Test Death Stranding 2 On the Beach : que vaut la nouvelle grosse exclusivité de la PS5 ?
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Death Stranding 2 est la grosse exclusivité PlayStation 5 de cet été 2025. Un titre qui, comme son prédécesseur, se veut aussi radical qu’original dans sa proposition. Cependant, son créateur Hideo Kojima évite le piège de la redite en offrant une expérience totalement différente, quitte à chambouler nos certitudes. Pour le meilleur ? Notre test.
Sorti fin 2019, Death Stranding s’est montré prémonitoire à quelques mois des confinements successifs. Le joueur y incarnait Sam Porter Bridges (Norman Reedus), livreur chargé de connecter entre eux les abris isolés, et ce dans un monde apocalyptique vidé de ses habitants. Une proposition radicale pensée autour d’un concept simple : les quêtes « FedEx », soit se rendre d’un point A à un point B. Le joueur devait ainsi prévoir son itinéraire, éviter les ennuis, bien répartir le poids de son chargement et marcher pendant des heures dans une lande désolée…
Death Stranding est indissociable de son créateur, Hideo Kojima. Après son divorce douloureux avec Konami en 2015, le papa de Metal Gear Solid est reparti de presque zéro. Il a pris son indépendance avec Kojima Productions et développé cette toute nouvelle licence qui a surpris son monde. Si son jeu a divisé, il a tout de même connu un succès critique et commercial. Tout naturellement, Kojima a lancé la production d’une suite. Un nouvel épisode nommé Death Stranding 2 On the Beach qui arrive enfin sur PS5 après six ans de développement. S’il reprend les grandes lignes de son prédécesseur, il tord le gameplay dans tous les sens pour proposer quelque chose de nouveau. Une bonne idée ? Notre test.
Pour ne pas gâcher la surprise, notre critique ne dévoilera aucun élément de l’intrigue.
Un concept toujours aussi Porter
Death Stranding 2 reprend l’idée de base du premier volet. Aux commandes du taciturne Sam Porter, nous voilà chargés de transporter différentes caisses d’un abri à l’autre dans un monde aussi vide qu’immense. Si la mise en bouche se veut très classique, même rassurante pour les adeptes du premier jeu, elle nous fait rapidement comprendre que beaucoup de choses ont changé. Il faudra cependant attendre la fin de cette première partie un peu longuette pour saisir tout le chamboulement auquel nous devons faire face.
Plusieurs éléments clés viennent en effet volontairement casser le fragile équilibre établi dans Death Stranding 1. Le plus important, c’est la diversification. Les missions ne consistent plus à seulement livrer ; mais imposent à chaque fois des objectifs variés. Il n’est pas rare qu’on nous demande d’infiltrer une base ennemie pour y ramasser une caisse, d’affronter des Echoués (les esprits des morts) qui pullulent dans une zone, de sauver des animaux égarés, de traverser des régions ravagées par les tremblements de terre ou de réunir des ressources afin d’améliorer des mines. Même les missions les plus basiques bénéficient souvent d’un petit twist qui vient nous déstabiliser. Aucune ne se ressemble. Ces détails éradiquent le sentiment de lassitude. Même après 50 heures de jeu, on est encore surpris.
Le plus gros travail de Death Stranding 2 a été réalisé au niveau des combats et de l’infiltration. Si ce gameplay existait dans une moindre mesure au sein de DS1, il est ici sublimé. Par exemple, il est possible de se planquer dans les hautes herbes, d’utiliser une tonne de gadgets pour distraire l’ennemi, de vider un camp de nuit sans se faire voir, de se servir de fusils silencieux et même de foncer dans le tas si vous êtes bien préparé. Constamment, on sent le fantôme d’un certain Metal Gear Solid (plus particulièrement le 5) planer sur ce Death Stranding 2. Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit, puisque Kojima y fait explicitement référence à plusieurs reprises au cours de l’aventure. Sam n’est donc plus seulement un livreur, mais bien un Solid Snake 2.0. Ces missions d’infiltration apportent des pics de tension qui manquaient parfois au premier jeu. Si les bagarres contre les humains sont prenantes, on regrette toujours des combats brouillons face aux Echoués, voire pénibles. Un choix délibéré ? Traverser les zones où ils pullulent devient ainsi très stressant, puisqu'on cherche à tout prix à éviter l'affrontement.
