Test Samsung Galaxy S22 : un bon adversaire pour l’iPhone 13

Notre avis

Début février 2022, Samsung a présenté trois smartphones haut de gamme. Si le Galaxy S22 Ultra est moins un successeur du Galaxy S21 Ultra que du Galaxy Note 20 Ultra, le Galaxy S22 repose sur une approche beaucoup plus classique, reprenant quasiment à l’identique le positionnement du Galaxy S21. Samsung a-t-il trouvé cette année le bon équilibre entre puissance, autonomie, complétude et compacité ? Réponse dans ce test complet.

Le 9 février dernier, Samsung a présenté six nouveaux produits : trois smartphones dans la série Galaxy S22 et trois tablettes dans la série Galaxy Tab S8. Vous pouvez retrouver dans nos colonnes de nombreux contenus à propos de ces produits : un face à face entre le Galaxy S22 et le Xiaomi 12, un autre entre le Galaxy S22 et le Galaxy S21 et un dernier entre le Galaxy S22 Ultra et l’iPhone 13 Pro Max qui se concentre sur la photographie.

Nous avons reçu à la rédaction les trois smartphones. Le test du Galaxy S22 Ultra a d’ores et déjà été publié. Ce successeur du Galaxy S21 Ultra assume plus encore sa parenté avec les Galaxy Note. Il en reprend le design du Galaxy Note 20 Ultra avec emplacement intégré pour le S-Pen, ainsi que son double téléobjectif. Le test suivant est celui du Galaxy S22, concurrent naturel de l’iPhone 13 standard. Un smartphone qui, à l’inverse du Galaxy S22 Ultra, est très proche de son prédécesseur.

Il y a bien sûr des changements, comme nous l’avons vu dans le duel S22 vs S21. Mais changent-ils la prise en main significativement ? Quels points ont été améliorés par Samsung ? Et surtout, l’expérience est-elle meilleure ou a-t-elle été dégradée ? Nous répondrons à toutes ces questions dans ce test complet.

Fiche technique

Galaxy S22
Dimensions146 x 70,6 x 7,6 mm
167 grammes
Ecran6,1 pouces
AMOLED LTPS
FHD+ (2400 x 1080 pixels)
Taux de rafraichissement 48-120 Hz
1300 nits
ChipsetExynos 2200 (4 nm)
OSAndroid 12 + One UI 4.1
RAM8 Go
Stockage128/256 Go
microSDNon
Capteur principalModule principal
Définition : 50 MP
Objectif ouvrant à f/1.8
Stabilisateur optique
Autofocus à détection de phase Dual Pixel

Module ultra grand-angle
Définition : 12 MP
Objectif ouvrant à f/2.2
Angle de vue 120°

Module zoom
Définition : 10 MP
Objectif ouvrant à f/2.4
Stabilisateur optique
Autofocus à détection de phase
Zoom optique 3x
Capteur selfie10 MP
Objectif ouvrant à f/2,2
Autofocus à détection de phase Dual Pixel
Batterie3700 mAh
Recharge filaire 25W
Recharge sans fil 15W
5GOui
BiométrieScanner d’empreinte ultrasonique sous l'écran
Résistance à l'eauIP68

Prix et disponibilité

Le Galaxy S22 sera disponible le 11 mars 2022, soit deux semaines après le Galaxy S22 Ultra. Il sera proposé au prix public conseillé de 859 euros en version 8+128 Go et de 909 euros avec 256 Go de stockage. Les 128 Go de stockage supplémentaires sont donc vendus 50 euros, un prix dans la moyenne du marché. Attention, le Galaxy S22 ne dispose pas d’un lecteur de carte microSD pour étendre la mémoire interne. Le choix du stockage est donc important.

Le Galaxy S22 est donc commercialisé au même prix que son prédécesseur. Et c’est déjà une première bonne nouvelle. Certes, cela aurait pu baisser, comme en 2021. Mais cela aurait pu monter, comme sur le Galaxy S22 Ultra dont la version la mieux équipée est plus chère que celle du S21 Ultra.

À 859 euros, le Galaxy S22 se positionne face des smartphones chinois très ambitieux. Nous parlons par exemple du Find X3 Neo d’Oppo, du ZenFone 8 d’Asus, du Mi 11 de Xiaomi, du Vivo X60 Pro ou encore du Motorola Edge 20 Pro. Tous ont été lancés en 2021 à 799 euros. Tous seront logiquement renouvelés en 2022 à des prix similaires.

