Terrorisme : 9 personnes arrêtées grâce à l’application chiffrée Telegram, un attentat déjoué à Nice

La lutte anti-terroriste s'adapte aux messageries chiffrées : 9 personnes ont été arrêtées ce mardi 7 novembre grâce à Telegram, l'application de messagerie sécurisée, dans le cadre d'une opération en région PACA. Les arrestations auraient été en grande partie motivées par des “conversations inquiétantes” sur un groupe chiffré de l'application. Un projet d'attentat à Nice aurait été ainsi déjoué. Ce qui suggère soit une infiltration du groupe, ou que les renseignements disposent désormais de moyens pour contourner le chiffrement.

police

La lutte anti-terroriste montre que le chiffrement des messageries sécurisées n'est pas à 100% invulnérable. Il peut y avoir de quoi s'en inquiéter. Mais dans le même temps, comment ne pas saluer la prouesse des enquêteurs lorsque cela permet de déjouer une attaque terroriste ? On apprend en effet ce mardi 7 novembre que 9 personnes ont été arrêtées en région PACA et dans la banlieue parisienne dans la matinée. Ces personnes faisaient toutes parties d'un groupe chiffré sur la messagerie Telegram, selon le Figaro. La sous-direction antiterroriste, la Direction interrégionale de la police judiciaire de Marseille et la Direction générale de la sécurité intérieure auraient décidé d'intervenir après avoir constaté des “conversations inquiétantes” sur ce groupe.

Terrorisme : Telegram permet d'arrêter 9 personnes et de déjouer un attentat à Nice

Un attentat visant la ville de Nice aurait ainsi pu être déjoué selon Le Parisien. Les personnes arrêtées ont de 18 à 65 ans et des perquisitions sont en cours à leur domicile. Du reste une enquête semble viser ces individus depuis mai puisqu'une enquête préliminaire avait alors été ouverte pour “association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste”. Certains des individus appréhendés étaient connus des services de renseignement pour radicalisation. Reste que l'affaire interroge sur les modalités techniques qui ont permis ces arrestations. En mars dernier, on apprenait par exemple que la commissaire européenne de la justice allait proposer des mesures pour faciliter l'accès aux données chiffrées. Des mesures d'emblée polémiques et qui n'ont pas encore abouti à une législation – depuis c'est le silence radio.

Deux camps se constituaient alors, d'un côté la France et le Royaume Uni, en faveur de ces mesures. De l'autre l'Allemagne et les Pays-Bas, en faveur de la protection de la vie privée. On apprenait à cette occasion que les Etats disposent déjà de moyens pour infiltrer des conversations chiffrées dans le cadre d'enquêtes, que ce soit via l'utilisation de mouchards ou d'infiltration plus classique. Demain, le travail des enquêteurs pourrait être facilité par un affaiblissement du chiffrement dans ces applications… à condition que la mesure remporte une adhésion plus large.


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