Les satellites en orbite sont menacés par le réchauffement climatique, on vous explique
Le changement climatique ne se limite pas à la surface de la Terre. Une étude récente du MIT révèle un impact inattendu sur l'orbite terrestre basse, menaçant l'avenir des satellites et des services qu'ils fournissent.
Le changement climatique, dont les effets sur Terre sont largement documentés, pourrait avoir des conséquences inattendues sur l'espace proche de notre planète. Une étude menée par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) révèle que l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre pourrait réduire considérablement la capacité d'accueil des satellites en orbite basse d'ici la fin du siècle.
En effet, les chercheurs ont constaté que l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère terrestre entraîne un refroidissement et une contraction de la thermosphère, la couche atmosphérique où évoluent la plupart des satellites.
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Un effet domino dans l'espace
La contraction de la thermosphère, située entre 85 et 600 kilomètres d'altitude, a des conséquences directes sur la gestion des débris spatiaux. En réduisant la densité de l'atmosphère, ce phénomène diminue la « traînée atmosphérique », une force de friction naturelle qui aide à éliminer les débris en les faisant progressivement descendre et brûler dans les couches plus denses de l'atmosphère.
Cette réduction de la traînée atmosphérique prolonge la durée de vie des débris spatiaux en orbite, augmentant ainsi les risques de collisions. Les simulations réalisées par l'équipe du MIT montrent que, dans un scénario d'émissions élevées, la capacité d'accueil des satellites en orbite basse pourrait diminuer de 50 à 66 % d'ici 2100. Cette situation pourrait entraîner une instabilité croissante, avec un risque de collisions en cascade, rendant certaines zones orbitales inutilisables.
L'enjeu est d'autant plus crucial que le nombre de satellites en orbite basse a explosé ces dernières années, notamment avec le déploiement de méga-constellations pour fournir l'internet à haut débit. En 2023, plus de 10 000 satellites étaient en activité, et ce nombre ne cesse d'augmenter.
Les chercheurs soulignent l'urgence de prendre des mesures pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et mieux réguler le nombre de satellites lancés. Sans une action concertée, l'orbite basse pourrait devenir trop encombrée, compromettant les services essentiels que ces satellites fournissent, comme les communications, la navigation et la surveillance climatique5.
Cette étude met en lumière le risque accru du « syndrome de Kessler », un scénario catastrophe où les collisions entre objets en orbite génèrent tellement de débris que l'espace devient progressivement inutilisable. Pour éviter ce scénario, une gestion proactive et une coopération internationale sont nécessaires, impliquant à la fois la réduction des émissions de gaz à effet de serre sur Terre et une régulation plus stricte des activités spatiales.