Samsung ne choisit pas ce prix au hasard, puisque l’iPhone 13, qui dispose d’un écran de taille similaire, est vendu à 909 euros avec deux fois moins de stockage. Et comme Apple, Samsung ne livre pas non plus de chargeur avec son smartphone. Dans la boite très réduite du Galaxy S22 (plus réduite encore que celle du Galaxy S21), vous ne trouverez, hormis le téléphone, qu’un câble USB type-C vers USB type-C.

Design

Le design du Galaxy S22 reprend une grande partie des évolutions apportées par le Galaxy S21. Nous retrouvons par exemple le module photo légèrement protubérant, enchâssé dans une protection métallique. Les trous pour les objectifs sont ici aussi creusés (contrairement à ceux de certains concurrents qui ressortent plus encore).

Nous retrouvons également une dalle tactile bien plate à l’avant, contrairement au Galaxy S20, le dernier « petit » flagship haut de gamme de Samsung à adopter une dalle incurvée. Enfin, le Galaxy S22 conserve bien sûr sa protection IP68 : il peut donc être immergé dans l’eau pendant une demi-heure à 150 cm de profondeur.

Les éléments techniques sont également placés de façon identique. Bouton de mise en marche et contrôle du volume à droite. Port USB type-C, microphone, tiroir de SIM et haut-parleur principal sur la tranche inférieure. Micro secondaire sur la tranche du dessus. Lecteur d’empreinte digitale sous l’écran. Poinçon au centre de la bordure supérieure de l’écran pour le capteur selfie. Et écouteur téléphonique caché entre l’écran et le contour en aluminium.

Il y a un air de famille entre le S22 et le S21 : c’est indéniable. Il y a également quelques différences entre les deux générations. La première est visible sur les tranches. Le châssis métallique n’en couvre plus qu’une partie, mais l’ensemble. Cela veut dire que l’aluminium protège les extrémités du dos du téléphone (comme il protège celle de l’écran). Ainsi, le smartphone semble plus massif et plus épais.

Pour renforcer cette impression, le Galaxy S22 adopte un design moins « incurvé » encore que son prédécesseur. Le smartphone perd d’une part les courbes latérales de son dos (qui est maintenant totalement plat), mais également les rondeurs de ses tranches, lesquelles sont maintenant presque droites. Cela donne à ce modèle un petit air d’iPhone quand il est observé de côté.

Le Galaxy S22 semble plus épais que le Galaxy S21. Mais c’est une fausse impression. En effet, le S22 est plus petit que le S21, que ce soit en hauteur, en largeur et en hauteur. Il perd 5,7 mm en hauteur, 0,6 mm en largeur et 0,3 mm en épaisseur. Nous verrons dans la partie suivante de ce test les conséquences de ce changement de taille pour l’écran.

Le Galaxy S22 ne perd en revanche que 2 grammes sur la balance. Cela est essentiellement dû à l’augmentation de la masse d’aluminium utilisé, ainsi qu’au changement de matériau du dos. En effet, ce dernier n’est plus en polycarbonate, mais en verre minéral. Et plus précisément en Gorilla Victus+, comme à l’avant. Notez qu’il n’y a pas de protection d’écran préinstallé ici, comme toujours avec Samsung.

Écran

Observons maintenant en détail l’écran du Galaxy S22. Comme nous l’indiquions précédemment, le Galaxy S22 est plus petit que son prédécesseur. La différence est plus accentuée en hauteur qu’en largeur. Cela sous-entend que la dalle est non seulement plus petite, mais que son ratio a légèrement changé. Il passe de 20/9e à 19,5/9e. Il est donc plus facile d’atteindre le haut de l’écran ici qu’avec le Galaxy S21 et le Galaxy S20.

La taille de l’écran change également. Elle est désormais de 6,1 pouces (contre 6,2 pouces), comme le Galaxy S10. Cependant, la définition de l’écran ne change pas : elle est toujours Full HD+. Bien sûr, le nombre de pixels est légèrement plus faible en hauteur, passant de 2400 pixels à 2340 pixels. C’est la conséquence du changement de ratio. En largeur, aucun changement : 1080 pixels. Et la résolution reste identique aussi : 421 pixels par pouce. Ce qui est très bien.

