Kopimashin : l’appareil faisant perdre 10 millions de dollars par jour à l’industrie musicale

Peter Sunde, co-fondateur de The Pirate Bay est coutumier des procès, c'est un fait. Partisan du libre partage de la culture, Sunde refait parler de lui à cause de Kopimashin, un petit dispositif de son cru, créé en guise de pied de nez ultime asséné à l'industrie du disque.

Kopimashin est un petit appareil basé sur le micro-ordinateur Raspberry Pi. Son principe ? sans relâche, il réalise 100 copies par seconde de la chanson Crazy de Gnarls Barkley. L'écran LCD du Kopimashin enregistre alors le nombre de fois que la chanson a pu être copiée et estime la somme totale perdue par l'industrie du disque suite à ces copies. L'appareil supprime alors automatiquement les fichiers copiés, une protection inévitable.

Car en moyenne, Kopimashin ferait perdre 10 millions de dollars par jour à cette industrie qui avait pris en grippe le fondateur de The Pirate Bay, un des sites de téléchargement illégal les plus connus de la toile. Si elle pensait que les procès à répétition et la peine de prison qu'il vient de purger lui auraient fait retenir la leçon, Kopimashin est là pour leur faire réaliser à quel point ils se trompaient.

Ce Kopimashin a avant-tout été créé pour dénoncer les accusations qui lui auront coûté une peine d'emprisonnement de 5 mois. Plus remonté que jamais dans ses convictions. Kopimashin a été créé pour protester contre les lois anti-copie numérique voilà pourquoi son unique rôle est de copier inlassablement. Un véritable doigt d'honneur destiné aux ayants-droits.

Je voulais mettre en lumière l'absurdité de la valorisation monétaire d'une copie numérique. L'appareil ne représente aucun risque pour l'industrie musicale (…) pourtant si l'on suit la logique de ses représentants, Kopimashin pourrait la mener à la faillite. – Peter Sunde, créateur de Kopimashin

Ce dispositif, malgré sa valeur première de gros « À bat l'industrie du disque », a gagné l'attention de nombreuses personnes y compris des galeristes d'art. Le Kopimashin est ainsi devenue une œuvre à part entière, explorant le thème de la valeur d'une reproduction numérique. De ce fait, Sunde prévoit de concevoir encore 12 Kopimashin qui seront exposés dans les galeries du monde entier. Certains seront mis en vente.

Retenons tout d'abord que le but initial du Kopimashin consiste à démontrer la futilité du modèle économique employé par l'industrie musicale. Sunde semble vouloir continuer à titiller l'industrie qui l'aura fait mettre derrière les barreaux, au risque de flirter avec les limites des conditions de sa libération. Serein, il est en pourparler avec le Guinness Book des Records pour homologuer son appareil.

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