Un rythme plus soutenu, mais une contemplation toujours présente
La structure même du jeu a été complètement chamboulée. Le premier volet nous faisait relier le monde de manière linéaire, une sorte de fuite vers l’ouest d’une lenteur volontaire qui laissait le temps au joueur de s’abimer dans la contemplation. Dans Death Stranding 2, la progression est plus diffuse, misant sur les allers-retours et l’utilisation intensive des véhicules. Devant cette nouvelle carte, beaucoup plus grande, diversifiée et mieux construite, on comprend dès notre arrivée que nos pieds ne suffisent plus. Les charges deviennent rapidement trop lourdes, et on doit très tôt opter pour les voyages à moto ou en pick-up pour tout stocker. Cela donne des trajets plus rapides, mais pas moins intéressants pour autant.
Le revers de la médaille, c’est que notre livreur de l’extrême doit prendre soin de mieux gérer ses déplacements. Desservir plusieurs abris sur un même trajet en optimisant son parcours, le tout en évitant les dangers qui rôdent, devient vite une seconde nature. On prend aussi conscience de la nécessité de profiter des autoroutes construites en collaboration avec les autres joueurs ou encore d’utiliser intelligemment le monorail, qui permet de transporter une quantité considérable de matériaux d’un endroit à l’autre. Passé la longue introduction, presque plus aucune mission ne se fait à pied. Un changement radical de la boucle de gameplay qui transforme parfois l’aventure en un Eurotruck Simulator apocalyptique.
Le symptôme le plus patent de ce changement de philosophie, c’est la présence du DHV Magellan, un vaisseau personnel capable de réaliser des voyages rapides, de stocker du matériel, des véhicules, et de servir de QG. Une idée qui peut sembler saugrenue, voire hérétique pour un titre qui mise sur le voyage et la lenteur, mais intelligemment mise en place. Jamais, ô grand jamais, nous n’avons l’impression de céder à la facilité en l’utilisant, tant il s’intègre parfaitement au propos.
Cette progression moins linéaire, plus axée sur l’optimisation et les allers-retours, ne se montre pas ennuyeuse pour autant. Elle contribue même à ce que le joueur s’imprègne mieux du monde, qu’il constate ses actions au fil du jeu. L’univers, immensément hostile à notre arrivée, devient petit à petit notre demeure. A nous de le chouchouter, de restaurer les mines, le monorail, d’y construire des abris et des routes. Plus encore, on doit apprendre à dompter ce nouveau terrain de jeu, notamment face aux aléas climatiques. Souvent, un chemin qu’on jugeait sûr pour l’avoir pris plusieurs fois se transforme en piège mortel à cause d’inondations ou de tremblement de terre (tous aléatoires). Death Stranding 2 nous oblige à constamment improviser, excluant toute impression de routine.
Cette sensation de reconstruire le continent est renforcée par l’intervention d’autres joueurs qui, comme dans le premier, parsèment la carte de ponts, de tyroliennes ou de chargeurs pour rendre les voyages plus aisés. Pratique dans le 1, cette coopération asynchrone devient ici vitale, et surtout intra diégétique (on peut croiser des porteurs qui symbolisent ces autres joueurs). C’est tellement jouissif de voir ce territoire vierge devenir petit à petit accueillant, tout en contribuant à l’effort de guerre. Ces aménagements n’annihilent pas non plus les longs trajets emplis de contemplation, toujours présents et rythmés par une bande-originale juste et mélancolique. La zone explorable est grande, et le jeu n’hésite pas à nous mettre sur le fil du rasoir en nous envoyant dans des territoires abandonnés, loin de tout, mais renversants par leur hauteur ou leur esthétique. Des zones qui, au fil du temps, deviennent de plus en plus civilisées. Un régal.