La nature de la dalle reste la même. Samsung reprend donc le Dynamic AMOLED 2X que nous apprécions depuis deux ans maintenant. Les contrastes sont toujours aussi profonds et la colorimétrie est très bien maitrisée. Le contraire aurait été extrêmement décevant, après tant d’années de maitrise du sujet.

En mode naturel, l’un des deux modes proposés avec le S22, le Delta E de cet écran est de 1,8 et la température moyenne est de 6399° (pour un blanc bien blanc). Soit des valeurs très proches de l’idéal. Ce sont d’excellents chiffres. Le mode naturel n’est pas le mode par défaut. Ce dernier est le mode vif. Avec lui, le Delta E est de 4,7 et la température monte à 6797°. Si le blanc reste blanc, les couleurs sont plus contrastées et moins respectées.

Abordons également ici un point important : la luminosité. En mode naturel, elle atteint ici les 490 nits. Et en mode vif, elle frôle les 600 nits. Nous sommes loin de la valeur maximale annoncée par Samsung de 1300 nits. Celle-ci n’est atteignable qu’en plein jour, sous le soleil et très localement. Pour rapprocher cette valeur officielle de la luminosité réelle, Samsung a ajouté un réglage dans le menu paramètre appelé « Luminosité supplémentaire ».

Si vous l’activez, vous augmentez la luminosité de l’écran de 60 %, passant donc de 500 à 800 nits en mode naturel et de 600 nits à 1000 nits en mode vif. C’est une très bonne idée pour améliorer la lisibilité dans des environnements très lumineux. Bien évidemment, ce réglage augmente aussi la consommation d’énergie. Pour ne pas trop grever l’autonomie, nous vous conseillons de ne l’utiliser que ponctuellement.

Finissons cette analyse de l’écran avec le taux de rafraichissement. Il atteint les 120 Hz maximum, comme pour le Galaxy S21. L’écran est LTPS. Cela veut dire que la fréquence peut descendre jusqu'à 48 Hz. Mais elle ne peut descendre aussi bas qu’un écran LTPO qui va jusqu’à 1 Hz. Par défaut, le taux est positionné sur le réglage adaptatif. Mais vous pouvez aussi le fixer à 60 Hz.

Interface

En allumant le smartphone, vous découvrez la nouvelle interface Android de Samsung : One UI 4.1. Elle est basée sur Android 12. Vous bénéficiez donc de la dernière version d’Android et de la dernière mise à jour de One UI. Cela n’a rien d’étonnant. Mais il est toujours bon de constater que Samsung soigne ses clients haut de gamme, même quand ils choisissent le moins cher des Galaxy S.

Nous retrouvons dans cette interface tous les fondamentaux de One UI, interface très complète et très fournie. Le tiroir d’applications à plusieurs pages, toujours très pratique. Le volet de raccourci sur la bordure de droite. Le volet Samsung Pay sur la bordure inférieure, très pratique pour effectuer un paiement sans contact. Et toujours le dossier « Microsoft » préinstallé sur le second écran d’accueil.

Ce dossier contient Office, Onedrive, LinkedIn et Outlook, une sélection très marquée « b-to-b ». La firme de Redmond n’est pas le seul partenaire commercial de Samsung : Netflix, Spotify et Facebook sont également préinstallés. Mais leur présence est limitée au tiroir d’applications. Nous n’apprécions pas la présence d’applications tierces préinstallées. Mais la sélection proposée ici reste limitée. Et, comme toujours, vous pouvez les désinstaller.

La sélection d’applications développées par Samsung, quant à elle, est beaucoup plus riche. Galaxy Store. Samsung Members. Samsung Notes. Samsung Global Goals. Samsung O. Galaxy Shop. Samsung SmartThings. Samsung Pay. Galaxy Wearable. Samsung AR Zone. Samsung Health. Samsung Browser. Bixby. Game Launcher. Samsung TV Plus. Ce dernier permet d’accéder à des programmes audiovisuels gratuitement avec des films, des séries, du sport, des documentaires, etc. Parmi les fournisseurs de contenu, vous avez Pluto TV, Rakuten TV, Euronews ou encore Vevo. Notez aussi, côté audiovisuel, l'arrivée dans Samsung Health de programmes d'entrainement en vidéo… un peu comme Apple Fitness+.

