Reconnaissance faciale : une femme enceinte fait de la prison pour rien, le logiciel s’est trompé

Accusée à tort d'un crime qu'elle n'a pas commis, une femme enceinte de 8 mois a passé 11h en cellule. Le système de reconnaissance faciale utilisé par la police a sorti sa photo alors qu'elle n'était pas sur les lieux du crime.

Camera reconnaissance faciale
Crédits : 123RF

Quand Porcha Woodruff, une Américaine de 32 ans, voit débarquer la police de Détroit chez elle pour l'arrêter, elle croit à une mauvaise blague. Mais les officiers ne sont pas là pour rigoler. Ils arrêtent la jeune femme pour vol à l’étalage et vol de voiture avec violence. Elle a beau pointer son ventre du doigt en indiquant qu'à 8 mois de grossesse, elle n'est pas vraiment dans les meilleures conditions pour commettre un crime, rien n'y fait.

Une fois au poste, Porcha Woodruff est placée en cellule. Pendant 11h, elle est interrogée sur un crime qu'elle n'a pas commis, et son iPhone est saisi pour être analysé. Ce n'est qu'après le paiement d'une caution de 100 000 $, pris sur ses fonds personnels, qu'elle peut enfin rentrer chez elle. Un mois plus tard, le procureur du Comté de Wayne classe l'affaire sans suite. Porcha est innocente. Si elle s'est retrouvée dans cette situation, c'est à cause d'une erreur du système de reconnaissance faciale utilisé par la police de Détroit.

Accusée à tort après une erreur de reconnaissance faciale, une femme enceinte fait de la prison pour rien

Comme la vraie coupable du vol a été filmée par la caméra de surveillance du magasin concerné, les images sont transmises à un logiciel de reconnaissance faciale. Il en sort 6 photos, dont celle de Porcha Woodruff. En 2015, elle a été arrêtée pour conduite avec permis expiré, d'où sa présence dans la base de données. La victime l'a reconnaît formellement parmi les 6, mais à aucun moment il ne mentionne que son agresseuse était enceinte.

L'Américaine est la 6e victime d'une reconnaissance faciale erronée, et la 3e à Détroit. Dans les 6 cas, les accusés à tort ont la peau noire. Cela pose de réelles questions quant à la fiabilité du système en fonction de l'origine ethnique des personnes passées au crible. Pour Gary Wells, professeur de psychologie, associer la reconnaissance faciale et l'identification par un témoin ne devrait pas servir de base pour accuser quelqu'un de crime, la possibilité d'une erreur restant importante malgré tout.

Source : The New York Times


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