“Une menace directe pour des centaines d’emplois” : la loi anti-démarchage sème la panique chez les professionnels du secteur

À partir du 11 août 2026, la France va définitivement interdire le démarchage téléphonique non consenti par le client. Un véritable soulagement pour les Français, beaucoup moins pour les salariés marocains du secteur, dont l'immense majorité de la clientèle se trouve dans l'Hexagone.

Un homme énervé crie sur son téléphone portable
Crédits : 123RF

Au mois de mai, le Sénat a définitivement validé la proposition de loi visant à interdire le démarchage téléphonique. À compter du 11 août 2026, les entreprises devront s'assurer que leur correspondant a consenti à être appelé à des fins commerciales, sous peine de se voir infliger une amende pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros. Mais comme souvent, le bonheur des uns fait le malheur des autres.

Au Maroc, les centres d'appels sont parmi les premiers employeurs du secteur privé. On compte plusieurs dizaines de milliers de salariés dans le pays, dont la plupart des entreprises est dépendante du marché français. Cette loi est donc un véritable coup de massue pour l'économie du pays, les téléopérateurs s'apprêtant à perdre une immense part de leur clientèle.

Comment la fin du démarchage téléphonique met à mal l'économie marocaine

” Cette loi française est une menace directe pour des centaines d’emplois au Maroc”, s'inquiète Ayoub Saud, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs et professionnels de l’offshoring. “Combinée à la montée de l’intelligence artificielle, elle commence déjà à impacter les effectifs. De grandes entreprises ont amorcé des licenciements. “

Sur le même sujet – Des amendes titanesques pourraient bien faire raccrocher le démarchage téléphonique illégal

Une situation alarmante qui ne concerne pas que les téléopérateurs, mais tous les emplois gravitant autour du secteur, comme les comptables ou encore le personnel de nettoyage. Plusieurs entreprises ont ainsi déjà amorcé une réorientation stratégique. Mohamed El Bekali, responsable des opérations dans un centre d’appels à Casablanca, mise désormais sur le service client et l'assistance technique.

“Ce virage n’est pas simple”, explique ce dernier. “Il nécessite des investissements importants en compétences et en technologie. Il faudra du temps avant de pouvoir compenser les pertes d’emplois “. En attendant la mise en application de la loi, plusieurs autorités syndicales ont appelé le gouvernement marocain à réagir pour venir en aide aux travailleurs du secteur.


Abonnez-vous gratuitement à la newsletter
Chaque jour, le meilleur de Phonandroid dans votre boite mail !
Réagissez à cet article !
Demandez nos derniers articles !