Samsung TVPlus
Samsung Health

En vous rendant dans le menu Paramètres, vous avez toujours accès à Galaxy Themes, une boutique pour télécharger des éléments (parfois payants) d’interface : thème complet, fond d’écran, icônes. Vous pouvez personnaliser la couleur des icônes et des éléments graphiques de l’interface. Mais One UI n’intègre pas encore Material You qui permet d’adapter automatiquement les couleurs de l’interface au fond d’écran.

Dans les fonctions avancées, vous retrouvez quelques classiques, comme le Lien vers Windows (pour créer une expérience façon Apple), Quick Share pour améliorer le partage avec d’autres smartphones, le mode écran partagé, ou encore le contrôle de la touche de mise en marche qui peut aussi servir à lancer une application ou activer Bixby. C’est ici aussi que vous pouvez choisir si les icônes des jeux apparaissent sur l’interface ou uniquement dans Game Launcher.

Performances

Passons maintenant à la partie de ce test dédié aux performances. L’une des nouveautés les plus attendues de la série S22 est l’Exynos 2200 (ici accompagné de 8 Go de RAM), premier SoC de Samsung intégrant un GPU développé par AMD. Ce dernier s’appelle Xclipse 920. Il s’appuie sur une architecture RDNA2, comme les GPU des dernières consoles de jeu de salon, les Xbox Series X et PlayStation 5. Théoriquement, cela promet une belle amélioration graphique face au Mali-G78 MP12 de l’Exynos 2100.

En outre, Samsung a mis à jour les cœurs applicatifs de son SoC : Cortex-X2 pour le cœur le plus puissant, Cortex-A710 pour les cœurs moyennement puissants et Cortex-A510 pour les cœurs les plus économes en énergie. Les fréquences d’utilisation de ces cœurs sont moins élevées que celles des cœurs de l’Exynos 2100. Mais l’accent est visiblement mis sur l’optimisation et non l’augmentation des performances. Nous en voulons pour preuve la finesse de gravure de l’Exynos 2200 : 4 nm.

Avant de lancer les benchmarks sur le Galaxy S22, nous nous attendions donc à des performances CPU relativement similaires sur celles du S21, et à des performances GPU plus élevées. Est-ce le cas ? Non. Même, nous avons une bonne et une mauvaise surprise. La bonne surprise vient des CPU. Les performances globales du Galaxy S22 sont supérieures à celles du Galaxy S21, comme vous pouvez le constater ci-dessus.

Sur AnTuTu, le smartphone dépasse les 900 000 points, une première pour un téléphone passé entre les mains de la rédaction. Nous sommes très loin du Galaxy S21 qui culminait à 630 000 points. Le ROG Phone 5s Pro, l’ancien recordman, ne dépasse pas les 850 000 points. La différence est donc là. C’est très bien. Avec Geekbench, nous observons également une hausse, mais pas aussi prononcée. La différence n’est que de 5 à 10 % en faveur de l’Exynos 2200. PC Mark est encore plus mesuré, puisque, selon lui, le Galaxy S22 vaut un smartphone sous Snapdragon 888, mais pas plus.

Quelle est la mauvaise nouvelle ? Il s’agit des performances graphiques. Elles sont moins bonnes que ce que nous avions espéré. Elles sont même moins bonnes que celles d’un Snapdragon 888 et elles sont assez proches de celles d’un Exynos 2100. C'est le cas avec les réglages par défaut ou en activant les profils énergétiques qui permettent théoriquement de débloquer les meilleures performances. Si vous comparez les chiffres que nous avons obtenus avec 3D Mark sur le S21 et sur le S22, vous remarquerez qu’ils sont assez proches. Pourquoi ? Parce que Samsung a craint que le GPU surchauffe, selon nous. Les rumeurs affirmaient, avant le lancement des S22, que la firme coréenne a pris la décision de brider Xclipse 920.

Benchmarks réalisés sur le Galaxy S21 en 2021

Et cela semble se confirmer avec plusieurs indices. D’abord avec Genshin Impact qui choisit de se positionner sur les graphismes faibles avec le S22 et non moyens comme avec le S21. Le jeu estime que la puissance n’est pas plus grande qu’avec un smartphone milieu de gamme. Deuxième indice : les stress tests de 3D Mark qui nous informent que la stabilité de la plate-forme est de 75 % seulement, alors qu’elle était de 95 % avec le S21. Et les performances chutent assez rapidement.

