Sabotage chez Tesla : l’employé visé par une plainte affirme être un lanceur d’alerte

Mise à jour 22/06 11h34 :

L'employé visé par une plainte de Tesla s'appelle Martin Tripp et se défend au micro de CNN d'espionnage. Il souhaitait alerter l'opinion autour de batteries défectueuses, de déchets dangereux, et affirme que Tesla a exagéré les chiffres de ventes de sa Model 3. Plus de détails dans cet article. 

Sabotage chez Tesla : Elon Musk porte plainte contre un employé accusé de sabotage. Il aurait notamment récupéré des données sensibles et le patron de Tesla craint que celles-ci ont été transmises à un concurrent ou à une organisation qui souhaite la mort du groupe. L'employé fautif réfute les accusations d'espionnage et se pose comme un “lanceur d'alerte”. Il affirme que 1100 batteries endommagées ont été mises dans des Tesla Model 3 actuellement sur la route. Et s'inquiète de la gestion des déchets dangereux de l'entreprise. 

Situation difficile pour Tesla, qui doit composer avec la trahison d'un de ses salariés, révèle Electrek. Dans un mail interne daté du 18 juin 2018 et adressé à ses équipes, Elon Musk explique qu'un employé de Tesla a réalisé un “sabotage important et préjudiciable” sur la ligne de production du Model 3 et qu'ont été exportées “d’importantes quantités de données Tesla hautement sensibles vers des tiers inconnus”.

Tesla Model 3 : sabotage et données sensibles volées, Martin Tripp se pose en lanceur d'alerte

“La portée de ses actions n’est pas encore nette, mais ce qu’il a admis jusqu’ici est plutôt mauvais”, a déclaré le patron de Tesla. “Sa motivation déclarée est qu’il voulait une promotion qu’il n’a pas reçue”, a-t-il ajouté. Mais Elon Musk a une autre théorie et imagine déjà le pire : le salarié pourrait avoir travailler “avec des organisations extérieures” pour faire tomber Tesla.

Il estime que des concurrents, financiers (vendeurs à découvert) de Wall Street ou compagnies pétrolières pas enchantées de voir débarquer sur le marché des véhicules électriques sont tout à fait capables de fomenter tel complot. “Comme vous le savez, il y a une longue liste d’organisations qui veulent que Tesla meure”, a-t-il partagé auprès de ses employés. Selon lui, Tesla a déjà fait perdre des milliards de dollars à des individus et sociétés, qui risquent de perdre encore plus dans le futur.

L'employé visé par la plainte, Martin Tripp, affirme vendredi 22 juin au micro de CNN que “1 100 modules de batterie endommagés avaient été installés dans des voitures du modèle 3 actuellement sur la route”. Il affirme également que le nombre de Model 3 vendues serait exagéré, et s'inquiète des grandes quantités de matières dangereuses stockées par Tesla. Et lance : « Je n'ai pas piraté le système. Les données que je collectais étaient si graves que je devais alerter les médias ». L'un des reproches de la firme est que cet employé ait modifié le système d'exploitation des véhicules.

De son côté, Tesla affirme dans sa plainte que les déclarations de batteries défectueuses sont fausses et ajoute que le problème des matières dangereuses est exagéré. Tesla affirme que l'employait visait une promotion mais a finalement changé de poste à cause de ses performances. “Il a exprimé de la colère”, rapporte CNN qui cite le document de la plainte.

En attendant que l'enquête soit menée à son terme, Elon Musk a de nombreux dossiers à régler. Le rythme de production des Tesla Model 3 laisse encore à désirer. La Tesla Model Y, attendue pour le premier semestre 2019, va d'ailleurs avoir droit à un nouveau processus de production automatisé pour éviter les erreurs commises avec la Model 3. Le 12 juin 2018, était annoncé le licenciement de 9% des effectifs du groupe. Le 16 juin 2018, une Tesla Model S prenait feu à Los Angeles. Un peu plus tôt durant ce mois, on apprenait que la mise à jour de mai 2018 ralentissait les Tesla Model 3. Et maintenant, le sabotage donc. Décidément, rien n'est épargné à Elon Musk.

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