Si on devait résumer ce Death Stranding 2, on pourrait simplement dire qu’il s’agit d’un habile mélange entre Death Stranding premier du nom et Metal Gear Solid 5. Si on veut pousser la comparaison vidéoludique encore plus loin, cette suite fait même penser à ce que t’était Tears of the Kingdom par rapport à Breath of the Wild, une réinvention totale de la formule avec le même gameplay. Bref, l’existence de Death Stranding 2 ne vient pas « effacer » celle de son prédécesseur, mais agit plus comme un complément. Une excellente idée.
Une histoire à mourir debout
Nous n’allons pas nous étendre sur le scénario afin de vous laisser la surprise. Il est toutefois impossible de ne pas l’évoquer tant la narration est au centre des jeux d’Hideo Kojima. Celle-ci se montre mieux dosée, disséminée par petites touches au fil de l’aventure. En conséquence, on évite les tunnels de cinématiques si propres aux titres du créateur. Plus encore, l’univers si étrange se montre plus palpable et humain, avec une nouvelle galerie de personnages fascinants qu’on apprend à aimer au fil des heures.
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Pour son jeu, Kojima a fait des choix audacieux qui susciteront, sans nul doute, moult débats auprès du public. Des choix toujours justifiés et (c’est là le plus important) sincères. Le créateur japonais ne prend jamais ses joueurs pour des jambons et n’hésite pas à aborder des thèmes durs, parfois très sensibles, quitte à faire voler les tabous en éclat. Qu’on l’aime ou non, impossible de lui retirer le fait qu’il s’agit d’un véritable auteur dont l’esprit bouillonne d’idées, même si leurs exécutions se montrent parfois maladroites. Death Stranding 2 est un jeu personnel qui n’aurait pu être développé par personne d’autre. C’est ce qui lui apporte cette épaisseur si prégnante ; chaque ligne de dialogue transpire sa plume. Dans le monde du AAA, c’est un cas unique.
Alors, on achète ?
Death Stranding 2 est sans contexte un excellent jeu vidéo, et plus encore un jeu vidéo qui ne ressemble à aucun autre. Sa plus grande force, c’est de ne pas n’être qu’une suite bête et méchante, mais bien un jeu radicalement différent de son aîné dans sa philosophie. Ceux qui n’ont pas accroché au rythme très pédestre des précédentes aventures de Sam Porter pourraient donc y trouver leur compte, tandis que les fans n’auront pas la sensation de refaire la même chose.
Le nouveau titre de Kojima affiche une amplitude rare. Son gameplay est riche, prenant, diversifié et surtout toujours surprenant avec des idées parfois brillantes, et ce même jusqu’à très tard dans l’aventure. Plus important encore, il s’agit d’un titre sincère, d’une richesse impressionnante et qui n’hésite jamais à expérimenter. Il n’a surtout pas peur d’être radical, et donc de déplaire. Une proposition qui ne siéra pas à tous les publics, mais qui donne un titre fascinant, prenant, et immensément immersif.
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Hideo Kojima livre un jeu aussi magnifique que sincère avec Death Stranding 2. Loin d’être une redite du premier volet, il s’agit d’une réinterprétation brillante qui lorgne souvent du côté d’un certain Metal Gear Solid. Il se veut plus rythmé, plus diversifié et moins linéaire dans sa progression que son prédécesseur, et ce sans jamais négliger l’aspect voyage et dépaysement. Plus encore, DS 2 surprend constamment par des idées intelligentes ou des moments touchants. Il ne plaira pas à tous les joueurs, surtout ceux en quête de divertissement sans prise de tête, mais happera ceux qui accepteront de lâcher prise pour entrer dans son univers atypique et empreint de mélancolie. Dans le paysage vidéoludique actuel, un blockbuster avec autant de cœur, c’est une denrée rare qu’il faut chérir.
- Une formule bousculée pour le mieux
- Encore de longs moments de contemplation
- La sensation de reconstruire le monde qu’on parcourt
- Scénario prenant et touchant
- Des idées brillantes de gameplay
- Un univers toujours aussi original et fascinant
- Une aire de jeu très bien construite, grande et diversifiée
- Les phases d’infiltration très maîtrisées
- Une aventure qui arrive constamment à se renouveler
- L’aventure met un peu de temps à démarrer
- Les combats contre les Echoués sont parfois brouillons
- La formule ne plaira pas à tous les publics