En revanche, la température est fixée à 41°, alors qu’elle montait à 46° avec le S21. D’ailleurs, le smartphone ne chauffe quasiment jamais, même en positionnant Genshin Impact sur les graphismes les plus élevés et 60 images par seconde. Vous ressentez une légère sensation de chauffe au niveau de la paume de la main gauche (quand le téléphone est en position horizontale, le haut-parleur vers la droite). Mais ce n’est jamais gênant.

Les performances sont-elles suffisantes aux quotidiens ? La réponse est oui. Peut-on jouer avec ce smartphone ? La réponse est encore oui. Mais peut-on jouer à tout ? Non, malheureusement. La stratégie de Samsung empêche ici le téléphone d’exprimer son plein potentiel. Les gamers devront donc faire attention.

Batterie

La stratégie de Samsung pour le S22 est donc portée sur la maintenance de la température interne du téléphone sous un certain seuil. Est-ce que cela a une incidence positive sur l’autonomie ? Avant de répondre à cette question, petit rappel des forces en présence : le Galaxy S22 intègre une batterie de 3700 mAh. Soit 300 mAh de moins que le Galaxy S21. Cela correspond donc à une baisse de 10 %, tout de même. C’est l’une des conséquences de l’amincissement du téléphone.

Ce choix pourrait être étonnant à priori. En effet, avec un écran plus lumineux et un processeur tout aussi puissant, nous pourrions craindre une baisse drastique de l’autonomie. Il y a cependant deux éléments intéressants. Le premier est la finesse de gravure de l’Exynos 2200 : 4 nm, promesse d’une consommation mieux maitrisée et de performances optimisées. La seconde est la stratégie de Samsung que nous venons de voir : limiter les performances du GPU pour réduire l’excédent de chaleur (et la perte d’énergie).

En usage standard, vous aurez une très légère baisse d’autonomie. Le Galaxy S22 parvient à tenir une grosse journée complète en usage normal, mais guère plus. Et c’est normal : l’Exynos 2100 du Galaxy S21 lui aussi ne consommait pas beaucoup quand il n’était utilisé que pour aller sur Internet, les réseaux sociaux, les applications de messagerie et les contenus en streaming. À titre d’exemple, le benchmark PC Mark nous informe que le Galaxy S22 atteint 10 heures d’usage continu pour passer de 80 % à 20 % de batterie. Soit une autonomie totale continue théorique de 16 heures et demie. Sur le même test, le S21 atteint 10 heures et 38 minutes.

Qu’en est-il du jeu vidéo ? C’est là où la stratégie de Samsung paie. Quand le Galaxy S21 perdait 10 % de batterie pendant un stress test de 20 minutes, le Galaxy S22, lui ne perd que 6 % de batterie. Le gain est évidemment considérable. L’autonomie théorique en jeu passe alors de 3 heures et 20 minutes à 5 heures et 30 minutes. Genshin Impact confirme ces chiffres : avec les réglages par défaut, le smartphone tient 5 heures (perte de 5 % de batterie en 15 minutes) et 3 heures et 30 minutes avec les réglages les plus élevés (perte de 7 % en 15 minutes).

Une fois la batterie totalement déchargée, regardons comment cela se passe pour la recharger. Si le Galaxy S22+ est enfin compatible charge rapide 45 watts, rejoignant ainsi les modèles Ultra (S20 Ultra, Note 20 Ultra, S21 Ultra et S22 Ultra), ce n’est toujours pas le cas du plus petit de la bande. Il doit se contenter d’une charge « rapide » 25 watts en filaire et d'une charge sans fil 15 watts avec les équipements Qi et PMA.

Comme nous l’avons vu précédemment, le Galaxy S22 n’est pas livré avec un chargeur compatible avec cette puissance. C’est la double peine. Il vous en coutera 30 euros environ sur la boutique officielle de Samsung. Si vous avez un chargeur d’une autre marque, vérifiez bien qu’il soit compatible USB type-C puisque le câble fourni par Samsung n’est pas compatible USB type-A (sinon, utilisez un autre câble). Les chargeurs Oppo, OnePlus, Vivo et Realme, par exemple, sont compatibles USB type-A…

Si vous n’avez pas de chargeur compatible, vous ne disposerez que d’une charge « presque » rapide à 15 watts. La vitesse de charge est assez facile à retenir : une minute par pour cent. Vous rechargez ainsi la batterie du S22 à 50 % en 50 minutes et à 100 % en 100 minutes. Ce n’est pas un très bon score. Si vous achetez un chargeur adéquat (25 watts ou 45 watts), la charge est beaucoup plus rapide : il vous faut un peu moins d’une heure pour recharger entièrement le smartphone (et 23 minutes pour atteindre les 50 %). C’est mieux. Mais cette expérience n’est pas vraiment à la hauteur de la concurrence.

