Le smartphone, vrai danger pour la santé ? Laissez des scientifiques vous espionner pour le savoir

Un nouveau projet scientifique développé aux États-Unis souhaite étudier toutes les interactions réalisées avec un smartphone et leur incidence sur le comportement des utilisateurs. Mais, pour cela, les utilisateurs doivent être prêts à être espionnés en permanence. Un logiciel réalise des captures d’écran et les envoie à un serveur pour être analysé et comparé. L’idée étant d’en tirer des tendances sociétales et même des portraits comportementaux.

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Que faites-vous avec votre smartphone et quelle influence ces usages ont-ils sur votre comportement au quotidien ? Ces deux questions sont fondamentales aujourd’hui. Car le smartphone est autant notre assistant personnel, notre fenêtre vers l’information (qu’elle soit vraie ou non), notre lien vers nos réseaux d’amis ou de connaissance ou encore notre plate-forme de divertissement (musique, film, jeu, livre). Et un tel objet, aussi ancré dans notre quotidien, a forcément une forte influence sur notre comportement.

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Étudier ce comportement, c’est la mission que se donne Nilam Ram, professeur en psychologie et développement humain à l’Université de Penn State, aux États-Unis. Il s’est associé à l’université de Stanford pour développer une étude appelée « Human Screenome Project » (en hommage au Human Genome Project). Elle consiste à capturer en permanence des informations à partir de centaines de smartphones et de comparer les données pour en tirer des profils comportementaux. Ainsi, les scientifiques espèrent étudier les réactions des utilisateurs selon les informations auxquels ils sont confrontés et l’adoption de nouvelles applications au fil du temps.

L'application réalise une capture d'écran toutes les 5 secondes

La méthode d’étude est la suivante. Une application est installée sur le smartphone. Celle-ci réalise une capture d’écran toutes les 5 secondes. Elle l’enregistre, y applique un cryptage et l’envoie sur des serveurs sécurisés à Stanford. Cette procédure démarre dès que l’appareil est allumé (et connecté à Internet) et se fait automatiquement, en arrière-plan (attention au surcout de la data). Toutes ces captures sont ensuite analysées et comparées afin de relever des informations, que ce soient des « dynamiques sociologiques » ou des « changements culturels », selon la durée de l’étude qui peut s’étendre de quelques semaines à… quelques années.

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Aujourd’hui, 600 personnes participent à l’expérience, représentant quelque 30 millions d’informations collectées. Et ce volontairement, parce qu’ils affirment savoir comment ses informations personnelles sont utilisées (ce qui n’est pas le cas habituellement). Ils acceptent ainsi de voir toutes leurs actions et leurs prises de décisions décortiquées par les scientifiques. Ces derniers souhaitent d’ailleurs convaincre et attirer davantage de volontaires pour étoffer le panel et affiner plus encore les données comportementalistes. Serez-vous l’un d’eux ?

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