néophytes, ces appareils fournissent aux passagers un réseau cellulaire via une connexion satellite. Ce qui réduit de facto les transmissions de signaux vers les antennes au sol, et par extension les risques d'interférences. La Commission européenne a d'ailleurs choisi d'imposer en 2023 l'installation de picocellules pour proposer de la 5G dans les avions de ligne.
Aujourd'hui, certaines compagnies permettent déjà à leurs clients de profiter de la 5G à bord. C'est le cas chez Lufthansa et la Swiss International Air Lines, ou sur certains vols courts-courriers de la British Airways. Dans l'Hexagone, ce n'est pas encore pour tout de suite, mais AirFrance a déjà procédé à des tests concluants. Autre facteur qui pourrait aboutir à une évolution de la réglementation, c'est la réduction constante de la puissance des ondes émises par nos smartphones. Grâce aux efforts fournis par les constructeurs, les risques d'interférences sont aujourd'hui minimes.
Source : AirJournal