Avec One UI, les outils concernant la batterie se sont étoffés. Il y a désormais une fonction qui permet de limiter la charge maximale à 85 % afin de prolonger la durée de vie. C’est une bonne nouvelle. Vous pouvez également, comme en 2021, désactiver la charge rapide, laquelle a tendance à endommager la batterie. Enfin, la charge intelligence est également présente pour les charges nocturnes : cette fonction permet de limiter la durée durant laquelle la batterie est chargée à 100 % et continue d’être branchée.

Audio

Parlons maintenant audio. Sorti quelques mois après l’abrogation de la loi obligeant les constructeurs à fournir un casque audio avec chaque smartphone, le Galaxy S22 est évidemment dépourvu de cet accessoire. Et c’est bien dommage : les Galaxy S (et les Galaxy Note) étaient accompagnés jusqu’à présent d’une paire d’écouteurs AKG de très bonne facture (bien meilleure que les EarPods des iPhone). Samsung fait donc ici le choix de l’économie, comme Apple. C’est assez moche.

Même s’il n’y a pas d’écouteurs fournis, ni port jack 3,5 mm (lequel a été retiré il y a plusieurs années chez Samsung, suivant encore une fois l’exemple de la firme de Cupertino), la partie audio du Galaxy S22 n’est pas intéressante. Nous allons parler ici de deux éléments. Le premier est le double haut-parleur et le second est l’égaliseur Dolby Atmos.

Entrons dans le détail, en commençant avec les haut-parleurs. Le premier est situé sur la tranche inférieure et le second est caché dans l’écouteur téléphonique. L’expérience offerte est de bonne qualité, grâce au travail d’AKG qui optimise le son que ces deux composants fournissent. Et ce malgré le fait qu’il s’agisse d’une configuration asymétrique. Malheureusement, rares sont les marques à opter pour une configuration symétrique.

Les haut-parleurs sont associés à un amplificateur hi-fi 32-bit compatible Dolby Atmos. Et qui dit Dolby Atmos, dit égaliseur expert. Ce dernier est intégré dans l’interface, à retrouver dans le menu Paramètres. Les néophytes peuvent profiter de profils préréglés selon le style de musique ou le style de contenu (jeu, chanson ou film), tandis que les autres s’amuseront à varier les fréquences selon leurs goûts.

L’une des fonctions intéressantes offertes par Samsung, certainement grâce au rachat d’AKG, s’appelle Adapt Sound. Celle-ci peut affiner les réglages de l’égaliseur en fonction de l’âge de l’auditeur. Chaque tranche d’âge a ses forces et ses faiblesses en termes d’écoute. Et certaines fréquences sont mieux perçues par certains. One UI propose donc d’adapter les réglages. Samsung va même plus loin en proposant un outil d’analyse pour personnaliser plus finement encore. C’est une excellente idée.

Photo

Passons à la partie photo de ce test. Les Galaxy S ont perdu de leur superbe ces dernières années. Relégués à des places ingrates dans les classements de DxO Mark, les modèles de Samsung perdent du terrain face à Apple, Xiaomi, Huawei ou encore Oppo sur un terrain hautement stratégique. Si bien que la firme a changé de stratégie cette année. Une stratégie qui se veut plus proche de celle des adversaires chinois.

Le capteur 12 mégapixels principal du Galaxy S21, avec ses pixels de 1,8 micron, cède sa place à un capteur 50 mégapixels plus grand encore. Chaque pixel mesure 1 micron. Ils sont combinés quatre par quatre pour former un gros pixel de 2 microns qui capturera plus de lumière encore. Un autofocus Dual Pixel y est intégré. L’objectif passe d’une longueur focale de 26 à 24 mm. Soit un angle plus grand. Et l’ouverture reste à f/1.8. Cette optique est stabilisée de façon classique.

Le capteur 64 mégapixels avec zoom hybride est supprimé. Il est remplacé par un capteur 10 mégapixels beaucoup plus grand. Il intègre lui aussi un autofocus à détection de phase (mais pas Dual Pixel). Il est associé à un véritable téléobjectif (longueur focale équivalente à 70 mm) avec stabilisateur optique. Ce téléobjectif ouvre à f/2.4 (ce qui est moins grand que l’ancien objectif du capteur 64 mégapixels). Le rapport de zoom optique est de 3x. Et le zoom numérique monte à 30x.

Le dernier module est le même que celui du Galaxy S21 (et du S20) : capteur 12 mégapixels (pixel de 1,4 micron) avec objectif ultra grand-angle 120° ouvrant à f/2.2. À l’avant, nous retrouvons aussi le capteur selfie des deux générations de Galaxy S précédentes : capteur 10 mégapixels, autofocus Dual Pixel, objectif ouvrant à f/2.2. Ainsi, vous pouvez constater que Samsung inverse totalement sa stratégie sur le zoom et le capteur principal. Regardons donc les résultats.

Capteur principal, mode automatique
Capteur principal, mode automatique
Capteur principal, mode automatique

Dans l’ensemble, le Galaxy S22 réalise de jolies photos, avec un beau travail sur l’équilibre et sur le piqué. Les détails sont nombreux. La colorimétrie est respectée. Et il y a du contraste. Que ce soit en plein soleil ou lorsque les conditions sont moins lumineuses. Les contre-jours sont bons. Et la prise de vue est assez rapide, offrant des résultats nets, même si les sujets sont en mouvement.

Capteur principal, mode automatique, contre-jour
Capteur principal, mode automatique, test autofocus
Capteur principal, mode “nourriture”

En soirée, le capteur va malheureusement perdre en qualité. Notamment au niveau du grain, qui va perdre considérablement en précision. Le mode nuit sera là pour apporter plus de maitrise au niveau de la lumière, pour accentuer les contrastes, et révéler des détails dans les ombres. Mais, une fois encore, du grain va s’imposer et la photo va manquer de piqué. C’est la petite déception du Galaxy S22. Dans certaines situations, l'intérêt du mode nuit sera même négligeable.

Capteur principal, mode automatique
Capteur principal, mode nuit
Capteur principal, mode nuit
mode nuit
Capteur principal, mode automatique (gauche), mode nuit (droite)
Capteur principal, mode automatique (gauche), mode nuit (droite)
Capteur principal, mode automatique (gauche), mode nuit (droite)

Passons au capteur avec téléobjectif. Avoir un vrai téléobjectif avec zoom optique 3x change la vie dans ce produit. C’est la grande force du Galaxy S22 face à son prédécesseur et l’iPhone 13. Ce zoom optique réalise de bonnes photos la journée, permettant de s’approcher d’un sujet. Le zoom numérique 20x est encore assez qualitatif pour être exploitable. Et c’est une vraie réussite. Le zoom 30x montre les limites du capteur. Mais, même avec ce dernier, le résultat est largement meilleur qu'avec d'autres smartphones proposant ce rapport (ou même un rapport légèrement inférieur).

Capteur téléobjectif, mode automatique, zoom 3x
Capteur téléobjectif, mode automatique, zoom 3x
Capteur téléobjectif, mode automatique, zoom 3x, 10x, 20x et 30x

De nuit, le résultat est moins bon, à l'image du capteur principal. Les textures sont également moins précises ici, avec des détails plus granuleux et une luminosité qui vient à manquer. Évidemment, le zoom numérique n’est pas aussi performant. Le rapport 10x permet encore de distinguer le sujet. Mais n'espérez rien au-delà, même avec le mode nuit activé.

Capteur téléobjectif, mode nuit, zoom 3x
Capteur téléobjectif, mode automatique (gauche), mode nuit (droite), zoom 3x
Capteur téléobjectif, mode automatique (gauche), mode nuit (droite), zoom 3x

Notez que le capteur principal et le capteur avec téléobjectif sont tous deux chargés des portraits (avec un portrait plus rapproché avec l’objectif 70 mm). Ceux-ci sont élégants, avec un bon détourage et un bel effet bokeh. Effet que vous pouvez accentuer ou adoucir a posteriori depuis l’application Galerie.

Capteur principal, mode portrait
Capteur téléobjectif, mode portrait
Capteur principal, mode portrait

Le capteur ultra grand-angle offre des résultats similaires à ceux des années précédentes… et de bon nombre de concurrents. Un peu moins lumineux et un peu moins précis. De jour, ce n’est pas important, heureusement. Les distorsions sont bien gérées. Dommage qu’il n’y ait toujours pas ici un autofocus pour faire la mise au point sur les sujets au premier plan. Certains concurrents proposent ce genre d’équipement avec des modules ultra grand-angle. Il serait temps que cela arrive ici aussi.

Capteur ultra grand-angle, mode automatique
Capteur ultra grand-angle, mode automatique
Capteur ultra grand-angle, mode automatique

De nuit, le résultat est moins qualitatif, avec une perte très nette en luminosité et en piqué. Les photos sont granuleuses et parfois inexploitables. Dépourvu de stabilisateur, ce capteur propose des photos réalisées souvent floues quand le mode nuit est activé. Dommage, car ce dernier rattrape souvent une grande partie de ces soucis de luminosité.

Capteur ultra grand-angle, mode nuit
Capteur ultra grand-angle, mode automatique (gauche), mode nuit (droite)

Terminons avec le capteur selfie. Il réalise de bons autoportraits, de jour comme de nuit. Le détourage est bon avec le mode portrait. Les effets bokeh également. Et le contraste est appuyé. Il y a très peu de traitement sur la peau du visage, offrant un résultat assez naturel. De nuit, il y a une légère perte de finesse dans les textures. Même le capteur selfie est victime de ce petit souci qui touche globalement toutes les photos nocturnes.

Capteur selfie, mode automatique (gauche), mode portrait (droite)
Capteur selfie, mode automatique (gauche), mode portrait (droite)

Un petit mot enfin sur la vidéo. Le Galaxy S22 offre une bonne expérience dans cet exercice, avec des photos contrastées, fluides et lumineuses. Il filme jusqu'en 8K à 24 images par seconde ou 4K à 60 images par seconde. Il dispose d'un mode “Super Stable“, un mode ralenti (et super ralenti à 960 images par seconde) et un mode accéléré. Et il peut même vous rajouter une bande-son automatiquement !

Vous avez également quelques modes amusants comme Single Take, qui capture une vidéo et peut en extraire des photos en rajoutant des filtres, ou encore “Vue du Réalisateur” qui capture en même temps à l'arrière et à l'avant du téléphone. Un mode que nous avons déjà vu chez certains concurrents, comme Honor par exemple. Un mode vidéo pro s'ajoute à cela pour apporter un peu de finesse dans les réglages pour les experts et les utilisateurs avertis.

Conclusion

Malgré les quelques défauts que nous lui avons trouvés durant ce test, le Galaxy S22 est un bon smartphone. Il dispose d’un bel écran, d’une interface complète, d’un design qui inspire la confiance et d’un triptyque photo de bonne qualité. Dans l’ensemble, ce petit smartphone est largement comparable à l’iPhone 13. Il est parfois au-dessus de ce dernier… et parfois un peu en dessous.

Les deux principaux défauts du Galaxy S22 concernent la puissance de la plate-forme et l’énergie, que ce soit la consommation ou la recharge. Nous attendions un peu mieux de l’Exynos 2200, notamment au niveau graphique, même si nous comprenons le but du bridage : réduire les risques de surchauffe et limiter la baisse de l’autonomie. Nous sommes assez déçus de la capacité de la batterie, en recul cette année, tandis que la charge continue d’être un problème. Elle est plus lente que la concurrence. Et le chargeur n’est plus fourni, dégradant encore l’expérience.

Nous en revenons à nos questions du début de test : le Galaxy S22 est-il un bon smartphone ? Oui. Est-il meilleur que le Galaxy S21 ? Pas toujours, mais il le vaut dans tous les domaines. Faut-il acheter le Galaxy S22 si vous avez un Galaxy S20 ou un Galaxy S21 ? Pas nécessairement, sauf si votre mobile actuel ne fonctionne plus correctement. Bien sûr, vous pourriez avoir envie de bénéficier du nouveau zoom optique. Mais c’est bien là son seul argument.

Galaxy S22 vs S21 : notre comparatif en vidéo

Notre Verdict

Le Galaxy S22 est un bon smartphone, mais pas forcément meilleur que son prédécesseur. Offrant une expérience complète et de belles qualités au niveau design, écran et interface, il n'est cependant pas dénué de quelques défauts, que ce soit en photo, en autonomie et en recharge. Un choix stratégique de Samsung bride également la puissance de ce smartphone, mais cela optimise l'autonomie et réduit la surchauffe.

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